Médecine durant l'Antiquité romaine - Définition

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Introduction

Statue symbolique d'Asclépios tenant son bâton. Dans des périodes postérieures, il a été confondu avec le caducée, qui est entouré de deux serpents. Le serpent pouvait être à l'origine un ver parasite que l'on retire avec un bâton. Le serpent a joué un rôle comme symbole curatif dans rituel romain, ce symbole étant un symbole propice dans la préhistoire.

La médecine de la Rome antique hérite directement de la Médecine en Grèce antique. Les médecins utilisaient des techniques variées faisant appel à différents instruments et pratiquaient aussi, comme les grecs, divers rituels religieux pour obtenir la guérison, car ils croyaient à l’origine surnaturelle de nombreuses maladies. La médecine était bien moins considérée qu'en Grèce, mais contrairement à la société grecque qui considérait que la santé était une affaire personnelle, le gouvernement romain encourageait l’amélioration de la santé publique. Aussi, à côté d'une médecine privée, s’était instituée une communauté médicale publique et les autorités croyaient à la prévention des maladies en améliorant les conditions sanitaires par la construction d’aqueducs pour amener l’eau dans les villes, la construction de bains publics et de réseaux d’évacuation des eaux usées. Beaucoup de grandes villes, comme Rome, se vantaient de posséder un système d'égouts performant, ce qui se fera de mieux dans le monde occidental jusqu'à la fin des 17e et 18e siècles, mais ils n'avaient pas compris que les germes pouvaient être à l’origine de maladies.

La médecine de l’époque pouvait s'avérer efficace lorsqu'elle était pratiquée par des maîtres bien formés et pratiquant parfois des spécialités comme l’ophtalmologie et l’urologie et les chirurgiens romains disposaient d’une trousse à outils contenant des pinces, des scalpels, des cathéters et des extracteurs de flèche. Ces instruments avaient différents usages et étaient mis à bouillir dans l'eau chaude avant emploi. Pour les interventions, les chirurgiens utilisaient des analgésiques comme l’opium et la scopolamine et l’acide acétique (l'acide du vinaigre) était utilisé pour laver les plaies. Toutefois la médecine pouvait s’avérer inefficace voir dangereuse lorsqu'elle était pratiquée par certains médecins non qualifiés, que l'on taxait d'ailleurs déjà, pour de plus ou moins bonnes raisons, de charlatans.

Les Romains comme les Grecs avaient des temples de guérison mais chez eux la croyance religieuse avait une place plus réduite, aussi avaient-ils développé des hôpitaux qui permettaient aux patients de se reposer pleinement et de se détendre pour récupérer complètement. En séjournant dans les hôpitaux, les médecins prirent l’habitude d'observer la maladie plutôt que de compter sur le surnaturel pour la guérir.

Peinture romaine; intervention chirurgicale sur Énée; « maison du chirurgien » ; à Rimini (Italie); milieu du IIIe siècle.

L’origine grecque

Beaucoup d'idées grecques sur la médecine ont été adoptées par les Romains et la médecine grecque a eu une énorme influence sur la médecine romaine. Les premiers médecins apparus à Rome étaient des grecs, capturés et amenés comme prisonniers de guerre. Plus tard les médecins grecs s’installèrent à Rome, car ils pouvaient y trouver des conditions de vie bien meilleures que dans les villes grecques.

Les Romains ont également conquis la ville d'Alexandrie, ses bibliothèques et ses universités. Dans les temps anciens Alexandrie a été un pôle important pour l'enseignement et sa Grande Bibliothèque contenait d'innombrables livres techniques, dont beaucoup auraient avaient pour thème la médecine. Ici, les médecins étaient autorisés à effectuer des dissections qui ont conduit à de nombreuses découvertes et à de nombreux progrès en médecine, comme la découverte que le cerveau envoie des messages au corps.

La médecine grecque était fortement influencée par la théorie des quatre humeurs et par les textes d’Hippocrate et de ses disciples (Corpus hippocratique), qui étaient tous grecs. Ces idées et ces écrits ont également été repris par la médecine romaine.

Corpus hippocratique

Les principaux médecins

Dioscorides

Pedanius Dioscoride (env. 40 ap.J.C.90ap.J.C. ) est un médecin, pharmacologue et botaniste grec d’Anazarbe, province de Cilicie, en Asie Mineure, qui exerçait à Rome au cours du règne de Néron. Dioscoride est célèbre pour avoir écrit un livre en cinq volumes de Materia Medica qui est le précurseur de toutes les pharmacopées modernes et est l'un des livres de botanique les plus importants de l'histoire.

Soranos

Soranos d’Ephèse est un médecin grec, né à Éphèse, qui a vécu sous le règne de Trajan et d’Hadrien (AD 98 -138). Selon la Souda , il a exercé à Alexandrie, puis à Rome. Il a été le principal représentant de l'école de médecine connu sous le nom d’École méthodique. Il a écrit un traité intitulé Gynécologie (publié pour la première fois en 1838, et réédité plus tard par Valentin Rose en 1882, avec une traduction latine au VIe siècle par Muscio, un médecin de la même école).

Galien

Galien (AD 129 –ca. 200 ou 216) de Pergame était un médecin grec de l’antiquité, dont les théories ont dominé la médecine occidentale pendant plus d'un millénaire. À l'âge de 20 ans, il a servi pendant quatre ans au temple de sa ville en tant que thérapeute (gardien ou associé) du dieu Asclépios. Bien que Galien ait étudié le corps humain, la dissection de cadavres humains était prohibée par le Droit romain, de sorte qu'à défaut il a utilisé des porcs, des singes et d'autres animaux. Galien s’est installé à Rome en 162. Là, il a donné des conférences, a écrit abondamment et a réalisé des démonstrations publiques de ses connaissances anatomiques. Il a rapidement acquis la réputation d’un médecin expérimenté et attiré à sa consultation un grand nombre de clients. Parmi ceux-ci un des plus connu est le consul Flavius Boethius, qui l’a présenté à la cour impériale, où il est devenu médecin de l'empereur Marc Aurèle. Bien qu’il soit un membre réputé de la Cour, Galien évitait d’utiliser le latin, préférant parler et à écrire dans la langue grecque de son pays natal, une langue qui était très populaire à Rome. Il allait soigner des célébrités romaines comme Lucius Verus, Commode et Septime Sévère. Toutefois, en 166 Galien est retourné à Pergame, où il a vécu jusqu’à ce qu'il retourne à Rome pour de bon en 169.

L’organisation des soins

Les services médicaux romains ont été inspirés des services médicaux de la civilisation gréco-étrusque et italiote.

Depuis l'origine de la médecine méditerranéenne c’est-à-dire égyptienne, les médecins combinaient savoir sur la pharmacopée et la chirurgie. Les premiers établissements médicaux grecs (Aesculapius) doivent dater de l'âge du bronze, et les établissements romains de l'âge du fer. Aux Aesculapium étaient associés des chambres, des thermes, des jardins, des amphithéâtres qui servaient en permanence pour la formation, des temples et des bibliothèques où s'accumulaient des milliers de travaux de référence. Ces ouvrages détaillaient les techniques médicales, la description des maladies, les traitements, les procédures curatives, etc.

L'importance sociale du médecin, par son pouvoir de vie et de mort sur les malades, a très tôt été reconnue non sans susciter des résistances, incarnées par Caton l'Ancien qui défendait les mœurs austères de la Rome antique contre la décadence apportée par les médecins grecs. Caton l'Ancien, dans son De agri cultura explique comment se préserver des maladies par une vie saine et donne les procédures médicales pour se soigner seul. Il préconise le chou comme médicament miracle. Il considérait la maladie comme une épreuve destinée à former le caractère et peut-être aussi, sans le dire expressément, comme une forme de sélection naturelle. Mais les médecins grecs finirent par s'imposer vers le Ier siècle.

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