A B C D E F G H : corps de bâtiment,
A corps principal, B’B corps transversal « à cheval » B arrière-corps en travée transversale et B' avant-corps sans travée transversale mais signifié par le faîtage de la toiture, C tour d’angle engagée, D aile gauche en retour d’équerre en avancée, F corps adossé en appentis, E corps annexe isolé au droit de D, G aile droite en retour en avancée, H tour demi hors œuvre
a : membre saillant en avancée verticale, b :membre en renfoncement vertical (définissant une « baie passante » sur plusieurs étages)
1 : dans œuvre en façade 2 : engagé 3 : demi hors œuvre 4 : hors œuvre 5 : en encoignure
A B C D E F G H I : corps de bâtiment, A rotonde, D corps de passage, E tour, I pavillon isolé
1 2 4 5 6 : joints de rupture, 3 7 : joints de dilatation (3 joint au-dessus du soubassement, 7 joint complet entre refends)
a / retraite des étages, niveau en retrait b / avancée d’étages, niveau en surplomb d / adoucissement f / pan coupé
Les membres ont eu à l’origine pour base d’identification et de distinction entre eux l’habileté de métier nécessaire pour œuvrer sur telle ou telle partie devenue noble ou banale, composée de tel ou tel matériau précieux ou banal. A partir de la pierre et du bois travaillés, fondamentalement sont apparus les métiers rudimentaires à la portée de tous et partagés avec une autre activité (agricole) ou élaborés en savoir-faire jalousé et exclusif constituant la maçonnerie et la charpente du gros œuvre. Chacun des constituants de la bâtisse est développé séparément soit en ouvrage peu valorisésoit en ouvrage fin. Par extension, ces parties membres sont aussi appelées « corps » lorsqu’elles sont assurément distinctes de la bâtisse principale et qu’elles sont elles-mêmes composées de sous éléments. Ceci s’applique à toute partie conçue de façon homogène comme un tout et surtout réalisée hors-place. Au cours du temps, les éléments fins sont passés de l’art de la maçonnerie ou de la charpente à l’art d’aménager du second-œuvre. Cela rend dans la plupart des cas son assemblage à l’ouvrage bâti faisable par un ouvrier autonome nécessitant peut être pour le faire un métier différent de celui nécessaire à la fabrication. L’ unité de conception de l’ouvrage bâti se retrouve présentée dans les éléments disposés, les murs, les baies et la toiture. La combinatoire utilisée des éléments architecturaux donne le style, elle est modélisée afin de procurer du « bien-être ».
Sont des membres de la structure porteuse et non porteuse : les murs, constitués de leurs pans de mur (partie du mur restant contenu dans un plan vertical), le soubassement, les perrons, les rampes, les parapets, les baies, les arcs, les voûtes, les contreforts, les piliers, les colonnes, les poutres apparentes ou non, les planchers et dalles porteuses, les cloisons, les cages d’escaliers et d’ascenseurs, les terrasses, les balcons, les galeries ouvertes ou couvertes, les tours, la charpente de toiture dont les fermes de comble.
Sont des membres purement d’ornement :
(Pour la clarification du texte, les corps composant des membres seront pour la suite aussi appelés « sous-parties »).
Le corps de bâtiment est « flanqué » s’il comporte des membres disposés en symétrie sur ses pans de mur latéraux. Le corps de bâtiment est « corps de passage » s’il comporte un membre (portique ancien, galerie moderne) ou une disposition de portail permettant le passage en le traversant totalement.
La « travée » qui s’assemble à l’horizontale à d’autres est un système suivant la verticale de combinatoire de membres dans le style défini à partir de l'architecture gréco-romaine. La travée est au départ l’aire portée ou définie par deux supports longilignes ou par quatre supports ponctuels. La travée permet la définition de « niveau » comme repère en hauteur en associant la structure et l'aspect. La combinatoire des travées est dite « rythmée » lorsqu’elle est répétitive formellement. On obtient alors des modules assemblés en succession et en superposition. Ces modules sont composés d’un seul membre, deux membres accolés (« accostés ») identiques, les jumeaux, donnant le rythme binaire, trois membres identiques accolés, mais aussi un membre principal flanqué de deux membres de plus petites proportions, donnant le rythme ternaire. L’alternance est une répétition utilisant deux modules distincts. La travée est le départ du système de l'ossature avec remplissage. Par extension on parle de « travée » pour l’aire modulaire d’une dalle dans le système de construction des murs de refend porteurs répétitifs en béton.
Le « couronnement » d’un corps de bâtiment est le membre placé en son sommet, de forme plate horizontale ou triangulaire ou hémisphérique. Le couronnement d’un membre est la « sous-partie » au sommet du dit membre. Dans l’architecture classique, la toiture peut constituer le couronnement de l’édifice avec un jeu élaboré de toits et cheminées. Sur le mur pignon, le pignon est le couronnement. Dans l’architecture moderne à toit terrasse sans murs rideaux, un bandeau plat sur l’acrotère est souvent utilisé pour « amortir » l’édifice ( marquer la non continuité de l’élévation, « amortir » a le sens de ne pas rendre trop brutal l’arrêt en montant le regard).
L’ avant-corps est un membre intégralement en avant (le perron) ou en surplomb (l’oriel) du corps de bâtiment concerné. Par extension, on le désigne aussi par « avancement ». Ce terme désigne aussi parfois le membre d’architecture que constitue la simulation d’un corps de bâtiment. Il se distingue par son apparence dans le véritable corps de bâtiment (au sens de structure technique ). Celui-ci est obtenu par des « ressauts » d’ornements « en avancée » (ou « en retrait») sur la façade et faisant sortir de l’ «alignement » du restant de la façade. La distinction se fait aussi par l’axe de faîtage du toit situé à l’ « aplomb » de la partie distinguée en particulier qui est mis en angle de l’axe du toit principal. L’ axe principal du corps simulé coïncide avec un axe secondaire du corps de bâtiment principal modifié.
L’ « arrière-corps » est un membre en très grande partie en arrière ou intégralement contenu en arrière du corps de bâtiment concerné ( par exemple une cage d’escalier ).
L’ « avancée » d’un membre est la partie du membre débordant du « nu du mur » de corps de bâtiment concerné par rapport à la partie arrière du membre (avancée de toit). Cette « avancée » peut être « en encorbellement » (littéralement si elle est supportée par les corbeaux) Par extension « en encorbellement » désigne toute « sous-partie » de membre principal en porte à faux formant un surplomb, en appui sur un mur porteur. L’avancée peut être appuyée sur des « consoles », sur des poutres à un seul appui de ce côté là, ou des potences, tous supports en débord de mur, qu’elle soit une avancée en tas de charge, qu’elle soit une avancée de « dalle » en béton ou que la « sous-partie » appartienne à un « caisson » intégré à la structure.
Le « renfoncement » ou membre « en retraite » est un membre, une « sous-partie », dont le nu de mur est en arrière du nu principal du corps principal, du membre principal qui l’entoure (avec une partie basse qui est aussi devant le membre considéré en renfoncement).
Le « reculement » est la partie du corps, du membre auquel appartient la partie en recul d’un mur faisant le décroché tracé au sol.
L’association entre deux corps de bâtiments se marque par les raccords à l’aide des éléments de construction de jonction entre eux.
Des éléments particuliers uniquement architecturaux décoratifs, en dehors de la conception structurelle, ont été créés pour montrer l’association des corps de bâtiment et établissent symboliquement leur continuité (les corniches, les frises, les cordons etc).
A la disposition des murs séparatifs des différents corps de bâtiment sans angle vif à leur jonction, mais faite avec une paroi verticale arrondie, on attribue le terme « adoucir ».
A la disposition d’un élément récupérant la différence de niveau visible entre des éléments identiques appartenant à deux corps de bâtiment, on attribue le terme « racheter ». (Un aileron à volutes en architecture classique est posé au raccord des acrotères des deux corps, une loggia est construite sur le toit terrasse d’un corps de bâtiment plus bas d’au moins un étage, ils compensent la rupture visuelle des dénivelés jugée trop marquée. En architecture classique le « chantournement », la doucine en courbe et contre-courbe, l’utilisation de volutes, permet d’éviter la brutalité).
Le membre est « isolé » si c’est un membre extérieur n’attenant au corps de bâtiment par aucun de ses côtés. Il reste cependant un membre parce qu’il n’offre pas l’autonomie propre d’utilisation à un corps de bâtiment (par exemple une cage d’escalier de secours).
Le membre est « hors œuvre » si c’est un membre extérieur attenant ou « accoté » aux murs de structure du corps de bâtiment par un (ou plusieurs) de ses côtés. Une « sous-partie » est aussi dite « hors œuvre » si c’est une partie extérieure ou intérieure maçonnée qui est indépendante des murs de structure du corps de bâtiment.
Le membre est «demi hors œuvre » si c’est un membre « engagé » à demi au volume du corps de bâtiment principal (ouvrage secondaire intégré sur une bonne partie de sa structure dans l’ouvrage principal mais pas totalement), plusieurs de ses côtés restant totalement visibles en façade.
Le membre est « dans œuvre » si c’est un membre totalement inclus en plan dans le périmètre du corps de bâtiment. Il peut être vu de l’extérieur par sa partie dépassant dans le toit principal (par exemple une cheminée). Il peut avoir un ses côtés en « alignement » de façade (par exemple une cage d’ascenseur).
Les membres sont constitués essentiellement et le plus communément par des murs de la structure en élévation accompagnés des colonnes et piliers, auxquels s’ajoutent des éléments de structure horizontale.
En architecture classique, le long-pan ou mur gouttereau est le « mur en façade » avant ou arrière (suivant la présence de la porte d’entrée principale sous un toit charpenté à versants en général à chéneau). Le mur pignon est le mur qui supporte le membre « pignon », ce mur est en général plus court, et il est « en retour » du « mur en façade ».
Le « pan de mur » est une portion plane de mur souvent peu développée. Il constitue par exemple le trumeau, la portion entre des baies (de travée). Il constitue aussi un raidisseur (perpendiculaire au mur mince à raidir) ou une « jambe » dans la construction ancienne. Un corps annexe peut être disposé contre un pan de mur de corps principal et le mur devient un mur d’ « adossement » (« mur ados » d’escalier, de conduit fumées ou d’appentis).
Le « pan-coupé » d’angle est un pan de mur qui remplit l’espacement donné par l’ « abattement » de l’arrête vive qu’auraient donné deux « pans de mur » jointifs disposés à l’équerre. Un membre porteur ponctuel vertical, une colonne, un pilier, est dit « adossé » si son socle ou son fût est appuyé contre le mur, est dit « engagé » s’il est au final pour une partie verticalement compris dans l’épaisseur d’un « pan de mur » construit, même si celui-ci a été élevé postérieurement et indépendamment. En construction ancienne, il est dit « niché » si le fût est entièrement dégagé du mur qui a même axe longitudinal d’implantation et l’entoure.
Le « pan de mur » en « ressaut vertical » est un pan qui remplit le « décrochement » de profondeur « en retrait » ou « en avancée » d’un membre. Il s’y ajoute pour ce qui concerne les éléments de la structure horizontale qui s’appuie sur la structure en élévation (faîte, arase), le membre en « ressaut horizontal » éventuel lorsqu’il y a aussi « décrochement » (indentation).
Le « contre-mur » est un mur construit en parallèle à un mur en général plus ancien, il est construit parfois pour respecter les règlements. En technique moderne, les « contre-murs » sont séparés par des films plastiques qui permettent aussi des tassements différenciés entre les différents corps de la bâtisse. Un « contre-mur » peut être établi pour contenir des poussées, éviter le « ventre » ( « flambement ») sans nécessiter un « contrefort » donnant plus d’inertie mais en dépassant le simple « raidisseur ». En sous-œuvre il peut donc reprendre des « charges »..
A la disposition intégrée au corps de bâtiment d’éléments d’une ou plusieurs formes, une ou plusieurs fonctions en ligne horizontale continue sur toute la longueur, on attribue le terme « régner » (un balcon règne en façade parce qu’il y est disposé d’un bout à l’autre).
A la disposition d’éléments sur la totalité de sommet horizontal ou pyramidal, on attribue le terme « couronner » (une frise couronne par exemple une fenêtre).
A la disposition d’éléments « face à face » dans la disposition, on attribue le terme « affronter » ( deux portes face à face s’affrontent dans un couloir). Peut concerner des « sous-parties » semblables mises « dos à dos » sur un autre membre.
A la disposition d’un élément vertical plus ou moins compris dans l’épaisseur d’un mur, on attribue le terme « engagement » (par exemple une colonne est engagée dans un mur qui l’entoure en partie (inverse de dégagée), qu’elle ait été construite indépendamment ou non du mur).
A la disposition d’un membre solidaire à un mur par un de ses grands côtés, on attribue le terme « adossé » (par exemple une fontaine).
A la disposition d’un membre auquel on adjoint deux membres latéraux sur le « pan » de mur, on attribue le terme « accosté» (par exemple une niche principale ayant deux petites niches aux côtés). Équivalent de « flanqué » pour un corps.
A la disposition d’un membre situé dans une encoignure de deux pans de mur rentrants, on attribue le terme « dans l’angle » (par exemple une niche).
A la disposition d’un membre situé sur l’arête saillante de deux « pans » de mur, on attribue le terme « sur l’angle » (par exemple des échauguettes « cantonnant » (à tous ses angles) un donjon-logis).
A la disposition de membres, d’étages au-dessus (« en contre-haut ») d’un étage ou niveau considéré, on parle de parties « amont » (un clocher est en général l’amont d’un toit).
A la disposition de membres, d’étages au-dessous (« en contre-bas ») d’un étage ou niveau considéré, on parle de parties « aval ».
A la disposition d’un étage de niveau supérieur moins profond que celui qui le supporte et dont le nu de façade est en arrière de celui du dessous, on attribue les termes « en retrait » ( ou de membres « dans une retraite » ).
A la disposition d’un étage dont le « nu de façade » est celui du dessous qui le supporte, on attribue les termes « à l’aplomb ».
A la disposition d’un étage dont le « nu de façade » est en avant de celui du dessous qui le supporte, on attribue les termes « en surplomb», il constitue une « avancée ». Le niveau supérieur plus profond que celui qui le supporte.
A la disposition d’un élément marquant la fin d’un élément axé verticalement on attribue le terme « amortir » (un clocheton amortit une élévation de mur par exemple pour ne pas le terminer brutalement).