Louis Joseph Gay-Lussac | |
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Naissance | 6 décembre 1778 Saint-Léonard-de-Noblat (87) |
Décès | 9 mai 1850 Paris (75) |
Nationalité | France |
Institution | École polytechnique, Faculté des sciences de Paris, Muséum d'histoire naturelle |
Distinctions | Son nom est sur la Liste des soixante-douze noms de savants inscrits sur la tour Eiffel |
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Louis Joseph Gay-Lussac, né à Saint-Léonard-de-Noblat le 6 décembre 1778 et mort à Paris le 9 mai 1850, est un chimiste et physicien français, connu pour ses études sur les propriétés des gaz.
Louis-Joseph Gay est le fils d'Antoine Gay, avocat du roi et procureur du roi à Saint-Étienne, et juge du Pont-de-Noblac, et petit-fils de médecin. Durant la Révolution, en application de la loi des suspects, son père fut emprisonné à Saint-Léonard jusqu'au 9 thermidor. Il était propriétaire d'une bonne partie du hameau de Lussac en Saint-Léonard-de-Noblat et ajoutait ordinairement le nom de ce hameau à son nom de famille, suivant un usage de l'Ancien Régime. Vers l'année 1803, le père et le fils adoptèrent définitivement le nom de Gay-Lussac.
Louis Joseph Gay-Lussac est envoyé par son père à seize ans (1794) étudier dans un pensionnat de Paris. Il est placé chez M. Savouret puis dans la pension de M. Sencier, au village de Nanterre, puis à Passy. Il est reçu à la toute jeune École polytechnique le 27 décembre 1797. Gay-Lussac y est choisi comme chef de brigade en 1799 et donne des leçons particulières de mathématiques afin de gagner un peu d'argent en plus de sa solde. Il en sort le 22 décembre 1800 en qualité d'élève ingénieur des ponts et chaussées. Gay-Lussac avait été remarqué par Claude Louis Berthollet durant son cours de chimie pratique et appliquée aux arts. Il devient ainsi préparateur auprès de lui dès 1800, renonçant à ces fonctions de chef de brigade adjoint, et en 1802 découvre que « de 0° à 100°, tous les gaz simples ou composés soumis à la même pression se dilatent de la même quantité pour des augmentations égales de température, et que 100 volumes de ces gaz à 0° deviennent 137 volumes à 100° de chaleur.». Il découvre ainsi la loi de dilatation des gaz et, quelques années plus tard, les lois volumétriques qui portent aujourd'hui son nom. Ces dernières stipulent que les gaz se mélangent entre eux selon des rapports volumétriques simples. Il apporte plusieurs améliorations au baromètre à mercure. Tout en conservant sa position auprès de Berthollet, il est nommé en 1803 adjoint aux répétiteurs de chimie et de physique puis en 1804 répétiteur du cours de Fourcroy qu'il remplace souvent.
En 1804, il fut chargé avec Jean-Baptiste Biot par l'Institut de France de vérifier les observations de Horace-Bénédict de Saussure sur l'affaiblissement du magnétisme dans l'atmosphère en effectuant un voyage en ballon. Après un premier essai infructueux, il renouvellera l'expérience seul en montant à 7 016 m (record d'altitude pour l'époque) et infirma les observations du naturaliste. Gay-Lussac commence à cette époque une collaboration avec Humboldt sur l'analyse de l'air et part avec lui en mars 1805, obtenant un congé d'un an de l'École Polytechnique, faire un long voyage d'exploration scientifique dans les Alpes, la Suisse, l'Italie et l'Allemagne. À son retour, il est nommé membre de l'Académie des sciences le 8 décembre 1806 dans la section de physique au siège de Mathurin Jacques Brisson. L'année d'après il devient l'un des premiers membres de la Société d'Arcueil. En 1808, en collaboration avec le chimiste français Louis Jacques Thénard, Gay-Lussac travaille à la préparation du potassium et du sodium, et découvre le bore. L'année suivante, il démontre, au moyen de la pile voltaïque, que le chlore, appelé alors acide muriatique oxygéné, est en fait un corps simple.
Un décret impérial du 31 mars 1809 l'autorise à prendre le titre de professeur de chimie- pratique. Il est nommé "instituteur de chimie" par décret du 17 février 1810 en remplacement de Fourcroy, décédé en décembre 1809. Par le même décret Thenard le remplace comme professeur de chimie-pratique et le Conseil de l'école nomme Colin comme répétiteur. Gay-Lussac quitte son poste en 1839 et est remplacé par Théophile-Jules Pelouze.
En 1815, il découvre le cyanogène, de formule CN, et l'acide cyanhydrique. Dans le domaine de la chimie industrielle, il améliore les procédés de fabrication de l'acide sulfurique et de l'acide oxalique et met au point des méthodes de contrôle par dosage.
L'iode découverte par Bernard Courtois et qui prit depuis une si grande importance dans l'industrie et dans la médecine doit son nom à Louis Joseph Gay-Lussac. Bernard Courtois lui en avait donné des échantillons. Il la dénomma « iode » (de iodès qui veut dire violet en grec), en raison des vapeurs violettes qu’elle dégage quand on la chauffe.
En 1821, ll est chargé par l'administration française de définir une méthode pratique de mesure exacte de la concentration en alcool des boissons. La loi de 1824 sur la taxation des boissons alcooliques utilise ses travaux. Avec Collardeau, ancien élève de l'École Polytechnique, il devient fabricant d’instruments scientifiques et commercialise son alcoomètre.
Gay-Lussac fut dès 1806 et durant plus de trente ans un des membres les plus actifs du Comité consultatif des arts et manufactures. Il fut également membre (1818) du Comité consultatif des poudres et salpêtres et membre (1819) du conseil de perfectionnement du Conservatoire des arts et métiers. Il accepte en 1829, à la suite de Vauquelin, la charge d'essayeur du bureau de garantie établi à l'hôtel des monnaies de Paris. Il propose alors au Gouvernement d'adopter le mode d'essai de l'argent par la voie humide. Il se démit en 1848 de ces fonctions en faveur de son fils aîné Jules.
Il est le premier titulaire de la chaire de physique à la faculté des sciences de Paris, de 1809 à 1832, dont il démissionne pour occuper la chaire de chimie organique et chimie minérale du Muséum d'histoire naturelle de 1833 à 1848. Il a eu comme élève :Ignacy Domeyko (1802-1889)
Gay-Lussac fut expert-conseil des Forges de Charenton. Il entre en 1832 à la compagnie des glaces de Saint-Gobain comme censeur et en devient administrateur en 1840, puis président du conseil d'administration en 1843, et ce jusqu'en 1848. Il introduit à l’usine d’acide sulfurique de Chauny la « tour Gay-Lussac » permettant de prévenir la libération dans l'atmosphère des oxydes d'azote.
Il reprend en 1816, avec Arago, les Annales de chimie et de physique dont il devient rédacteur en chef. Il préside l'Académie des sciences en 1822 et 1834.
Gay-Lussac est élu député de l'arrondissement de Limoges en 1831, réélu en 1834 et 1837 et nommé pair de France en 1839 par Louis-Philippe et siège à la Chambre des pairs jusqu'en 1848.
Gay-Lussac fut membre de nombreuses sociétés savantes étrangère : l'Académie royale de Prusse, la Royal Society de Londres (membre étranger, 1815), de l'académie impériale de Russie, des Sociétés d'Edimbourg, de Turin, de Stockholm. Il obtint également de nombreuses décorations: grand-officier de la Légion d'honneur, commandeur du mérite de Prusse et chevalier de l'étoile polaire de Suède.
Louis Joseph Gay-Lussac est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.