Abbaye Saint-Léonard de Corbigny | ||
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Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région | Bourgogne | |
Département | Nièvre | |
Ville | Corbigny | |
Culte | Catholique romain | |
Type | Abbaye | |
Rattaché à | Ordre bénédictin | |
Fin des travaux | XVIIIe siècle | |
Style(s) dominant(s) | Architecture classique | |
Protection | Classé MH | |
Localisation | ||
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L'abbaye Saint-Léonard de Corbigny est un monastère de religieux bénédictins de l'ancienne province du Nivernais, sur le finage de Corbigny dans le Nièvre, en Bourgogne. Il dépend de l'ancien diocèse d'Autun (1180-1789) et de l'actuel diocèse de Nevers (1801-2010). Il est bâti sur un monticule à 195 mètres d'altitude, dans la vallée de l'Anguison au nord de la ville, à la jonction des routes de Nevers à Dijon et de Clamecy à Luzy.
L'ensemble des bâtiments (depuis 1950) avec confirmation pour les bâtiments plus récents du XXe siècle ainsi que toutes les parcelles AD 164 à 170, 173, 174 fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 13 juin 2001.
Saint Léonard, était un moine qui mourut le 15 octobre 570. Il fut enterré dans l'abbaye de Vandoeuvre sur la commune de Saint-Léonard-des-Bois qu'il avait fondé dans le Sarthe. Les reliques du saint homme furent transférés à Tournus et trois siècles plus tard son corps fut transporté à Corbigny au diocèse d'Autun en 882. L'Abbaye prit son nom, ainsi que la ville qui se construisit autour: " Corbigny Saint-Léonard ". A la fin du 7e siècle l'endroit n'était qu'une villa dont le propriétaire Corbon, laissa à sa mort toutes ses terres, au nombre de 18 à son unique fils: Varé ou Vitrade qui sera proclamé plus tard Bienheureux. Celui-ci entra dans les ordres et devint Abbé de Flavigny et de Saint-Andoche de Saulieu.
Par testament passé à Semur-en-Auxois, le 6 des ides de février 706, il lègue ses biens aux Abbaye Saint-Prix de Flavigny et de Saint-Andoche de Saulieu, de Sainte-Reine d'Alise et de Saint-Ferréol La terre d'Anthouin faisant partie du lot revenant à l'abbaye de Flavigny, l'abbé Manassès-le-Grand décide en 776 d'y faire bâtir un prieuré. Il en demanda la permission à Charlemagne qui s'empressa de l'accorder et y joint une châsse d'argent avec des reliques du Saint-Sépulcre et de Saint-Jacques. Des événements inconnus retardèrent cette réalisation qui se réalisa qu'au siècle suivant
Un des successeurs de Mannassès: Saint-Egilon qui sera archevêque de Sens, présida à la fondation de l'établissement. Cet abbé après avoir pris l'avis du chorévêque d'Autun et de plusieurs seigneurs des environs qui furent les témoins de la translation des reliques de Sainte-Reine à Alise, dans son Abbaye de Flavigny à Pâques de l'an 854, partit dès le lendemain élever un oratoire à Cobigny grâce à l'aide financière de Louis II de France dit Louis-le-Bègue et de sa seconde épouse Adélis, sur l'emplacement de la villa de Corbon. Saint-Pierre en était le patron et en l'honneur de ce saint apôtre il plaça dans les lieux 12 moines de son abbaye.
Saint-Egile leur donna la terre d'Antouin, ses circonstances et ses dépendances pour leur entretien à condition qu'ils la tiendraient dans une perpétuelle dépendance de Flavigny. Il prononça un anathème devant ses religieux si il venait à manquer à cette règle.
Le roi Charles-le-Chauve, donna l'abbaye de Flavigny et le prieuré de Corbigny à Adalgaire, évêque d'Autun par une chartes du 23 février 877 qui furent confirmé la même année par le Concile de Ravenne que présidait le Pape Jean VIII. En 882 les moines firent venir de Tournus , où elles avaient été transférées, les reliques de Saint-Léonard et de Saint Vétéran ou Vétérien. L'abbaye prit le nom de Saint-Léonard, la ville suivra à cause de la grande popularité de ce saint qui faisait de nombreux miracles. St Léonard guérissait les aveugles, il est invoqué pour les oreilles et les yeux et la fièvre, ainsi que pour la libération des prisonniers. Une indulgence plénière, en forme de jubilé, s'attacha au pèlerinage des lieux par décisions des souverains pontifes. Le jour anniversaire de la translation du lundi de Pâques, chaque année une procession solennelle avait lieu, les pélerins en profitaient de la fête des pardons en l'honneur de Sainte-Madeleine à Vézelay qui se tenait le dimanche de l'octave de Pâques. Faisant fi de leur promesse les moines en 998, se proclament libres et indépendants. Ils proclamèrent Robert, frère de Landry de Nevers, comte de Nevers moine rusé et ambitieux qui venait d'être chassé de Flavigny comme étant leur doyen, remplissant les fonctions de prieur claustral. Ces dérèglements en tous genres lui valurent le surnom de Robert-le-Diable. Les biens de cette abbaye furent dilapidés.
En 1034, l'année ou trépassa ce diable d'homme, Helmuin, évêque d'Autun, rassemble un synode à la demande d'Amadée abbé de Flavigny. Il fut décidé d'abolir le titre d'abbaye à Saint Léonard et de replacé ce monastère sous la dépendance de Flavigny. Les moines refusèrent d'obtempérer, élurent un nouvel abbé et les divisions continuèrent jusqu'en 1053, où l'évêque Aganon demanda aux deux abbés de l'accompagner à Rome pour demander l'arbitrage du Saint-Père. Lambert, doyen de St Léonard s'y rendit, mais pas l'abbé de Flavigny. Le pape donna raison à ceux de Corbigny, sans pour autant faire cesser les débats. Vers 1150 le grand nombre de pèlerins fit qu'il arriva dans ces lieux des poplicains sorte de manichéens qui firent des prosélytes et provoquèrent des troubles. L'archevêque de Sens se déplaça. Tétric leur chef qui se cachait dans une grotte en fut tiré et fut brûlé sur la place publique en 1166. On retrouva d'autres fanatiques vers 1198. Corbigny devint un bourg important et riche.
En 1173, Seguin de La Tournelle, seigneur-abbé de l'Abbaye et de Corbigny obtint du comte de Nevers, qui avait la garde de l'abbaye, l'autorisation de fortifier le bourg et l'abbaye à condition que l'un et l'autre seraient remis entre ses mains et celles de ses successeurs. En 1180, un incendie détruisit le bourg et l'abbaye dont il ne resta rien. Philippe-Auguste après avoir renoncer à ses vœux de croisade, prononcé à Vézelay en 1190, serait venu vénérer les reliques de Saint-Léonard à Corbigny. En 1200, à la demande de l'abbé, le Pape Innocent III, confirme à cette maison son indépendance, tous ses biens et les églises de sa dépendance, les dîmes et autres droits et lui accorda de nouveaux privilèges. La reconstruction de l'abbaye et des bâtiments ayant entraîné de grosses dépenses et des dettes importantes l'abbé Gauthier pour dégrever son monastère eut recours en 1228 à un acte d'affranchissement, en proposant à ses sujets de racheter leur servitude. Ils s'affranchirent en payant 500 livres monnaie de Provins et une rente annuelle de 10 sous par hôtel et s'érigèrent en commune. Le monastère fut reconstruit sur l'autre rive de l'Anguison. Seul subsiste de l'ancienne abbaye une élévation d'un autel en plein air qui était la chapelle de Sarre.
En 1431, le bailli d'Auxerre, prisonnier à Beauvais se voue à Saint-Léonard et lui promet un pèlerinage à pied à Corbigny
En 1754, après la réforme de Saint-Maur les bâtiments sont reconstruits d'après les plans de l'architecte: Michel Caristie, les structures de l'ancienne abbaye restent visibles au niveau du sous-sol.
En 1789, le monastère avait un administrateur qui faisait sous le titre de simple prieur; un religieux très actif : Dom Landel qui présidait à la restauration des bâtiments, lorsque survint la Révolution française qui chassa les huit derniers moines qui résidait dans cette splendide abbaye.
Depuis cette date elle fut successivement: Hôtel de District en 1790, en 1807, le siège d'un haras, puis petit séminaire diocésain en 1834 et succursale de la maison des frères de la doctrine chrétienne de Nancy. En 1858, c'est l'école normale d'instituteurs qui prend possession des lieux et en 1888Une école primaire supérieure et d'un cours élémentaire, avant un cours complémentaire en 1889avec internat dans les années 1950, puis en 1894, une École pratique d'agriculture qui deviendra en (1914-1918), Hôpital militaire. De 1962 à 1963, c'est de nouveau un cours complémentaire et collège d'enseignement général et aujourd'hui Office de Tourisme depuis 2005, abritant les Espaces de Cultures du Pays Nivernais-Morvan.
En 2009, la municipalité, avec l'aval des Monuments Historiques et de la DRAC de Bourgogne, passe commande à Lawrence Weiner.