Extinction de l'Holocène - Définition

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L’extinction actuelle

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L’extinction actuelle semble plus marquante si on suit la tradition et qu'on sépare l'extinction récente (en gros depuis la révolution industrielle) de l'extinction du Pléistocène vers la fin de la récente glaciation. En considérant uniquement l'impact humain, on pourrait dire que la vulnérabilité des espèces et leur vitesse d'extinction augmente simplement avec l'augmentation de la population humaine, et donc qu'il n'y aurait pas besoin de séparer l'extinction de l'Holocène de l’extinction récente.

Il est significatif de noter qu'à l'heure actuelle, le taux d'extinction des espèces est estimé de 100 à 1 000 fois plus important que le taux d'extinction de "base" ou moyen à l'échelle de l'évolution de la planète ; en outre, cette vitesse actuelle d'extinctions est, par conséquent, 10 à 100 fois plus grande que pendant n'importe laquelle des extinctions massives de l'histoire de la Terre. D'autre part, elle concerne beaucoup de végétaux ce qui est différent des extinctions précédentes.

La vitesse des extinctions est minimisée, dans l'imagination populaire, à cause de la survivance des populations de trophées captifs des animaux, mais qui ont tout simplement "disparu de la faune sauvage" (cerf du père David, etc.), par les survivances marginales de la mégafaune dont on fait une grande publicité dans les médias, mais qui sont "écologiquement éteints" (panda géant, rhinocéros de Sumatra, putois à pieds noirs nord-américain, etc.) et par l'ignorance totale que l'on a des extinctions chez les arthropodes. Quelques exemples notables d'extinctions modernes de mammifères "charismatiques" :

Le dauphin de Chine a été déclaré certainement éteint en 2006.

De nombreux oiseaux se sont éteints à cause de l'activité humaine, particulièrement les oiseaux endémiques des îles, dont beaucoup d'oiseaux qui ne volent pas (voir une liste plus complète des oiseaux disparus). Parmi les espèces notables d'oiseaux disparus, on compte :

La plupart des biologistes croient que nous sommes à l'heure actuelle au début d'une extinction massive anthropogénique qui s'accélère de manière terrifiante. Edward Osborne Wilson de Harvard, dans The Future of Life (2002), estime qu'au rythme actuel de la perturbation humaine de la biosphère, la moitié de toutes les espèces vivantes aura disparu d'ici 100 ans. En 1998, le Muséum d'Histoire Naturelle Américain a effectué un sondage auprès des biologistes qui a révélé que la majorité d'entre eux croient que nous sommes au beau milieu d'une extinction massive anthropogénique. De nombreuses études scientifiques depuis lors — telles que le rapport 2004 du journal Nature ainsi que celles des 10 000 scientifiques qui contribuent à la Liste rouge de l'UICN annuelle de l'Union internationale pour la conservation de la nature des espèces menacées — ont seulement renforcé ce consensus. Le déclin des populations d'amphibiens a d'ailleurs été identifié comme indice de dégradation de l'environnement.

Peter Raven, ancien président de l'Association Américaine pour l'Avancée de la Science, déclare dans l'avant-propos de leur publication AAAS Atlas of Population and Environment : "Nous avons multiplié la valeur du taux d'extinctions biologiques, à savoir la perte définitive des espèces, de plusieurs centaines par rapport à celle qu'il avait à ses niveaux historiques, et sommes menacés par la perte de la majorité des espèces d'ici la fin du XXIe siècle.". L'extinction massive actuelle est entièrement due à l'activité humaine, ce qui inclut la déforestation, la destruction des autres habitats, la chasse, le braconnage, l'introduction d'espèces non-locales, la pollution et le changement climatique.

Le Bufo periglenes du Costa Rica, éteint depuis 1989 environ. Sa disparition est attribuée au changement climatique.

Les preuves de toutes les extinctions précédentes sont géologiques par nature, et les échelles les plus courtes des temps géologiques sont de l'ordre de plusieurs centaines de milliers à plusieurs millions d'années. Même les extinctions causées par des événements instantanés comme l'impact de l'astéroïde de Chicxulub qui en est actuellement le plus bel exemple, s'étendent sur l'équivalent de nombreuses vies humaines, du fait des interactions écologiques complexes qui sont déclenchées par l'événement.

Il y a eu un débat relativement limité en ce qui concerne l'étendue de la période pour laquelle on peut considérer que la disparition de la mégafaune à la fin de la dernière glaciation peut aussi être attribuée à l'activité humaine, soit directement, par la chasse, soit indirectement, par l'élimination des populations de proies. Bien que le changement climatique soit toujours cité comme un autre facteur important, les explications anthropogéniques sont devenues prédominantes.

Il y a encore un espoir, soutiennent certains, que l'humanité puisse finalement ralentir le processus de l'extinction par une gestion écologique appropriée. D'autres affirment que les tendances sociopolitiques et la surpopulation indiquent que cette idée est excessivement optimiste. De nombreux espoirs s'appuient sur le développement durable et le Conservation movement. 189 pays ont signé les accords de Rio et se sont engagés à préparer un Plan d'action pour la biodiversité, une première étape de l'identification des espèces menacées et des habitats, pays par pays.

Solutions proposées

Le 12 août 2008, les biologistes américains Paul Ehrlich et Robert Pringle ont présenté leurs travaux sur la sixième extinction des espèces lors des Comptes rendus de l'Académie des sciences américaine (PNAS) et conclue qu'il est encore possible de freiner le déclin des espèces à condition de prendre certaines mesures radicales au niveau mondial. Ils proposent notamment de maitriser notre expansion démographique (9.3 milliards d'humains prévus en 2050); de diminuer notre surconsommation superflue des ressources naturelles; d'exploiter certains services gratuits offerts par la biosphère comme les matières premières renouvelables, les systèmes naturels de filtration des eaux, le stockage du carbone par les forêts, la prévention de l'érosion et des inondations par la végétation, la pollinisation des plantes par les insectes et les oiseaux ; de financer par des fondations privées le développement des zones protégées comme ce qui a été fait au Costa Rica; d'informer et d'associer les agriculteurs à la préservation de la biodiversité ; de restaurer les habitats dégradés.

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