Transmission du savoir médical arabe en Occident latin au Moyen Age - Définition

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Au XIIe siècle: après la Reconquista, « l’École de Tolède »

Parallèlement, à la traduction des œuvres les progrès de la conquête chrétienne amena un déplacement vers l’Espagne de la voie de traduction de la médecine arabe. Si le réveil intellectuel de l’Occident latin attisait l’intérêt pour les textes arabes, la situation politique et sociale en Espagne était particulièrement propice au XIIe siècle.

La Reconquista et le caractère multiculturel d’Al-Andalus

Le XIe et le début du XIIe siècle avaient connu une nette expansion des royaumes chrétiens de la péninsule : Portugal à l’ouest, Castille et Léon au centre, Aragon et Catalogne sur la côte orientale. Alphonse VI de Castille et Léon prit Tolède en 1085 et Alphonse Ier d'Aragon s’empara de Saragosse en 1118.

Dans ces villes, les conquérants et les colons se mêlaient aux conquis créant une zone d’interaction fructueuse entre le monde musulman et l’occident latin. C’est la situation appelée le mudejarismo. Développé au XIIe siècle dans la région comprise entre l’Ebre et le Tage, reconquise par les chrétiens, le mudejarismo est une symbiose relative entre cultures arabe, chrétienne et juive. Le lieu emblématique de cette « synthèse » est Tolède. C’est là que s’élabore la transmission des savoirs philosophiques et scientifiques de l’Antiquité classique et de l’Orient à l’Occident : par le biais de traductions de l’arabe au latin ou au castillan, les occidentaux ont désormais accès aux sciences exactes (médecine, sciences de la nature) et à la philosophie antique, surtout grecque (redécouverte d’Aristote).

L'arabe reste une langue parlée et écrite bien vivante pendant tout le Moyen Age et c’est la plus utilisée à Tolède jusqu’au milieu du XIIIe. Les notaires, 'escribanos del arabe' (fonction héréditaire), de langue arabe traduisaient les documents officiels les plus divers de l’arabe en castillan ou en latin et inversement. Ils tenaient un rôle clé pour l’enseignement étaient bien placés pour aider à diffuser les connaissances en arabe écrit à ceux qui voulaient étudier les textes scientifiques. Deux des traducteurs engagés pour traduire des textes scientifiques d’arabe en castillan pour le roi Alphonse X le Sage (1252-84).

Au XIIe siècle, l’essentiel de l’activité scientifique et traductrice se déroule dans l’ensemble de la péninsule ibérique. Avant même la grande période de traduction, des érudits et des savants prenaient le chemin de l’Espagne et traduisaient avant tout des textes scientifiques. En 1125, lorsque Raymond de Sauvetât devint archevêque de Tolède, il réalise que la ville offrait des possibilités de traduction des ouvrages scientifiques arabes en latin et la ville devint bientôt le centre d’où la science arabe fut transmise à l'Occident. C’est à cette époque que Tolède représente, pour de nombreux historien, l’apogée du mouvement de traduction de l’arabe en latin. Mais à cette époque, on vient en Espagne à la rencontre de la médecine arabe directement et c'est la différence avec le XIIe siècle.

Gérard de Crémone

Représentation de Al-Razi, dans le « Recueil des traités de médecine » de Gérard de Crémone, 1250-1260

Gérard de Crémone (en Lombardie), (1114-1187), vint à Tolède pour étudier des textes arabes, particulièrement l’Almageste de Ptolémée. Près 73 livres (attribués par ses assistants, « socci » qui l’auraient en fait aidé). Cette liste insérée dans une des préface de ses traductions de Galien, montre que le travail de Gérard brille en quantité, qualité et variété. Il manifesta un véritable purisme dans la fidélité à l’égard des originaux, ce qui aboutit à la transcription en latins de nombreux termes techniques. Parallèlement à la traduction d’œuvres écrites en Orient ou dans l’al-Andalus, il mis aussi en latin plusieurs traités fondamentaux de Galien, d’après leur vision arabes. En médecine, il traduit 10 textes de Galien offrant au monde toute la base théorique antique, ainsi que des auteurs tels queAvicenne, Abulcassis, El Abenguefith.

-Il traduisit « le Kitâb al-Mansûri » ou les grands Compendia d’Al Râzi, dit Rhazès considéré par certains comme étant le père de la médecine expérimentale, le « Galien » des Arabes. Son Traité le plus connu fût sans conteste celui de la rougeole et de la variole : il resta longtemps une référence en matière d’épidémiologie et de connaissance en infectiologie. -la partie chirurgicale de l’encyclopédie médicale « al-Tasrif » de l’andalou Abou Qassim al-Zahrâri Tasrîf ou Al-Zahrâri (1013), promis à une large diffusion ; -et le Canon d’Ibn Sînâ connu comme [[Avicenne]]- le "Kitab Al Qanum fi Al-Tibb" ("Canon de la médecine")est une compilation annotée de toutes les maladies humaines connues à l'époque, qui a constitué la base de l'enseignement médical à la fois en Orient et en Europe jusqu'à une époque récente et figure dans le plus ancien programme d'étude connu, celui de l'Ecole de Médecine de Montpellier.

L'apport de Gérard de Crémone est considérable car il a corrigé les savoirs déjà traduits par Constantin et grâce à ces derniers, a pu les compléter en abordant des œuvres plus originales et complexes.

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