Le nombre exact de passagers, embarqués avant le naufrage, est resté longtemps incertain avec tous les soldats africains, les troisièmes classes, les travailleurs noirs… mais on sait désormais qu'il s'élevait (toute classe confondue) à 602 passagers dont 28 militaires non africains, 192 tirailleurs indigènes, dix indigènes civils dits des « laptots », 106 personnes de première classe (enfants compris qui était au nombre de 19), 67 autres de deuxième classe et 81 de troisième classe dont certains étaient entassés sur l'entrepont avec les « laptots ». Deux passagers (MM. Brigou et Mérigault) n'avaient pas embarqué à l'inverse de Mr et Mme Arnaudet et leurs deux enfants qui auraient embarqués à la dernière minute sur le paquebot.
Seulement 34 personnes (1 passager et 33 membres d'équipage) reviendront de ce périple.
Ces passagers ne sont en aucun cas des touristes on y trouve une dizaine de religieux, beaucoup de militaires, des fonctionnaires de haut rang et leurs subalternes, des commerçants, des représentants de grandes filiales industrielles venues investir en Afrique mais aussi de jeunes épouses, parfois accompagnées de leurs enfants, rejoignant leurs maris.
N'oublions pas que l’Afrique était un navire mixte qui transportait aussi de la cargaison. Ce chargement se serait élevé à cinq cents tonnes de « divers » en grande partie des colis postaux, des produits manufacturés, du champagne… Le coffre de bord aurait contenu 20 millions de francs en billets pour différentes compagnies auxiliaires et la légende voudrait que l'un des membre du clergé présent sur le bateau ait amené de l'or avec lui (confié par le pape) pour construire une cathédrale à Dakar.
Né le 27 août 1877 à Paimpol, Antoine est âgé de 43 ans lorsqu'on lui confie en janvier 1920 le commandement de l’Afrique. Dès 17 ans, il veut être marin ; son premier embarquement sur un quatre-mâts (le Nord) date du 29 septembre 1894. S'ensuit après un longue liste de navires plus ou moins importants, il sera même officier sur la plupart d'entre eux.
L'équipage, quant à lui, se compose de 135 hommes d'équipage dont trois mousses. Le plus jeune, Émile Menou, âgé de 14 ans périra lors du naufrage alors que c'était son premier (et malheureusement son dernier) embarquement.
Il n'y a eu que 34 rescapés sur les 602 personnes à bord, ce sont les 12 hommes de la baleinières 5 (qui transporte aussi le seul civil survivant) qui accosteront à Saint-Vincent-sur-Jard et les 23 autres ayant été repêchés par le Ceylan, 9 hommes seront repêchés dans une baleinière et 13 Sénégalais sur un radeau, l'un d'eux (Mamadou N'Diaye) décédera sur le pont du navire sauveteur.
Il faut indiquer aussi que le passager civil (Jean-Georges Métayer, 3e classe), après avoir rejoint la terre ferme au lieu de suivre ses concitoyens pour un interrogatoire des autorités à propos du naufrage, rejoindra Bordeaux et donnera sa version des faits au journal La Petite Gironde mais sa version ne fut pas publiée.
Quelques corps seront repêchés par des bateaux accourus sur les lieux du naufrage, 12 seront repêchés par l’Hippopotame et 5 corps par le Cèdre, c'est tout ce que trouveront ces bateaux sur les lieux du sinistre.
3 à 4 jours plus tard tous les garde-côtes seront mobilisés pour chercher les corps (s'échouant ou dérivant proche de la côte). Le mercredi 14 janvier un dirigeable de la Défense de Rochefort signala un certain nombre de corps entre le Grouin du Cou (La Tranche-sur-Mer) et les Barges. Trois chasseurs de sous-marins seront aussi envoyés dans les zones proches, le chasseur no 17 trouvera des corps. Un radeau en bon état a été aussi retrouvé sur la côte avec à son bord 2 souliers, 3 ceintures de sauvetage et 2 couvre-chefs. Un canot sera aussi retrouvé dans les parages mais les premiers corps ne réapparaîtront pas avant au moins 1 mois, la plupart étant affreusement mutilés ne seront pas reconnus et finiront dans la fosse commune. Certain seulement seront reconnus par des objets personnels (comme le commandant le Dû par son alliance avec son nom dessus) d'autres seront aussi retrouvés dans des filets de pêches. Mais des gens n'ayant aucun scrupule n'hésiteront pas à dépouiller les cadavres de leurs biens.