La construction
- Le bâtiment est achevé.
- Une croix provisoire est placée au sommet du dôme en attendant une statue de sainte Geneviève.
L'église sainte Geneviève
Monsieur l'Archevêque de Paris, j'ai ordonné que la nouvelle église, fondée en l'honneur de sainte Geneviève par mon aïeul Louis XV, fût mise à votre disposition, pour que vous ayez à la consacrer à l'exercice du culte divin, sous l'invocation de cette sainte. Voulant, à l'exemple de mes prédécesseurs, donner un témoignage public de ma dévotion envers la patronne de ma bonne ville de Paris, et attirer par l'intercession de cette puissante protectrice de ma capitale, les faveurs de Dieu sur ma famille et sur moi, je vous fais cette lettre pour vous dire que-, le 3 du mois de janvier prochain, vous fassiez faire à cette intention des prières et des supplications solennelles en cette église, et que vous ayez à y inviter la Cour royale, le corps municipal et les autres corps constitués.
Sur ce, je prie Dieu, Monsieur l'Archevêque, qu'il vous ait en sa sainte garde.
Une croix dorée remplace la statue de la Renommée.
Une église et un panthéon
Le 13 février, l'empereur en déjeunant dit à M. Fontaine que son intention était d'aller le même jour, entre trois et quatre heures, visiter le Panthéon. L'obligeant artiste se hâta de faire prévenir M. Rondelet, artiste de ce monument, qui ne manqua pas de s'y trouver. Napoléon lui fit plusieurs questions sur l'état dans lequel se trouvaient les piliers du dôme, sur les causes qui avaient nécessité l'étayement et sur les moyens propres à réparer et à consolider cet édifice. Les réponses de M. Rondelet ne le satisfirent point. Il examina tout par lui-même, et en remontant en voiture, il dit à M. Fontaine de se rendre le soir même au palais des Tuileries..... Que signifient, lui dit-il, les pressions, les compressions, les résistances et les calculs comparatifs de M. Rondelet ? Je ceux savoir tout bonnement pourquoi le dôme du Panthéon est étayé et ce qu'il faudrait foire pour le rendre solide et durable. M. Fontaine lui répondit qu'il n'avait pas été à portée d'examiner en détail l'état de cet édifice, dont plusieurs commissions de savants s'étaient occupées depuis longtemps, et sur lequel les avis étaient très partagés ; mais que, sans vouloir attribuer à des causes compliquées un effet très ordinaire, il croyait tout simplement que les quatre piliers qui soutenaient le dôme n’étant pas assez forts pour supporter un aussi grand poids, le dôme devait finir par s'écrouler, et que le seul remède était de les fortifier en les augmentant le volume, ou de les reconstruire en matière plus résistante, comme granit , pierre plus dure que celle dont on avait coutume de faire usage à Paris. La conversation roula longtemps sur ce sujet et sur les moyens à employer pour faire cette réparation sans nuire à la décoration de l'édifice. Napoléon proposait des cubes en fonte ; mais son architecte le pria de remarquer que le fer, malgré la vogue qu'on lui donnait depuis quelque temps, n'était pas une matière propre à être employée comme support principal d’une masse aussi énorme ; que sa composition factice, sa dilatation continuelle, son élasticité et son peu d'affinité avec les minéraux qui entrent dans la formation des bâtiments, devaient le faire regarder comme un moyen de secours, mais non comme soutien principal.
Le résultat de cet entretien fut la fixation d'une somme de 600 000 francs que Napoléon décida de consacrer aux travaux du Panthéon. M. Rondelet fut chargé d'en diriger l'emploi. Personne en effet, au dire de M. Fontaine, n'était plus capable et plus habile que M. Rondelet, qui dès l'origine avait suivi la construction de Sainte-Geneviève en qualité d'inspecteur, et qui, même après la mort du célèbre Soufflot, avait été continué dans ses fonctions.« Monsieur Champagny, mon intention est qu'on achève le Panthéon le plus promptement possible, et que, dès le mois de mars, les travaux soient dans une grande activité. Sur le fonds de cinq millions qui est à la caisse d'amortissement, provenant du produit des droits sur les exportations des blés, mon intention est que vingt pour cent soient destinés à l'achat de 100,000 quintaux de blés , et vingt pour cent pour les travaux d'embellissement de Paris; ce qui fait un million pour achat de blés et un million pour les travaux Paris. Toutes les recettes qui proviendront du même objet seront affectées dans la même proportion à ces deux destinations.
Vous emploierez le million destiné aux travaux de Paris de la manière suivante : 500,000 francs pour les travaux à faire cette année au Panthéon, et 500,000 francs pour l'érection d'un arc triomphe à l'entrée des boulevards, près du lieu où était la Bastille, de manière qu'en entrant dans le faubourg Saint-Antoine on passe sous cet arc de triomphe. »
Note de Napoléon pour le ministre de l'intérieur
« NOTE POUR LE MINISTRE DE L'INTÉRIEUR
Sa Majesté désire que le ministre de l'intérieur fasse proposer à la première classe de l'Institut les questions suivantes :
Quels avantages ou quels inconvénients y aurait-il à faire les piliers du Panthéon en fonte ?
Quel est le rapport de la ténacité de la fonte à l'espèce de pierre qui a servi à la construction du Panthéon ?
Quel est son rapport avec la pierre de Tonnerre ?
Que coûterait la construction, soit en fonte, soit en pierre du Panthéon, soit en pierre de Tonnerre ?
L'élégance du bâtiment perdrait-elle au renforcement des piliers ?
Le renforcement serait-il inutile en construisant les piliers en fonte ? »
Correspondance de Napoléon à A M. Denon
« Sa Majesté désire, Monsieur, que vous lui présentiez vos vues sur un monument à élever au général Leclerc.
Ce monument serait placé dans l'église Sainte-Geneviève.
Il convient qu'il ait plus de magnificence que celui qu'on vient d'exécuter pour le général Desaix. Sa Majesté croit qu'il y aurait de l'avantage, pour l'effet et pour l'art, à faire la statue en pied, comme dans les siècles passés. »
NOTES POUR LE MINISTRE DE L'INTÉRIEUR, DICTÉES (Par Napoléon NDLR) EN SÉANCE DU CONSEIL D'ÉTAT
« Le ministre de l'intérieur présentera un projet de décret pour arrêter définitivement le plan de la place du Panthéon. Cette place embrassera l'espace tracé en ligne rouge sur la plan qui a été dressé. Elle doit être faite dans trois ans, afin qu'elle se trouve terminée lorsque la nouvelle destination du Panthéon sera en activité. »
Un décret impérial rend sa vocation religieuse à l’édifice. Seule la crypte conserve sa destination civique.
1° L'église Sainte-Geneviève sera terminée et rendue au culte, conformément à l’intention de son fondateur, sous l’invocation de sainte Geneviève, patronne de Paris.
2° Elle conservera la destination qui lui avait été donnée par l'Assemblée constituante, et sera consacrée à la sépulture des grands dignitaires, des grands officiers de l'Empire et de la Couronne, des sénateurs, des grands officiers de la Légion d’Honneur; et, en vertu de nos décrets spéciaux, des citoyens qui, dans la carrière des armes, de l'administration, des lettres auront rendu d'éminents services à la patrie. Leurs corps embaumés seront inhumés dans l'église.
3° Les tombeaux déposés au musée des monuments français seront transportés dans cette église pour y être rangés par ordre de siècles,
4° Le chapitre métropolitain de Notre-Dame, augmenté de six membres, sera chargé de desservir l'église Sainte-Geneviève. La garde de cette église sera spécialement confiée à un archiprêtre choisi parmi les chanoines.
5° Il y sera officié solennellement le 3 janvier, fête de sainte Geneviève; le 15 août, fête de saint Napoléon et anniversaire du Concordat ; le jour des Morts et le premier dimanche de décembre, anniversaire du couronnement et de la bataille d'Austerlitz, et toutes les fois qu'il y aura lieu à des inhumations en vertu du présent décret, aucune autre fonction religieuse ne pourra être exercée dans ladite église qu'en vertu de notre approbation.Transfert des cercueils de :
Inhumations de :
Inhumation de :
Transfert des cercueils de :
Transfert du cœur de Nicolas-Marie, comte Songis des Courbons (1761-1810), général de division, commandant de l'artillerie, comte d'Empire.
Transfert du cœur de Alexandre-Antoine Hureau, comte de Senarmont (1769-1811), artilleur des armées, baron d'Empire.
Transfert des cercueils de :
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Transfert des cercueils de :
Transfert des cercueils de :
Transfert des cercueils de :