Eva Lanxmeer - Définition

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Fonctionnement et organisation

Le cœur de l'opération a été porté par une équipe de projet Eva-Lanxmeer, une équipe de coordination (coordinateur externe), en partenariat plus ou moins informel et contractualisé dans une relation de confiance avec la municipalité (service de l'urbanisme) ;

  • La municipalité apportait des financements et le terrain.
  • La fondation Eva garantissait via le conseil de la fondation la qualité écologique du projet (Concept EVA).
  • Un bailleur social BetuwsWonen s'associe au projet pour l'intégration de logements sociaux. Les habitants d'EVA-Lanxmeer sont représentés par leur association (BEL) et son conseil d'administration.
  • La province de Gelderland a permis un quota de 200 logements supplémentaires
  • Divers partenaires et experts privé se sont rapidement greffés au projet ; Econnis (Tübingen, Allemagne), Copijn à Utrecht, Arcadis (entreprise spécialisée dans la gestion de l'eau et des risques d'inondation), CORE international de Dijkoraad, NUON, Novem, Vitens (société responsable de l'eau potable, qui a pu trouver là un site d'expérimentation de renaturation d'un sous-bassin hydrographique, pour partie construit et habité), Waterschap Rivierenland, le polderdistric (District de Polder), Zuiveringsschap, AVRI...

Partenariats

Autour du Centre écologique pour l’Éducation, l’Information et le Conseil (EVA), des habitants, architectes, consultants, agence de développement urbain, municipalité, entrepreneurs divers, société des eaux, quelques acteurs ont fortement soutenu la démarche financièrement, en temps-homme et concrètement ;

  • La mairie a d'emblée imposé une protection de l'eau et l’intégration des diverses fonctions comme critères cruciaux pour le quartier, ce qui correspondait aux ambitions des porteurs du projet. Elle a contribué à l'élaboration du projet et a consacré un budget à la conception et gestion des espaces verts et des équipements collectifs (dont l'entretient reste de la responsabilité des habitants, avec une contribution mensuelle des propriétaires et locataires pour les jardins collectifs). A partir de 2004 la commune finance aussi les habitants pour qu'ils entretiennent les espaces verts publics (sous responsabilité communale), avec création le 18 sept 2004 d'une fondation "Terra bella" qui en est chargée.
  • Le Ministère néerlandais chargé du logement l'a également subventionné pour la formation et l’accompagnement des habitants dans leur démarche de conception d’un plan d’urbanisme.
    La mairie a aussi offert à chaque îlot d'habitation du quartier un arbre d'au moins 20 ans, planté au centre du jardin intérieur. Inversement les habitants, fort de leur expérience de gestion écologique et donc différentiée ont proposé à la mairie de prendre en charge la gestion des parties publiques.
  • Un Fonds privé de Stimulation de l’Architecture a aussi accompagné financièrement le projet
  • Le Ministère allemand de l’Éducation, de la Science, et de la Technologie et de la Recherche a reconnu EVA-Lanxmeer comme projet européen exemplaire et l’a subventionné.

Résultats

E.V.A. Lanxmer est le premier ensemble de cette taille et à ce niveau d’efficacité énergétique à avoir été construit aux Pays-Bas en croisant les principes de l’Habitat écologique et un objectif social et participatif (qui ne fait par exemple pas partie des critères de l'approche HQE en France). Le quartier semble en 2009 avoir relevé une grande partie des défis fixés par le projet initial :

  • Diversité des formes, des fonctions, mixité sociale et économique : elle a été permise par la diversité des logements en termes d’architecture, taille et prix. La surface moyenne des logements est de 119 m², la taille des ménages de 2,27 habitants par logement. En 2009, le quartier est effectivement habité par des gens de tous âges et d'origine variée. Sa structure facilite une vie conviviale et confortable, tout en maintenant des espaces et jardins privés, calmes et noyés dans la verdure. Le quartier a été – comme prévu - organisé en plusieurs îlots répartis en 6 zones de développement, chacun étant différent des autres et reflétant les préférences des habitants qui l'occupent ou des fonctions différentes.
    Un petit parc de bureaux était prévu au nord du quartier, puis, s’y est ajouté un groupe plus important de bureaux et d’entreprises au sud. Finalement, en raison de la récession économique (moindre demande), les bureaux sont finalement moins nombreux que ce qui était prévu. Deux grands immeubles de bureaux marquent néanmoins le site. L'un était particulièrement innovant au moment de sa construction, il est souvent cité par les revues d'architecture. Il supporte sur sa toiture en terrasse, une unité de logement en duplex, et il affiche son lagunage (bassin-filtre à hélophytes) devant sa façade. L'autre a été acheté par l'un des plus grands syndicats néerlandais (De Unie).
    Le travail à domicile (en atelier par exemple) et le télétravail ont été facilités par les architectes.
    Un réseau d'espaces verts publics et privés, des jeux pour les enfants, une école, une ferme et une zone agricole et un projet d'unité de méthanisation des déchets verts et eaux des toilettes, qui pourrait être une unité de cogénération.
  • Haute qualité de vie : Une partie des gens travaillent dans le quartier et y économisent du temps et de l’argent ;
    Un travail et des services collaboratifs se sont organisés notamment sur le thème des espaces verts, de l’éducation et de la ferme urbaine. De nombreux fruits et légumes sont produits dans les jardins ou l'espace public (la cueillette des fruits est autorisée sur les espaces collectifs, et elle se fait sans excès).
    Plusieurs emplois ont été créés par l'école, le Centre d’information EVA et la ferme urbaine écologique (agriculture durable). Les habitants semblent très attachés à leur quartier (peu de vente et de déménagements) et ils s'impliquent dans sa vie. Certains détails pratiques sont très appréciés (absence de voitures, présence d'un cellier à toiture végétalisée (meilleure conservation des fruits et légumes), possibilité de surveiller les enfants qui peuvent néanmoins presque partout échapper aux dangers de la circulation. Les parents doivent cependant leur apprendre à nager, car comme partout aux Pays-Bas l'eau et omniprésente.
    Les personnes âgées, comme les enfants, ne sont pas oubliées ; un des îlots du quartier accueille un ensemble d'appartement (Het Kwarteel, 24 logements dans un immeuble avec ascenseur) dessiné et conçu en respectant les souhaits d'un groupe de seniors retraités qui ont voulu eux-mêmes concevoir l'endroit où ils finiraient probablement leur vie. Le collectif est équipé d'une salle commune et de chambres d'hôte pour l'accueil des proches en visite.
  • Alimentation : des boucles courtes sont permises par une agriculture écologique in situ, et la présence de celliers dans les maisons, ainsi que la co-production de fruits ou légumes encouragée par le projet.* Autonomisation des habitants ; Ceux-ci ont par exemple proposé à la commune d'entretenir les espaces verts publics.
    Ils ont conservé le verger antérieurement présent (qui leur a fourni 15 tonnes de pommes récoltées la première année).
    le groupe de travail énergie et équipements de l'association BEL a décidé en 2007 de créer une entreprise de chauffage collectif (Thermo Bello, fondée en nov 2008 ; BEL étant le nom de l'association des habitants du quartier) suite au désengagement en 2006 de l'opérateur local (Vitens) qui voulait se recentrer sur son cœur d'activité (l'eau). Cette entreprise de quartier s'est constituée autour d'une association (68 membres en 2008) qui pour se créer un fonds de roulement, a vendu des actions de l'entreprise aux habitants du quartier qui en sont ainsi devenus propriétaires. Fin 2009, la gestion complète doit être assurée localement
    Une des maisons a été auto-construite, en brique crue faites sur place, par ses habitants, sous le contrôle d'un architecte.
  • Eau : la consommation d'eau est réduite. Un triple système de récupération des eaux protège la ressource : L’eau pluviale des toitures est conduite vers des bassins de rétention via un système de drainage préservant ses qualités. Elle peut servir pour les toilettes et les machines à laver le linge. Les eaux claires des voiries sont collectées dans un réservoir via un réseau de petits canaux étanches ; les eaux usées des cuisines et des machines à laver sont collectées dans un autre réservoir, traitées et réinjectées dans les canaux ; les eaux des toilettes sont actuellement collectées séparément, les fluides filtrés et les boues solides étant valorisées en biogaz.
  • Sols et paysage : Moindre perte et gaspillage de sols : Hors-bâtiments, aucune imperméabilisation des sols n'a été tolérée (Peu de places de parkings, pas de routes traversantes, les routes sont toutes en briques sur lit de sable et les chemins sont perméables. Des noues et les terrasses végétalisées compensent une partie de l'artificialisation due au bâti.
  • Biodiversité : Le quartier est lui-même conçu comme une trame verte ; il n'est presque pas écologiquement fragmenté, tout en étant connecté à de grands espaces verts et aquatiques. Il s'intègre ainsi au mieux dans le réseau écologique néerlandais.
  • Empreinte écologique et énergétique de l'habitation, des bureaux et des habitants ou usagers ; elle a été très fortement réduite par rapport à la moyenne du pays.
    Une partie des logements sont énergétiquement indépendants (non connectés au réseau) et la consommation énergétique a été en moyenne réduite de moitié (isolation renforcée R5 minimum pour 21 cm d'isolant, chaque maison ne doit pas dépasser 40 GJ, la norme néerlandais étant en 2009 de 85), chauffage efficient et « basse température » (par solaire passif, mural et/ou par dalle selon la taille des appartements ou maisons), froid, électricité issus de sources renouvelables avec 1 250 m³ de gaz et 2500 kWh d’électricité de consommation annuelle (en 2008). L'électricité vient d'éoliennes canadiennes, d'une station de biomasse pour la cogénération de chaleur et d’électricité ; de panneaux solaires photovoltaïques et thermiques. Pour les premières maisons, le solaire était optionnel, et elles avaient généralement trop de capteurs thermiques et pas assez de capteurs photovoltaïques pour les besoins réels des familles. Les maisons plus récente ont des toitures où les panneaux sont intégrés, couvrant souvent la totalité de la toiture et répondant mieux aux besoins des habitants. L'excès d'électricité des maisons dont le toit est photovoltaïque est injecté dans le réseau public (en été, et partiellement au printemps et en automne). Un programme de suivi aide les habitants à suivre et comprendre leurs consommations d'énergie. Dans la seconde phase de construction (à partir de 2002), les maisons ont également toutes été raccordées au réseau de chaleur du quartier (chauffage collectif).
    Au fur et à mesure de la construction, le solaire en tant que source d'énergie a pris une importance croissante, devenant systématique.
  • Effet de serre : le bilan-carbone a été allégé ou équilibré par un moindre appel aux énergies fossiles pour les matériaux de construction, et en faisant essentiellement appel à des énergies renouvelables pour le fonctionnement (il ne s'agit cependant pas - dans la plupart des cas - de maisons passives ou à énergie positive, bien qu'en été, au printemps et en automne, une partie des maisons de la dernière tranche produisent plus d'électricité qu'elles n'en consomment) ; la Consommation d'énergie est réduite de moitié par rapport à la demande domestique moyenne aux Pays-Bas (104 kw/h/m² contre 185 en moyenne aux Pays-Bas. Une forte réduction de la consommation énergétique est permise par les transports doux et la proximité de la gare. Une réduction de la demande en chauffage est due à une bonne isolation et dans certains cas grâce à une construction sous serre.
  • Innovation et participation : elle se poursuit : Dans l'avant-dernière tranche, plusieurs rues de maisons construites à l'intérieur de serres horticoles froides qui s'intègrent bien dans le paysage néerlandais de cette région où les serres sont courantes. Elles ne sont pas chauffées et disposent d'ouverture automatique de panneaux de toiture quand l'air intérieur atteint la température souhaitée ;
  • Mobilité : l'accès facile aux transports en commun et l'omniprésence des pistes cyclables favorisent le contact avec l'extérieur ;
  • Image : Ce n'était pas un des objectifs initiaux, mais la commune de Culemborg est apparue comme pionnière et innovatrice, ce qui a amélioré son image, alors que le quartier a généré un tourisme écologique non négligeable.
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