Réaction et prévention
Réaction Quel que soit le type d'ADD (déclaré ou tout simplement suspecté), les réactions pour les autres plongeurs et/ou les témoins devront être identiques et immédiates. De la rapidité et de l'efficacité de leur réaction, et de la vitesse d'évacuation vers un centre spécialisé dépendra le pronostic vital de la victime.
- prévenir les secours spécialisés (en France, privilégier le CROSS) qui feront procéder à l'évacuation vers un centre de médecine hyperbare ;
- administrer de l'oxygène (inhalation ou insufflation) à un débit de 15 litres/minute afin de maintenir en vie les tissus lésés ou mal irrigués ;
- proposer à la victime de prendre de l'aspirine (500 mg pour un adulte) -administration abandonnée, voire déconseillée par certains médecins spécialistes des maladies de décompression (cf recommandations du DAN)- ;
- faire boire de l'eau plate par petites gorgées (si la victime est consciente). Une bonne hydratation est conseillée avant d'entreprendre une plongée (un verre d'eau toutes les 10 mn) ;
- relever les paramètres de la plongée ;
- surveiller les autres plongeurs qui étaient avec la victime et, dans la mesure du possible, leur proposer le même traitement.
NB : dans le cadre des premiers secours, une fois le processus de lutte contre l'ADD entamé, celui-ci ne devra en aucun cas être stoppé, même en cas d'amélioration de l'état ; l'ADD n'ayant pas forcement un développement linéaire et une rémission pouvant précéder une rechute.
Une fois la victime prise en charge dans un centre de médecine hyperbare, elle sera recomprimée en caisson en fonction du type d'atteinte par le personnel médical spécialisé.
Cette recompression thérapeutique à l'oxygène sera effectuée selon des procédures rigoureuses en suivant les tables de décompression de type :
- COMEX 12, 18 ou 30 m
- US Navy (tables 5 ou 6 en fonction des symptômes)
- GERS
La présence de bulles circulantes peut alors être détectée à l'aide d'une échographie Doppler qui permettra de les tracer et de déterminer leur taille ainsi que leur nombre.
Prévention
- respecter la vitesse de remontée de la table utilisée (15 à 17 m/min pour les MN90 (Créées par la Marine nationale en 1990), voire moins si nécessaire) ;
- respecter les tables et ne pas chercher à calculer ses paliers seul (chaque table est issue de modèles mathématiques complexes et les tables testées longuement avant leur adoption) ;
- ne pas passer d’une table à une autre, ou d’un ordinateur à un autre lors de plongées successives ;
- privilégier les plongées au NITROX (air enrichi en oxygène), ce qui favorise une décompression plus efficace et procure moins de fatigue (recommandation accrue avec l'âge) ;
- ne pas faire d’apnée après une plongée en scaphandre : risque de recompression lors de la descente avec nouveau passage des bulles dans les tissus et perturbation du cycle ventilatoire, donc d’évacuation de l’azote ;
- ne pas faire d’effort après la plongée : perturbation de la ventilation et de la circulation, nécessaires à une décompression correcte, augmentation de la pression intra-cardiaque avec risque d'hyperpression pulmonaire. Ce facteur semble être d'autant plus sensible l'âge venant ;
- ne pas faire de plongées de type yo-yo (dites plongées « ludion »). On appelle ainsi les plongées avec de nombreuses variations de profondeur de forte amplitude ;
- ne pas prendre l'avion moins de 24h après une plongée ;
- éviter tout ce qui peut entraver la circulation sanguine (poignard au mollet...)
- plonger en bonne condition physique (attention à la fatigue)
- Cas particulier des astronautes : Les astronautes à bord de la station spatiale internationale se préparant pour une sortie dans l’espace « campent » à une pression atmosphérique plus basse que la normale (environ 10 psi = 700 mbar), durant 8 heures de sommeil dans le sas de sortie avant leur marche dans l’espace. Leur scaphandre peut fonctionner à 4,7 psi = 330 mbar pour une souplesse maximale.
Reprise En fonction de la gravité de l'ADD, de son type et de l'efficacité des secours et du traitement, il peut être possible de reprendre la plongée sous-marine. Cette reprise devra bien entendu être avalisée par un médecin compétent et assortie éventuellement de conditions restrictives (profondeur limitée, paliers imposés à l'oxygène, etc.)