Cathédrale Santa Maria del Fiore | |||
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Nom local | Cattedrale di Santa Maria del Fiore | ||
Latitude Longitude | |||
Pays | Italie | ||
Région | Toscane | ||
Département | Florence | ||
Ville | Florence | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Cathédrale | ||
Rattaché à | Archidiocèse de Florence (siège) | ||
Début de la construction | 1296 | ||
Fin des travaux | 1436 | ||
Style(s) dominant(s) | Gothique Renaissance | ||
Protection | Patrimoine mondial | ||
Localisation | |||
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Santa Maria del Fiore est la cathédrale de Florence (le Duomo).
Santa Maria del Fiore (Sainte Marie des Fleurs) est la quatrième église d'Europe par sa taille, après Saint-Pierre de Rome, Saint-Paul de Londres et le Dôme de Milan. Elle fait 153 mètres de long et la base de la coupole fait 90 mètres de large. Son plan est basilical c'est-à-dire :
La coupole de la cathédrale est la plus grande coupole en appareil maçonné jamais construite. On peut voir, à l'intérieur, une des plus grandes fresques narratives : 3 600 m2 de fresques, exécutées par Giorgio Vasari et Federigo Zuccaro.
La construction, commencée sur les anciennes fondations de l'église Santa Reparata, en 1296 par Arnolfo di Cambio, a été continuée par Giotto de 1334 jusqu'à sa mort en 1337. Giotto n'entamera que la construction du campanile et ce sont Francesco Talenti et Giovanni di Lapo Ghini qui continueront la construction en 1357.
En 1412, son nom fut changé en Santa Maria del Fiore. L'église a été consacrée le 25 mars de l'an 1436, à la fin des travaux de la coupole de Brunelleschi, par le Pape Eugenio IV.
À l'heure actuelle, elle est la cathédrale de l'archidiocèse de Florence.
Le cardinal Pietro Valeriano, légat du pape Boniface VIII, pose solennellement la première pierre de la nouvelle basilique pendant la fête de la Nativité de la Vierge en 1296.
La construction de l'édifice fut un vaste projet qui dura au moins 170 ans (bien plus si l'on tient compte de la fin de la réalisation de la façade du XIXe siècle), auquel ont participé de nombreux artistes importants. La construction de Santa Maria del Fiore, est donc le fruit d'un chantier qui a duré des siècles et qui reflète les fortunes diverses de l'histoire politique et économique de Florence, des changements de goûts et des personnalités des maîtres d'œuvre qui se sont succédé à la tête du chantier tout autant qu'un des moments majeurs dans le développement de l'ingénierie moderne,.
Les nombreuses études de ce chantier mettent en valeur qu'il s'agit d'un des plus grands chefs-d'œuvre de l'architecture mais n'ont pas encore documenté parfaitement les avancées techniques liées à cette construction.
Les savants qui s'y sont consacrés n'ont pas, ou rarement, porté leur attention aux données scientifiques et aux archives existantes. Il advient ainsi, encore aujourd'hui, que les descriptions et théories se basent sur des faits obsolètes et souvent inexacts.
Les plans et les coupes de G. B. Nelli ne représentent pas du tout la forme réelle de la cathédrale mais en constituent une version normalisée, qui n'enregistre pas les changements de direction dans l'axe de la cathédrale par rapport à l'axe de Santa Reparata, ni les largeurs variables des arcades du corps basilical, c'est ainsi que les différences notables de largeur entre les secteurs de la coupole restent mentionnées régulièrement.
De même les hypothèses de Camillo Boito sur le plan prévu par Arnolfo sont encore utilisées aujourd'hui comme si elles étaient le reflet d'un fait avéré, alors que les fouilles de Franklin Toker ont déjà démontré la faible correspondance entre les hypothèses et la réalité.
Malgré la somme de données qui a été rendue disponible ces dernières années, les publications récentes préférant recourir encore aux vieilles mais solides théories ne sont pas rares. Ces théories reflètent, plus qu'un réel état des choses, le point de vue du XIXe siècle et des premiers savants qui les ont formulées.
Les travaux commencèrent par le creusement des fondations puis par l'élévation des murs des nefs latérales. On procéda ainsi pour laisser le plus longtemps possible l'église Santa Reparata en état de fonctionner comme cathédrale.
À la tête du chantier, on plaça Arnolfo di Cambio qui avait déjà probablement travaillé sur la grande église Santa Croce à Florence et concomitamment dirigé la construction du Palazzo della Signoria. Le débat n'est toujours pas tranché de savoir s'il y eut réellement un projet d'Arnolfo et si celui-ci transparaît encore à travers la structure actuelle. À la lumière des rares et incomplètes fouilles qui ont été conduites, il n'est pas possible de donner une réponse certaine, mais dans l'ensemble il est incontestable que plusieurs particularités de la cathédrale portent fortement la marque d'Arnolfo, même si la réalisation en a été assurée par d'autres maîtres d'œuvre. L'existence d'un tel projet initial est donc probable.
Il est généralement admis que dans la représentation de l'« Église triomphante » des fresques d'Andrea dans la chapelle des Espagnols de l'église Santa Maria Novella, serait présente une représentation plausible du modèle en bois présenté par Arnolfo.
Les sources de perplexité ne manquent toutefois pas :
Cette représentation pourrait plus simplement refléter, non pas le modèle d'Arnolfo, mais celui présenté par les auteurs mêmes de la fresque au musée de l'Œuvre du Dôme.
Il est probable qu'Arnolfo avait pensé à une église dotée d'une grande coupole, inspirée du modèle roman de Santa Maria della Rotonda (le Panthéon), et avec l'intention de dépasser les dimensions du baptistère. Malgré quelques incertitudes des critiques, les fouilles ont confirmé que les premières fondations, qu'il est possible d'attribuer à Santa Maria del Fiore, se trouvent sous la façade actuelle (le mur dit « 100 ») et sous les murs latéraux, se déployant ensuite au sud de la façade. Cela permet de confirmer l'hypothèse qu'Arnolfo avait en projet une église aussi large que l'actuelle, quoiqu'avec un axe orienté un peu plus au sud et munie d'un campanile séparé au sud de la façade. La faible épaisseur de ces fondations indique une hauteur prévue du projet probablement bien moindre que celle qui fut atteinte.
Même la grande galerie saillante, bien qu'exécutée par Francesco Talenti est un indice du style typiquement dû à Arnolfo. Les critiques l'associent à la corniche de Santa Croce (qui lui est traditionnellement attribuée) et à d'autres œuvres analogues comme la cathédrale d'Orvieto et celui de Sienne. En particulier Angiola Maria Romanini, experte du sculpteur, souligne à quel point « les corniches - galeries sont une constante immanquable [...] dans les architectures d'Arnolfo ».
À la mort d'Arnolfo (1302), contemporaine à celles des autres promoteurs du chantier, comme l'évêque Monaldeschi et le cardinal Matteo d'Asquasparta, légat du pape, les travaux subirent un ralentissement et furent ensuite suspendus pendant environ 30 ans.
On tend aujourd'hui vers un consensus sur la présence d'une façade incomplète, imaginée et partiellement exécutée par Arnolfo, mais agrandie et intégrée dans l'œuvre des conducteurs de travaux successifs. Ce point a été l'objet de fortes controverses par le passé.
Au Museo dell'Opera del Duomo de nombreuses statues et fragments sont conservés, la plupart de très bonne qualité et manifestement de la main d'Arnolfo,et qui proviennent probablement en grande partie de Santa Maria del Fiore. La décision du gouvernement de la commune de Florence d'exempter Arnolfo du paiement des taxes pour lui et pour les siens reste un indice évident de l'appréciation portée sur les premiers travaux de la nouvelle cathédrale : un magnifique et ravissant début. Comme les honneurs de ce genre n'étaient pas du tout dans les habitudes de la sourcilleuse administration de la cité, il faut croire qu'il s'agissait de constructions réellement impressionnantes, bien que seulement ébauchées.
Les témoignages restant de l'ancienne façade ayant survécu sont :
Objets de récentes études, ces témoignages ont permis de documenter une reconstruction virtuelle de l'aspect de la façade du XIVe siècle. La ceinture du socle aux ornements de mosaïque à la façon des Cosmati et les extraordinaires groupes sculptés des tympans des portails sont attribués, sans aucune discussion, à Arnolfo. Des doutes subsistent sur laquelle des portions de la façade détruite se rapporterait au projet initial, étant donné que les proportions de la construction ont été, dans l'intervalle, changées radicalement.
Selon la reconstruction proposée en 2005, à l'occasion d'une exposition temporaire au Museo dell'Opera, par Erica Neri et Silvia Moretti, la façade serait caractérisée, dans les niveaux supportés à leurs extrémités, par de grands prothyrons suspendus surplombant les trois portails, suivis d'un bandeau de baies géminées cuspidées qui simulaient une galerie ouverte ; des mosaïques dans le style des Cosmati, une nouveauté pour Florence, mais une constante dans l'œuvre d'Arnolfo, qui avait été en contact à Rome avec les familles des marbriers romains, ornaient le socle entre les trois portails, ainsi qu'une bande d'arcatures aveugles (retrouvées en partie en 1970 en enlevant quelques plaques réutilisées pour le pavement). Arnolfo installa une structure d'une échelle monumentale, qui culmina avec la décoration grandiose des grands tympans qui surplombent les entrées.
Dans les trois tympans, le cycle marial est représenté, évidemment appuyé par l'iconographie, qui commence par la naissance de la Vierge à gauche, suivi de la Vierge couronnée et des saints sur le portail central, où figurent les saints florentins comme Saint Zénobie et Sainte Reparata, enfin la Dormition de la Vierge, c’est-à-dire les lamentations sur la Vierge au moment de sa mort, représentée sur le point de s'endormir. Sur les pilastres saillants étaient placées les statues de quatre prophètes et des apôtres. Dans la galerie supérieure, étaient placés les saints protecteurs de Florence (à une époque ultérieure, aux environs de 1390, selon un projet peut-être différent).
Arnolfo imprime toute sa maîtrise technique dans la réalisation des sculptures, donnant une forte « tridimensionnalité » aux reliefs, tout en remplissant des couches d'épaisseur plutôt limitée. Conçues pour être observées d'en bas, elles créent une sorte de trompe-l'œil, qui est associé aux effets recherchés dans plusieurs fresques de Giotto et d'autres peintres.