Déluge du Saguenay - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Commission d'enquête

Déluge du saguenay à Grande-Baie
Le secteur de Grande-Baie, quelques jours après le déluge.

À la suite des événements, une commission d'enquête, présidée par l'ingénieur Roger Nicolet, fut instituée. Tous les intervenants sont venus témoigner: le Service météorologique du Canada (SMC) d'Environnement Canada, les propriétaires des barrages (Alcan, Hydro-Québec), les autorités gouvernementales et municipales, les experts en sinistres, les chercheurs en hydrologie (comme ceux de l'INRS-eau) ainsi que des citoyens.

Parmi les recommandations de la commission, il fut affirmé que la société québécoise devait se doter de normes plus strictes au niveau de la construction et de la surveillance des barrages. En effet, les barrages du Saguenay dataient de plus de 50 ans et certaines des vannes des évacuateurs de crues étaient non fonctionnelles. De plus, même si un avertissement météo de pluie abondante avait été émis, les opérateurs n'ont pas réagi rapidement. Le rapport recommanda également l'aménagement du territoire des zones inondables et de celles à risque, ainsi que le respect par les municipalités de la gestion publique de ces zones.

Il existe environ 11 000 barrages au Québec. Parmi ceux-ci, 2 200 sont considérés à forte contenance d'eau en fonction de leur hauteur et du volume d'eau retenu. Le Québec possède également 2 600 vestiges de barrages, ce qui nécessite un plan global en cas de situation critique.

Une autre des recommandations fut de prévoir un plan d'urgence pour chaque municipalité du Québec pour toute éventualité, pas seulement les inondations. Ces plans commençaient à être définis quand, en janvier 1998, le sud-ouest de la province a subi un verglas massif. Cela a permis de mieux gérer la crise.

Dommages

Près de deux mètres d'eau a déferlé dans les villes de Chicoutimi et La Baie. Le nombre de morts fut de sept personnes (deux enfants à La Baie et cinq personnes dans la région de la Côte-Nord). Le déluge provoqua l’évacuation de 16 000 personnes. Les dommages matériels ont été évalués à 1,5 milliard de dollars canadiens. La rivière des Ha! Ha!, au sud de La Baie, est également sortie de son cours régulier, pour reprendre son lit d'origine tout en coupant les routes, isolant une bonne partie de la région du bas Saguenay et de l'arrière-pays. Ailleurs, plusieurs ponceaux ont cédé le long de la route 138 entre Tadoussac et Sept-Îles. Trois autres personnes ont perdu la vie dans ces régions.

L'image de gauche montre l'inondation à Chicoutimi. On voit l'eau passant au-dessus de la digue et déferlant en cascades. Tous ces bâtiments ont été emportés plus tard, sauf la petite maison blanche (à l'extrême droite sur la photo) et l'église (à l'extrême gauche), qui ont résisté. La maison est devenue, plus tard, un symbole pour la région et un musée sur le déluge. Les rivières Saguenay et Ha! Ha! ont vu leurs sédiments fortement pollués recouverts par une nouvelle couche de sédiments. Donc l'inondation a eu certains effets écologiquement bénéfiques à court terme, bien qu'inattendus.

Anecdotes

Arme climatologique

Dans son roman thriller politique Verglas, le journaliste Normand Lester décrit des savants américains qui font des expériences sur des armes climatologiques depuis une trentaine d'années. Lester affirme que son roman a un fondement scientifique, à savoir que les États-Unis font réellement des expériences secrètes depuis les années 1980 afin de manipuler la météo avec des émissions de basses fréquences, et ainsi de s'en servir comme arme de guerre.

Lester base ses spéculations sur les expériences HAARP pour trouver un moyen de communiquer avec Siple Station postée en Antarctique par le scientifique Paul Siple mais qui auraient permis de trouver que l'émission d'ultra basse fréquence avait une incidence sur l'ionosphère et sur la météorologie. Il mentionne également que durant l'année géophysique internationale en 1958, la communauté scientifique a découvert que des lignes magnétiques terrestres dans l'hémisphère nord aboutissaient entre le Lac Saint-Jean et le lac Mistassini et que depuis les années 1970 la défense nationale des États-Unis possède une ferme à Sainte-Hedwidge, près de Roberval, destinée, entre autres, à recevoir des émissions basses fréquences en provenance de la base Siple Station et où seraient menées des expériences conjointes avec l'université Stanford et la Defense Advanced Research Projects Agency pour développer ces armes nouvelles.

Selon Normand Lester ces armes auraient pu avoir provoqué le déluge de Montréal en 1987, le déluge du Saguenay en 1996 et la crise du verglas en 1998. Ces affirmations sont sans fondement scientifique et les événements cités sont totalement explicables, comme démontrés dans cet article, par la météorologie :

  • le Déluge du Saguenay est une tempête de pluie comme il s'en produit à chaque année mais qui a été amplifié par de l'humidité venant du restant d'un ouragan passé le long de la côte Est, moins d'une semaine auparavant ;
  • le Déluge de Montréal est dû a une suite de lignes orageuses dans une situation de canicule (temps très chaud et humide), ce qui peut se produire à chaque été (voir Prévision des orages violents);
  • le Verglas massif de janvier 1998 dans le Nord-Est de l'Amérique du Nord est un événement de pluie verglaçante. Ce genre de précipitations est courante dans le sud du Québec à chaque hiver. Le cas de 1998 a seulement été plus long. D'ailleurs en 1961, avant les expériences HAARP, un épisode similaire a affecté la même région et causé des dégâts importants.

En fait, l'énergie nécessaire au développement des systèmes météorologiques provient du Soleil et la quantité reçue par mètre carré est tellement énorme que toute modification de leur trajectoire impliquent de contrôler l'insolation sur de vastes territoires. Ceci est techniquement impossible en utilisant des moyens ponctuels comme bombarder l'ionosphère, les moyens nécessaires étant importants. Ces spéculations font donc partie de la théorie des complots comme les spéculations sur les chemtrails quant à la modification du temps.

Page générée en 0.765 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise