Narval - Définition

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Particularités

Un squelette de narval avec des doubles défenses. Ces doubles défenses sont un trait inhabituel chez les narvals.(Musée zoologique de Hambourg)

Cycle de vie

Le narval vivrait jusqu'à 50 ans. Les mâles atteignent la maturité sexuelle vers 8-9 ans et les femelles entre 4 et 7 ans. La période de gestation est d'environ 15 mois. Les accouplements se font au printemps en avril et les naissances arrivent l'année suivante en juillet, où les femelles allaitent leur petit pendant 4 mois. Comme pour plusieurs autres cétacés, on constate que le taux de reproduction est affecté à la baisse par l'activité humaine et ses polluants.

Morphologie

Les narvals sont des cétacés du sous-ordre des odontocètes (cétacés à dents terme opposé à mysticètes cétacés à fanons et à double évent). Les narvals sont des mammifères avec une petite tête arrondie dotée d'une petite bouche ronde. Ils ont de petites nageoires retroussées vers le haut. Tout comme les autres baleines arctiques, ils n'ont pas de nageoires dorsales et sont isolés du froid par une épaisse couche graisseuse vascularisée. Les mâles peuvent peser jusqu'à 1 600 kg et atteindre 5 mètres de longueur tandis que leur corne peut atteindre 3 mètres de long. Les femelles sont plus petites et peuvent atteindre les 1 000 kg pour 4 mètres de long. À la naissance, les petits pèsent 80 kg et mesurent 1,5 mètres. La couleur du narval change selon son âge: à la naissance il est bleu gris ou brun (selon les sources), à l'âge juvénile il sera bleu noir; adulte il sera noir. Ensuite, plus le narval vieillira, plus sa peau recouvrira de taches blanches au point de devenir presque blanc.

Une dent unique dans le règne animal

Cette corne est en réalité une dent du maxillaire gauche du mâle (et 10 % des femelles) qui commence à pousser au travers de la lèvre supérieure dès l'âge de un an mais dont le rythme de croissance augmente avec l'atteinte de la maturité sexuelle du narval (vers 8 ou 9 ans). Elle acquiert une longueur considérable (2,5 à 3 m pour un poids de 10 kg). Elle est toujours torsadée de droite à gauche (sens anti-horaire), sa partie enchâssée dans la mâchoire est creusée dans une vaste cavité pulpaire contenant une énorme papille qui en assure un accroissement continu correspondant à l’usure de l’extrémité libre. La dent symétrique du mâle et les deux dents correspondantes de la femelle demeurent rudimentaires et ne dépassent pas de l’alvéole. Exceptionnellement (1 cas sur 500) on rencontre des mâles possédant deux défenses.

En fait, moins de 250 recherches sur le narval avaient été publiées au moment où une étude constituée de quatre voyages dans l'Arctique canadien par Martin Nweeia, chercheur à Harvard en médecine dentaire, a été publiée en 2005 dans le Harvard Science. C'est donc Nweeia qui a prouvé que cette dent possède des propriétés et des fonctionnalités uniques dans la nature: Cette « dent » a son émail à l'intérieur et la pulpe à l'extérieur; elle contient une dizaine de millions de terminaisons nerveuses qui partent du nerf central (au cœur de la dent) et se rendent jusqu'à l'extérieur de la dent. Cette dent est donc un organe de détection sensoriel extrêmement sensible qui paradoxalement, baigne dans des eaux glacées. Autre fait particulier, cette dent qui est en apparence rigide, est en fait flexible. Une dent de 2,40 m de longueur peut se courber jusqu'à 0,30 m dans n'importe quelle direction sans se briser.

Si elle est abîmée elle peut se réparer jusqu'à un certain point, mais si elle se casse, elle ne repoussera pas.

Communication

Ce sont des baleines très vocales qui émettent différents sons tant pour communiquer entre elles que pour naviguer.

Populations

Les narvals vivent en groupes de 4 à 20 individus dans les régions arctiques. On les retrouve principalement dans les eaux arctiques du Canada, du Groenland et de la Russie. Ces groupes sont en constante migration selon les saisons cherchant à devancer la prise des glaces et à suivre les bancs de poisson qui constituent leur alimentation. Quand ils migrent les groupes peuvent se joindre ensembles donnant lieu à des rassemblements imposants et impressionnants.

Il n'existe pas d'étude exhaustives visant à évaluer les populations globales de narvals ainsi que leur évolution. On retrouve des études estimant les populations du Groenland et du Canada (qui sont en fait les mêmes qui migrent d'un endroit à l'autre selon les saisons), mais peu sur les populations à l'est du Groenland (Russie). Les populations du Groënland et du Canada seraient d'au maximum 50 000 et d'à peine quelques milliers dans le reste du monde. D'autres estimations penchent plus vers une population globale de 40 000 individus. Selon le Dr Heide-Joergensen, du Greenland Institute of Natural Resources "les études suggèrent une baisse des populations de narvals de 10% par an - et cette valeur pourrait être sous-estimée".

Les causes du déclin de la population

Un narval à l'échelle humaine.

Plusieurs causes, bien que non exhaustives, peuvent expliquer le déclin des populations de cette licorne des mers:

  • La chasse par ses principaux prédateurs que sont l'ours polaire et l'orque.
  • Le réchauffement planétaire engendre des changements de comportement chez les bancs de poissons qui constituent la nourriture des narvals, et engendrent des variations de température et de salinité de l'eau qui doivent déstabiliser le narval et changent ses habitudes.
  • Paradoxalement les changements climatiques des dernières décennies engendrent une augmentation de la glaciation de surface des eaux dans la Baie de Baffin (un de ses territoires hivernaux), ce qui contribue à emprisonner quelques groupes de narvals, causant leur perte.
  • L'augmentation de diverses activités humaines sur ses territoires contribue aussi à son déclin: la pêche au flétan entre en compétition alimentaire directe avec lui, l'augmentation du trafic de bateaux de marchandises et des exploitation/explorations de ressources premières (qui deviennent de plus en plus faciles et attrayantes avec la fonte des glaces due au réchauffement planétaire) sont des causes d'accidents, de stress et de pollution sans précédent.
  • Les polluants de plus en plus nombreux qui affectent le taux de natalité.
  • La chasse qui n'est pas règlementée chez les populations autochtones du Grand Nord. Le narval y est chassé pour la nourriture des hommes et des chiens de traîneau avec sa peau bouillie, appelée maktaq, mais aussi pour son ivoire qui sert à faire des sculptures représentant une importante source de revenus. Seules quelques initiatives didactiques visant à enseigner aux Inuits une gestion sensée des populations de narval ont été mises en place pour l'instant.
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