Oppidum de Saint-Blaise - Définition

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Toponymie

Un tel endroit, fréquenté de très bonne heure par les Étrusques et que les Massaliotes finirent par inclure dans leur propre domaine, ce domaine, comptoir ou emporion susceptible d'attirer de nombreux marchands et dont les salines fournissaient en abondance une denrée très recherchée, aurait dû laisser dans l'histoire une trace notoire, nous livrer un nom maintes fois mentionné. Il est vrai que la majeure partie des écrits grecs de cette époque ou romains qui concernent la région sont perdus et que les historiens d'aujourd'hui doivent se contenter la plupart du temps de miettes éparses, en général des citations plus ou moins fidèles des uns et des autres. Aucune inscription n'a jamais été retrouvée sur le site à l'exception des graffites sur des vases et de une ou deux épitaphes fragmentaire d'époque tardive.

Les habitants de Basse-Provence appartenaient à la grande confédération des Salyens.

Cet « oppidum sans nom », comme le dit Jean Chausserie-Laprée ; est-ce la Mastrabela d'Avienus (fin du IVe s. ap. J.-C.), dans sa : Ora maritima ; qui dans sa description, cite un lieu étant très proche de celui de Saint-Blaise et qui est caractérisé par la découverte de céramiques Étrusques, Rhodienne et Corinthienne datées du VIIe av. J-C, correspondant au niveau VII. la Mastramélè d'Étienne de Byzance, (VIe s.ap.J-C) dans ses Etniques reprenant les écrits de Pausanias, Ptolémée et Strabon ? Certains, le pensent. Les phocéens de Marseille vers 600, apportent une vaisselle caractéristique d'Asie-Mineure (couche VI), c'est sûrement vers cette époque dans la première moitié du VIe siècle av.J-C que le nom primitif serait devenu Mastramellè. Le géographe grec Artémidore la signale au 1er siècle av. J-C. Du IVe au 1er siècle époque de la COUCHE III, abandon du site mais Pline l'Ancien, connaît l'étang sous le non de Mastramela.

Elle sera plus connue sous le nom d'Ugium, (Ve-IXe s.ap.J-C); nom conservé dans des titres datés de 828- 874-923-987. On ignore ce qui se passa au cours des XI et XIIe siècles, mais en 1231, un document qui contient le contrat de construction, le rempart et la chapelle actuelle furent élevés. La ville s'appelle alors "Castellum Vetus", qui veut dire :le vieux château ou Casteu-veire en provençal, Castelveyre en français,(XIIIe-XIVe s.ap.J-C) pour la partie autour de l'église, jouxtant la Ville-Basse. Elle prit ensuite le nom du Saint-Patron de la chapelle; Saint-Blaise.

Édifices cultuels

Il n'a pas été retrouvé à ce jour d'emplacements de lieux cultuels antiques. Saint-Blaise n'était pas un oppidum comme les autres, ce n'est pas non plus une colonie, un comptoir ou un emporion pas plus qu'une ville de garnison. Il était peut être tout cela à la fois. On doit constater que l'on a pas retrouvé à ce jour d'emplacements de lieux de culte communautaire et en particulier pour la période hellénistique, l'absence de lieux publics. Diverses indications, des documents épars et la comparaison avec un site comme Glanum permettent cependant de modifier cette approche négative et de préciser pour les différentes époques envisagées une vision de la vie spirituelle des habitants.

En dégageant le rempart, H. Rolland a découvert au niveau de la Ville-Haute, non loin de la poterne Est et à proximité de la grande fosse creusée dans le roc:Un amoncellement de cendres formant tumulus en partie engagé sous les fondations du mur de l'enceinte hellénistique. Cette structure dont il n'a pas été malheureusement fait de relevé, ni même de coupe, n'a pas été entamée par les fondations de la Tour II hellénistique, chose étonnante quand on connaît le soin apporté en général à la préparation du lit de pose. Ce qui a fait penser à Rolland : « Qu'on a voulu éviter de toucher cette accumulation comme si un scrupule religieux s'était opposé à la profanation des restes d'un foyer de sacrifice. » De forme oblongue, le tas avait encore une hauteur de 1,10m pour 8m de long et 4 à 5m de large.La stratigraphie du monument dont on doit noter l'étrange régularité, l'a par ailleurs amené à supposer que la pierre plate de la base n'était autre que la pierre à sacrifice initiale. Cette hypothèse d'un Autel de cendres, comparable à des structures analogues de Thessalie ou de Sicile, a été présentée en 1951 dans le premier volume desFouilles de Saint-Blaise et reprise quelques années plus tard dans le second volume de 1956, avec semble-t-il plus de réserve. Lors des fouilles du rempart de 1981, le sondage E a donné dans sa partie occidentale le même type de structure, ici non stratifié, mais désordonné sur 1,20 m de haut, 2 m d'épaisseur le tout dégagé sur 2,50m de large, le reste apparaissant dans les 2parois Sud et Nord du sondage.La faune y était très abondante, mêlées à des pierres de petites tailles et à de nombreux petits galets. La céramique représentée en quantité remarquable ne comportait que des documents d'époque archaïque. Ce tumulus de cendres se situait dans la moitié intérieur du rempart et donc ne concernait pas le parement extérieur. il paraît aujourd'hui difficile de se limiter à une interprétation purement cultuel de ce type de structure.

Grâce à l'examen et au regroupement de divers autres éléments, on est, par contre, en droit d'envisager avec une grande probalité, l'existence à Saint-Blaise d'un sanctuaire indigène comparable à ceux de Roquepertuse, d'Entremont et surtout de Glanum. On connaît ces fameux lieux de culte, où devaient se célébrer d'étranges rites en relation avec la coutume barbare des têtes coupées. Sous des portiques couverts, supportés par des piliers monolithiques, étaient exposés des crânes (d'ennemis ou d'ancêtres). La découverte de 3 éléments de piliers porte-crânes (1938-1951-1966), dont 2 réemployés dans la construction des poternes Ouest et Est de l'enceinte hellénistique, date de 175-140av.J-C, prouve l'existence d'un sanctuaire indigène antérieur sous forme d'un portique, avec des crânes enclués, Saint-Blaise III.

Église Saint-Vincent d'Ugium

Dite: Basilique Saint-Vincent dont les murs des fortifications plus récentes viennent s'enchevêtrer dans ses murs. Cette basilique chrétienne garde les structures bâties d'une nef séparée du chœur à abside par un chancel en pierre de taille et compte parmi les églises paléochrétiennes les plus remarquables du Midi de la France. Elle se trouvait à l'entrée de l'oppidum gaulois, près de la grande porte Est. Abside orientée à l'est surélevée de trois marches dont le sol était couvert d'une mosaïque ornée d'imbrications et de croisettes; dans l'axe, suivant une tradition orientale, s'avançait dans la nef la tribune du lecteur. Église à nef unique, bordée au Nord par un portique et une petite salle servant de sacristie aux diacres

Église Saint-Pierre d'Ugium

Cet édifice roman du Xe siècle, reconstruit au XIe siècle, comporte trois constructions, elle est située au pied de l'actuelle Chapelle Saint-Blaise. Abside orientée au Nord-Est, il n'en reste que de basses substructions.

Église Notre-Dame de Castelveyre, puis: Saint-Blaise

Chapelle romane du XIIe siècle, abside orientée Nord-Est, restaurée au XIIIe siècle et dont la façade fut refaite en 1608. Elle est mentionné en 1156 dans une bulle du pape Anastase IV. Elle s'appelle à l'origine Notre-Dame-de-Castelveyre et fait office d'église paroissiale. C'est au XIIIe siècle qu'elle est dédiée à Saint-Blaise. Après l'abandon du site elle devient un petit prieuré rural, gardé par un ermite qui loge dans un corps de bâtiment attenant à l'édifice. Elle fut remaniée au XVIe siècle et restaurée au XIXe siècle et classée aux Monuments Historiques en 1939. C'est ici que repose, au pied du chœur, depuis 1970 et selon son vœu l'archéologue du site Henri Rolland.

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