Équation du temps - Définition

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Étude détaillée

Influence de l'ellipticité de l'orbite de la terre

  • Calcul de l'anomalie moyenne
      M(d)=357,5291^\circ+0,98560028(J-J_{2000}),

avec J2000 = 2451545. J est le jour julien de la date considérée. En première approximation, (JJ2000) peut être remplacé par le numéro d du jour dans l'année (d = 1 le premier janvier).

Application numérique :

  C(d)=1,9148^\circ\sin(M)+0,0200^\circ\sin(2M)+0,0003^\circ\sin(3M)\,

Influence de l'obliquité de la terre

la petite différence de période entre λs et M est est due à la précession des équinoxes

  • Contribution de l'obliquité de la Terre : c'est la réduction à l'équateur (en radian)
      R(d)=(-y^2)\sin(2\lambda_s)  +\left(\frac{1}{2}y^4\right)\sin(4\lambda_s)-\left(\frac{1}{3}y^6\right)\sin(6\lambda_s) \,
    y = tan(ε / 2) ; ε = 23,43929o représente l'inclinaison de l'axe de la Terre par rapport au plan de l'écliptique.

Application numérique :

  R(d)= -2,4680^\circ\sin(2\lambda_s) + 0,0530^\circ\sin(4\lambda_s) -0,0014^\circ\sin(6\lambda_s)\,

Équation du temps

Équation du temps en degrés :

E(d) = C(d) + R(d), où C et R sont exprimés en degrés.

Équation du temps en minutes :

\Delta T(d) = 4 \times E(d) , où E est exprimé en degrés.

Explications et démonstration de la formule

La figure 1 montre la Terre T qui tourne sur elle même et qui tourne autour du Soleil S en un an dans le plan de l'écliptique. La situation présentée correspond à l'automne. Le point P est le périhélie, atteint au début du mois de janvier. L'angle θ s'appelle anomalie vraie. L'axe γ, appelé axe vernal ou point vernal, est l'intersection du plan de l'écliptique avec le plan équatorial. Il sert d'origine pour mesurer la longitude écliptique λs.

La figure 2 représente la Terre dans un repère fixe par rapport aux étoiles. L'obliquité \varepsilon est l'angle entre le plan de l'écliptique et le plan de l'équateur.

la Terre
figure 2

Appelons t le temps qui s'écoule. Considérons un point A\left(t\right) fixé sur Terre et positionné sur l'équateur. Il fait donc un tour en un jour sidéral de façon régulière.

Partant du centre de la terre, le point S\left(t\right) est situé en direction du Soleil. Il se situe donc sur le cercle de l'écliptique. Le point S\left(t\right) fait un tour en une année sidérale.

Comme l'orbite terrestre est elliptique et d'après les lois de Kepler, S\left(t\right) ne tourne pas de façon régulière. Considérons le méridien passant par S\left(t\right) et appelons B\left(t\right) l'intersection de ce méridien avec l'équateur. Remarquons qu'il est midi solaire au point A lorsque le point A\left(t\right) traverse ce méridien (i.e. lorsque les points A\left(t\right)

et B\left(t\right) coïncident). Remarquons aussi qu'un jour solaire vrai est la durée qui sépare deux croisements de A\left(t\right) et B\left(t\right) . Plus généralement l'heure solaire vraie est l'angle entre A\left(t\right) et B\left(t\right)  :

 H_{V}\left(t\right)=\widehat{BA}=\widehat{B\gamma}+\widehat{\gamma A}

HV est l'heure qu'indiquerait un cadran solaire.

Pour définir l'heure solaire moyenne, il faut se référer à des mouvements réguliers (moyennés). Nous avons vu que le point A\left(t\right) a un mouvement régulier. Ce n'est pas le cas du point B\left(t\right) , ni même du point S\left(t\right) . À la place de S\left(t\right) on considère un point virtuel \tilde{S}\left(t\right) sur l'écliptique qui a un mouvement régulier et de même période (on verra que \tilde{S}\left(t\right) est directement relié à l'anomalie moyenne M\left(t\right) ).

Par conséquent l'heure solaire moyenne est :

 H_{M}\left(t\right)=\widehat{\tilde{S}\gamma}+\widehat{\gamma A}

Par définition l'équation du temps est la différence :

 E\left(t\right)=H_{M}-H_{V}=\widehat{\tilde{S}\gamma}+\widehat{\gamma B}

Or une relation de trigonométrie donne :

 \tan\left(\widehat{\gamma B}\right)=\cos\varepsilon\tan\left(\widehat{\gamma S}\right)

En effet, projetons à partir du centre de la terre le triangle sphérique SγB sur le plan tangent à la terre au point vernal γ. Il devient un triangle rectangle d'angle \varepsilon au sommet γ et de côté adjacent a=\tan(\widehat{\gamma B}) et d'hypothénuse h=\tan(\widehat{\gamma S}) . On déduit la relation a=h\cos\varepsilon .

On déduit :

 \tan\left(\widehat{\gamma\tilde{S}}+E\right)=\cos\varepsilon\tan\left(\widehat{\gamma S}\right)

et l'expression de l'équation du temps :

 E\left(t\right)=-\widehat{\gamma\tilde{S}}+\arctan\left(\cos\varepsilon\tan\left(\widehat{\gamma S}\right)\right)

Remarques

  • Dans cette dernière équation tout est connu. D'une part, d'après la figure 1 il apparaît que l'angle \widehat{\gamma S} est reliée à la longitude écliptique λs par
     \widehat{S\gamma}+\lambda_{s}=(\widehat{\overrightarrow{TS},\gamma})+(\widehat{\gamma,\overrightarrow{ST}})=\pi

et λs elle même est reliée à l'anomalie vraie \theta\left(t\right) par \lambda_{s}=\theta+\overline{\omega} \overline{\omega} est la longitude du périhélie. Donc

\begin{matrix} \widehat{\gamma S} & = & \theta\left(t\right)+\overline{\omega}-\pi  & \simeq & \theta\left(t\right)+102.94^\circ \end{matrix}

De même \widehat{\gamma\tilde{S}} est relié à l'anomalie moyenne M\left(t\right) par

 \widehat{\gamma\tilde{S}}=M\left(t\right)+\overline{\omega}-\pi
  • Traditionnellement on décompose E(t) de la façon suivante :
     E\left(t\right)=\underbrace{\left(\widehat{\gamma S}-\widehat{\gamma\tilde{S}}\right)}_{C}+\underbrace{\left(-\widehat{\gamma S}+\arctan\left(\cos\varepsilon\tan\left(\widehat{\gamma S}\right)\right)\right)}_{R}

Le premier terme, C, est appelé « contribution de l'ellipticité » ou équation du centre. On a : C=\left(\widehat{\gamma S}-\widehat{\gamma\tilde{S}}\right)=\theta\left(t\right)-M\left(t\right) . C est dû à l'ellipticité de l'orbite terrestre. Dans un modèle où la Terre aurait un mouvement circulaire et régulier, on aurait \tilde{S}=S et seul le deuxième terme, R, appelé réduction à l'équateur et dû à l'obliquité \varepsilon , interviendrait. Remarquer que si on avait \varepsilon=0 (le soleil en permanence dans le plan de l'équateur), ce dernier terme serait nul.

  • À l'aide d'un développement limité, et en posant y=\tan\frac{\varepsilon}{2}\simeq0.20 , le terme de la réduction à l'équateur ci-dessus peut s'écrire
\begin{align} R & = & \arctan\left(\cos\varepsilon\tan\left(\widehat{\gamma S}\right)\right)-\widehat{\gamma S} \\   & = & \arctan\left(\cos\varepsilon\tan\left(\lambda_{s}-\pi\right)\right)-\left(\lambda_{s}-\pi\right) \\   & = & -\arctan\left(\frac{\sin\left(2\lambda_{s}\right)y^{2}}{1+y^{2}\cos\left(2\lambda_{s}\right)}\right) \\   & \simeq & -y^{2}\sin\left(2\lambda_{s}\right)+\frac{1}{2}y^{4}\sin\left(4\lambda_{s}\right)-\frac{1}{3}y^{6}\sin\left(6\lambda_{s}\right)+\ldots \end{align}
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