Soit v une connexion de Ehresmann. Alors la courbure de v est donnée par
où [-,-] est le crochet de Frölicher-Nijenhuis v ∈ Ω1(E,TE) avec lui-même. Ainsi R ∈ Ω2(E,TE) est la forme différentielle de degré 2(ou 2-forme) sur E à valeurs dans TE définie par :
La courbure d'une connexion de Ehresmann satisfait aussi une version de l'identité de Bianchi:
où encore une fois [-,-] désigne le crochet de Frölicher-Nijenhuis de ∈ Ω1(E,TE) et R ∈ Ω2(E,TE).
Une connexion de Ehresmann permet aux courbes d'avoir localement un unique relèvement horizontal. Une connexion de Ehresmann est dite complète si les courbes peuvent être relevées horizontalement sur l'ensemble de leur domaine de définition.
Le fait qu'une connexion soit plate correspond localement à l'intégrabilité au sens de Frobénius des espaces horizontaux. A l'opposé, une courbure qui ne s'annule pas, implique la présence d'une holonomie (en) de la connexion.
Soit p: E → M un fibré Soit V = ker (dp : TE → p*TM) le fibré vertical constitué des vecteurs tangents aux fibres E, de telle sorte que la fibre de V en e∈E est Te(Ep(e)).
Une Connexion de Ehresmann sur E est un sous-fibré régulier H de TE, appelé le fibré horizontal de la connexion, qui est un complémentaire de V, dans le sens où il définit une décomposition en somme directe : TE = H⊕V ().
De façon plus détaillée, le fibré horizontal a les propriétés suivantes :
En termes plus sophistiqués, une telle donnée d'espaces horizontaux satisfaisant ces propriétés correspond précisément à la section régulière d'un fibré des jets de différentielles J1E →E.
De façon équivalente, soit v la projection sur le fibré vertical V selon H (de telle sorte que H = ker v). Elle est déterminée par la décomposition en "somme directe" de TE en ses parties verticale et horizontale mentionnée ci-dessus. Elle est parfois appelée la forme de connexion de la connexion de Ehresmann. Ainsi v est un homomorphisme de fibré vectoriel de TE dans lui-même avec les propriétés suivantes :
Inversement, si v est un endomorphisme de fibré vectoriel de TE satisfaisant ces deux propriétés, alors H = ker v est le sous fibré horizontal d'une connexion de Ehresmann.
Une connexion de Ehresmann prescrit aussi une manière de relever des courbes depuis la variété de base M jusque dans l'espace total du fibré E de telle sorte que les tangentes aux courbes soient horizontales. Ces relèvements horizontaux sont un analogue direct du transport parallèle pour d'autres versions du formalisme des connexions.
De façon spécifique, supposons que γ(t) est une courbe régulière de M passant par le point x = γ(0). Soit e∈ Ex un point de la fibre sur x. Un relèvement de γ passant par e est une courbe
On peut montrer en utilisant le théorème du rang appliqué à π et v que chaque vecteur X∈TxM a un unique relèvement en un vecteur
Remarquons que, dans le cas général, le relèvement horizontal d'une connexion de Ehresmann, est dépendant du chemin. Quand deux courbes régulières de M, qui coïncident en γ1(0) = γ2(0) = x0 et qui se coupent aussi en un autre point x1∈M, sont relevée horizontalement dans E de telle sorte qu'elle passent par le même point e∈π-1(x0), elle passerons en général par des points différents de π-1(x1). Ceci a une conséquence importante pour la géométrie différentielle des fibrés : l'espace des sections de H n'est pas une sous-algèbre de Lie de l'espace des champs de vecteurs sur E, parce que, en général, il n'est pas fermé pour le crochet de Lie de champs de vecteurs. La courbure de la connexion mesure ce défaut de fermeture sous l'action du crochet de Lie.