Les élévateurs à grains de Montréal sont des constructions imposantes qui rappellent l'histoire industrielle de Montréal.
Ils se trouvaient principalement dans la partie ouest du Vieux-Port de Montréal, du secteur du Bassin Peel, le long du Canal Lachine et dans la partie est de Montréal (arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve). Un seul d'entre eux est encore aujourd'hui en fonction.
Implantés sur la bouche ouest du fleuve Saint-Laurent et grâce à un réseau ferroviaire suspendu par le pont Victoria, les silos sont des architectures mécaniques. Par exemple : afin d’assurer le chargement et le déchargement rapide des bateaux, on avait inventé un système de wagon. Le silo numéro 2 tout particulièrement, avait la fonction de pouvoir basculer les Wagons.
Plusieurs Silos on reçu des modifications techniques pour assurer leur compétitivité. Notamment on y ajouta avec le temps des élévateurs, des convoyeurs, des annexes, des grues...
L'élévateur à grain no.4 est le seul élévateur de grains en service pour la manutention de grains de tous les 10 élévateurs de Montréal. Il a été bâti en 3 temps entre 1960 et 1982. Le complexe de l'élévateur comporte trois tours marines d'un élévateur central, d'une annexe et de machines ultra-performantes pour un transbordement de grain à haut débit entre le navire et les silos de l'élévateur de 5 500 tonnes à l'heure. Cet élévateur fait la fierté du port de Montréal parce que le transbordement de grains se fait à toutes les périodes de l'année, été comme hivers. Que le fleuve soit glacé ou pas, l'élévateur est continuellement en marche pour manutentionner environ 2,3 millions de tonnes de grains. La plupart des grains manutentionnés dans cet élévateur proviennent des provinces des prairies de l'ouest canadien. En 2008, cet élévateur a pu accueillir jusqu'à 1 184 000 tonnes de grains. Toujours en 2008, 450 000 tonnes (38 %) de grains provenaient des Grands Lacs par 19 vraquiers, 392 000 tonnes (33 %) par camions, 342 000 tonnes (29 %) par rail par le Canadien Pacifique (CP) et par le Canadien National (CN)
L'élévateur à grain no.3 est un élévateur est localisé dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal à l'ouest de l'élévateur à grain no.4. Cet élévateur, aujourd'hui désaffecté était la propriété de Miron, une compagnie privée qui se spécialisait dans la manutention de grain. Elle avait un élévateur qui était localisé aux abords du Fleuve Saint-Laurent mais il fut démantelé dans les années 1990. Celui qui reste encore debout aujourd'hui était considéré comme une annexe à celui démantelé et il est désormais sous la propriété de l'Administration du Port de Montréal. Un nouvel entrepôt a été bâti sur le terrain de l'ancien élévateur miron et ce dernier n'a aucun liens infrastructuraux avec l'élévateur à grain no. 3.
L'élévateur à grain no.5 est localisé sur le Quai de la Pointe du Moulin à Vent dans la partie ouest du vieux-port de Montréal. Pendant de nombreuses années, ses activités étaient basées sur la manutention de grains qui provenaient de l'ouest canadien et qui avaient comme principale destination les pays d'Europe. Il est le dernier silo du vieux-port parmi les deux autres qui furent détruit afin de permettre aux montréalais d'avoir plus facilement accès au Fleuve Saint-Laurent. Le silo no.5 est le plus populaire de Montréal par sa forte médiatisation et par des projets qui ont pour but de redonner une seconde vie à ce bâtiment portuaire d'un demi-kilomètre de long. Le projet qui semble être privilégié par l'administration portuaire de Montréal est celui du Musée d'art Contemporain de Montréal.
L'élévateur à grain no.5 est composé de 6 parties distinctes soient l'élévateur B, l'ancienne annexe, l'annexe B-1, le bâtiment de service, les tours marines et les convoyeurs. Le nombre de silos est de 206, soit le deuxième plus important nombre après l'élévateur à grain no. 4 qui est localisé dans l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Le silo no.5 est considéré comme un bâtiment patrimonial par le gouvernement du Canada, donc protégé. Malgré cette nomination patrimoniale, le silo no.5 a passé aux graffitis à l'été 2009. L'état de l'édifice semble se dégrader d'années en années. Bon nombre de fenêtres sont brisées, la rouille semble prendre de l'expansion, la végétation semble s'y établir sur des toits et l'odeur de grains est persistante. Malgré cet état, bon nombre de gens ont de l'affection pour cette rouille patrimoniale (mots de Le Corbusier dis en 1920).
En 2005, l'émission Zone-Libre de la Société de Radio-Canada a fait un palmarès de la laideur et le silo no.5 a été classé 2e dans le palmarès montréalais.
Le Silo Lindseed Oil est un silo montréalais de couleur jaune de petite taille. Il se situe sur le Quai de la Pointe du Moulin à Vent, sur la rue Mill entre le Silo no.5 et l'Élévateur à farine d'ADM (Farine Five Roses). L'Administration du Port de Montréal assure sa gestion et son administration. Il est lié par un passage souterrain avec le silo no.5. Il est actuellement désaffecté et son état semble dégradé malgré sa solidité. Le silo fut le théâtre de graffiteurs à l'été 2009 où on peut lire les mots DRA, ZODIAC et HANE sur le haut des silos.
L'Élévateur de la compagnie Archer Daniels Midland Compagny est localisé dans la partie extrême ouest du Port de Montréal à proximité du Bassin Peel et le Canal Lachine. Cet élévateur est hautement médiatisé grâce à son populaire néon qui indique le nom de Farine Five Roses, un néon qui illumine une des principales entrées de la ville (entrée Autoroute Bonaventure). L'existence du néon a failli prendre fin en 2005 car la compagnie ne voyait pas l'intérêt de le conserver sur le toit de l'édifice de couleur brune. La continuité de l'existence du néon repose sur les nombreux efforts de la part d'organismes montréalais qui voyaient le caractère patrimonial de ce néon dans la riche histoire industrielle de Montréal.
Construit par la compagnie Ogilvie Flour Mill en 1946, l'élévateur fut construit dans un secteur industriel du havre de Montréal. Le premier néon portait le nom d’Ogilvie Flour Mill et ce fut en 1954 que le nom a changé pour le nom de Farine Five Roses Flour. La loi 101 a forcé le retrait du mot Flour de l'enseigne pour porter le nom Farine Five Roses exclusivement.
La minoterie ADM est l'une des deux minoteries de farines en fonction avec celle de Robin Hoods dans le quartier Petite-Bourgogne de l'arrondissement Le Sud-Ouest de Montréal.
L'Élévateur Canada Maltage du Port de Montréal est localisé au pied du Quai Bickerdike dans la partie ouest du Port de Montréal. Il est localisé dans le même secteur que l'Élévateur Farine Five Rose. Cet élévateur manutentionne des grains de houblon, de malt servant à la fabrication de bière. Les grains sont manutentionnés avant de passer à l'usine de malterie qui est situé à proximité de l'élévateur.
Construit en 1969, le Silo Canada Maltage a été bâti sur les terrains du Port de Montréal pour des raisons purement stratégiques de transports. La fermeture du Canal Lachine de Montréal en 1970 à la navigation et la construction de la Voie Maritime du Saint-Laurent sont les deux principales raisons qui ont poussé la compagnie Canada Maltage Cie Limitée de procéder à la fermeture progressive du silo Canada Maltage dans le quartier Saint-Henri qui se trouve aux abords du Canal Lachine et la construction de l'élévateur du Port de Montréal. Le silo Canada Maltage est relié par les convoyeurs avec le silo no.5 qui se situe un peu plus à l'est.
Le Silo Agri-food Canada du quartier Pointe Saint-Charles est probablement l'un des moins médiatisés et l'un des moins remarqués des silos de Montréal. Il est localisé aux abords du Bassin Peel/Canal Lachine et il sert d'entrepôts de grains pour la compagnie Agri-food Canada, compagnie d'alimentation. Ce silo a été bâti dans les années 70 et son avenir était mis en péril récemment par les plans de construction du nouveau casino et du Cirque du Soleil dans Pointe Saint-Charles.
Les Silos Redpath sont les plus petits de Montréal avec un total de quatre. Localisés sur les terrains de la Redpath Sugar, aux abords du Canal Lachine de Montréal, les Silos Redpath servaient de bâtiment d'entreposage du sucre pour la raffinerie de sucre qui est localisée à proximité. Aujourd'hui abandonnés, bon nombres de visiteurs inconnus visitent chaque années ces silos car ils offrent une vue magnifique sur le centre-ville lorsqu'ils sont au sommet.
Le silo Canada Maltage Limitée du quartier Saint-Henri de l'arrondissement Le Sud Ouest de Montréal est le plus vieux silo de Montréal. Avec ses 105 ans, ce silo passe au travers les années et les saisons sans trops difficultés. Malgré son piètre état, il reste encore debout et fait partie du paysage du Canal Lachine et symbolise la grande période d'industrialisation du canal. Cette période d'industrialisation a permis l'établissement de bon nombres d'usines et d'industries le long du canal que nous voyons encore aujourd'hui. Les silos Canada Maltage en est un exemple parfait.
Ce silo avait la même vocation que le silo Canada Maltage du Port de Montréal. Ce fut la fermeture du Canal Lachine à la navigation qui a provoqué sa fermeture il y a une vingtaine d'années approximativement. Depuis ce temps là, le silo est à l'abandon, à la désaffectation et son état ne cesse de se déteriorer d'année en année. La rouille et les graffitis recouvrent une bonne partie du silo. Certains murs ont été endommagés voir complètement démolis par le temps et par les visiteurs illégaux. Certaines parties de la structure ont perdu des morceaux comme des briques rouges ou bien des murs de métals. La végétation semble être de plus en plus présente sur l'édifice.
Malgré le piètre état du silo, il est considéré comme un patrimoine canadien parce qu'il est le seul silo en terre cuite encore debout de tout l'Amérique du Nord.
En 2007, seuls les Silos numéro 3, 4 et 5 ont survécu et le silo 4 est le seul à être toujours en service. Le silo numéro 5 plus particulièrement reflète bien l’image directe d’un passage industriel vers l’Amérique. Certains se demandent s’il ne pourrait pas accueillir le siège de l’ONU ou le Musée d'art contemporain de Montréal.