Déneigement - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Dangers

Le déneigement comporte certains risques que le déneigeur évalue avant de débuter. Ces risques sont liés aux conditions climatiques, à la quantité de neige, au lieu de travail (localisation, dimensions, pente, accessibilité, solidité et adhérence) et à la condition physique de la personne chargée du déneigement.

Déneigement manuel

Déneigement manuel.

Le déneigement manuel est une activité qui demande beaucoup d'énergie car il s'agit de pousser ou soulever des quantités importantes de neige, ce qui demande beaucoup au système cardio-vasculaire. Soulever 5 kilogrammes (kg) de neige dans une pelle, une charge moyenne, toutes les 5 secondes, déplace ainsi plus que 70 kg de neige en 1 minute. Pendant 15 minutes, cela représente 1 000 kg de neige. Quand il est fait à la pelle, la position de travail nécessite également de se pencher, ce qui peut causer des maux de dos et de bras.

Cet exercice vigoureux et une température froide causent tous deux une élévation de la tension artérielle et une accélération du rythme cardiaque. Ils peuvent provoquer une hausse de fibrinogène, une protéine qui intervient dans la coagulation du sang, et les vaisseaux sanguins eux-mêmes changent de forme. Des études réalisées sur des victimes d’infarctus qui pelletaient de la neige, ou pratiquaient d’autres formes d’activité physique vigoureuse par température froide, ont révélé une rupture de la plaque à l'intérieur des vaisseaux sanguins. Des morceaux se sont alors déplacés vers le cœur, créant un caillot capable d’aller obstruer une artère coronaire. Chaque année, des gens âgés, obèses, en mauvaise forme physique ou trop pressés subissent donc des malaises divers qui peuvent aller jusqu'à la mort.

Un bon rythme de travail pour le déneigement tient donc compte de la condition physique, des conditions climatiques et d'une période de réchauffement préalable. Le déneigeur se couvre de plusieurs couches de vêtements chauds et légers qui n'entravent pas ses mouvements et permettent à la transpiration de s'échapper. Il se chausse des bottes hydrofuges à tige haute devant assurer une bonne adhérence. Il couvre sa tête et ses oreilles sans obstruer sa vision et se munit de gants chauds. Si la température tombe sous la barre des -40 °C sans vents, ou celle des -25 °C s'il vente, la perte de chaleur du corps est trop grande pour effectuer un tel travail.

Déneigement mécanique

Souffleuse à neige pour trottoirs ou petites surfaces.

Une alternative au déneigement manuel pour un particulier est l'utilisation d'une petite souffleuse à neige. Ces engins permettent de limiter l'effort physique mais comportent leurs propres dangers : lames coupantes, formation de congères qui peuvent être instables, projection d'objets cachés dans la neige, etc.

Le déneigement à grande échelle sur les voies publiques met en jeu un très grand nombre de véhicules et de personnes. De plus, il est effectué dans des endroits où peuvent se retrouver des véhicules abandonnés dans la tempête alors que passent des piétons et dans des conditions de visibilité parfois très mauvaises. Chaque année des accidents se produisent dans ces conditions malgré les précautions prises.

Coûts et bénéfices

Le déneigement résidentiel et public entraine des coûts importants, mais apporte également des bénéfices. Au Canada, les coûts directs dépassaient un milliard de dollars canadiens pour l'année 2009, sans compter les coûts indirects de consommation accrue d'essence et de retard dans les transports. En 2008, le budget de déneigement pour la ville de Montréal était de 127 millions de dollars sur un budget municipal de 4,07 milliards, soit un peu plus de 3 % de ce dernier. Cependant, des villes comme Montréal, Québec ou Moscou, qui reçoivent entre 200 et 400 cm de neige durant un hiver moyen, seraient complètement paralysées sans le déneigement, et les pertes économiques dépasseraient largement ces dépenses. Certains cols de montagnes importants pour l'économie seraient fermés sans le déneigement, ce qui empêcherait le transport entre des pays comme la Suisse et l’Italie, ou à travers des régions entières de plusieurs autres pays.

Le déneigement est également une source de travail saisonnier important. Ce sont souvent les mêmes entrepreneurs qui s'occupent de l'entretien des pelouses en été et qui assurent le déneigement des propriétés privées en hiver. De même, les camionneurs qui sont engagés en période estivale pour transporter de la terre et des cailloux pour les travaux routiers, transportent la neige en hiver. Les villes, et autres organismes publics qui ont de vastes zones à entretenir, engagent du personnel permanent de voirie pour générer et effectuer une partie des travaux, tout en offrant des contrats à des entreprises privées pour le reste.

Le coût du déneigement dépasse parfois les bénéfices. Si des stations de sports d'hiver comme celles des Alpes sont assez importantes pour garder les routes d'accès déblayées en hiver, d'autres routes de montagne ne sont déneigées qu'une fois le printemps venu. Par exemple, dans le col de Logan au Montana (États-Unis), d'énormes quantités de neige s'accumulent en hiver le long de la route Going-to-the-Sun dans ce qui est nommé le Big Drift. Cette route n'est déneigée que pour l'accès des touristes estivaux au Parc national de Glacier.

Finalement, l'impact environnemental peut être important. Par exemple en France, jusqu'à un million de tonnes de sel peuvent être utilisée lors d'un hiver. Les gaz à effets de serres rejetés par la machinerie et la pollution causée par les déchets que l'on retrouve dans les dépôts à neige sont aussi sources d'impacts environnementaux et financiers.

Page générée en 0.216 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise