Ribavirine | |
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Général | |
Nom IUPAC | |
No CAS | |
Code ATC | J05 |
DrugBank | |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | poudre cristalline blanche, inodore |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C8H12N4O5 |
Masse molaire | 244,2047 ± 0,0095 g·mol-1 |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 174-176 °C |
Solubilité | 142 mg/mL (dans l'eau) |
Propriétés optiques | |
Spectre d’absorption | 230 nm |
Classe thérapeutique | |
Gastro-entéro-hépatologie | |
Données pharmacocinétiques | |
Biodisponibilité | 35-70% |
Métabolisme | Hépatique |
Demi-vie d’élim. | ~79 heures |
Excrétion | Rénale |
Considérations thérapeutiques | |
Grossesse | une contraception efficace est indispensable |
Conduite automobile | autorisé |
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La ribavirine est un analogue nucléosidique de la guanosine, a large spectre antiviral. En effet, elle présente une activité antivirale in vitro contre de nombreux virus à ADN ou à ARN comme respectivement :
C’est pourquoi ce virostatique peut être utilisé contre de nombreuses infections virales (SIDA, hépatites C et B, certaines fièvres hémorragiques : fièvre de Lassa ou fièvre Congo-Crimée). Cependant son utilisation thérapeutique se limite essentiellement au traitement de l’hépatite C chronique et plus rarement du virus syncitial respiratoire (RSV). Les limites de son utilisation sont davantage dues à des problèmes pharmacologiques de biodisponibilité et de toxicité qu’à une activité antivirale insuffisante.
La ribavirine a été découverte en 1972. Elle a d’abord été étudiée dans le cas du virus respiratoire syncitial (RSV) et approuvée comme traitement pour des pneumonies virales sévères des enfants en bas âges. Elle a, par la suite, été étudiée pour le traitement de l’hépatite C en monothérapie mais malheureusement n’était pas suffisamment efficace. Plus tard il a été prouvé qu’elle potentialisait l’action de l’interféron dans le traitement de cette même infection. L’Autorisation de Mise sur le Marché de la ribavirine fut accordée le 7 mai 1999 aux laboratoires SCHERING-PLOUGH et rectifiée le 1er juin 2007.
Cet antiviral est principalement utilisé pour traiter l’hépatite chronique C et plus occasionnellement pour soigner les enfants atteints par le virus syncitial respiratoire.
La ribavirine peut également être utilisée afin de prévenir la récidive virale après une transplantation hépatique (en bithérapie avec de l’interféron) en éradiquant le virus avant l‘intervention.
Les formes intraveineuses et/ou aérosols de ce médicament ont été occasionnellement utilisées pour le traitement d’infections sévères au virus Influenza et pour traiter des patients immunodéprimés atteints par le virus para-influenza ou le virus de la rougeole.
Administrée en aérosol dans le traitement des bronchiolites et pneumonies, la ribavirine atténue les manifestations de la maladie, améliore l’oxygénation artérielle et réduit de façon variable la dissémination virale, cependant la prescription de cet antiviral n’est généralement pas justifiée dans le traitement de la bronchiolite aigüe des nourrissons, (absence d’évidence et coûts élevés) mais certains nouveau-nés présentant des facteurs de risques importants (maladies cardiaques, pulmonaires, immunosuppression etc..) pourraient en profiter.
De plus, la ribavirine administrée en intraveineuse diminue la mortalité de la fièvre de Lassa et de la fièvre hémorragique avec atteinte rénale due au virus Hantaan.
La ribavirine selon de premiers tests ayant porté sur l'effet de la ribavirine sur un gène (le gène eIF4E qui dysfonctionne dans 30% des cancers), serait également efficace dans le traitement d'environ 30% des cancers, apparemment sans effets négatifs pour le patient. La recherche se poursuit (notamment sur l'apparition d'éventuelles résistances au traitement ou les effets sur d'autres sortes de cancers), n'ayant à ce jour porté que sur un nombre limité (13 cas) de leucémie myéloïde aiguë M4 et M5 après plusieurs traitements sans effets par d'autres médicaments) mais avec des résultats spectaculaires selon le Dr. Assouline.
La ribavirine, comme précisé précédemment, est rarement prescrite dans le traitement des infections respiratoires à virus syncitial bien que des études rétrospectives ont suggéré que l’administration précoce de ribavirine et d’immunoglobulines pour les infections à RSV des voies respiratoires supérieures diminue le risque d’extension aux voies respiratoires inférieures et donc la morbidité et la mortalité. L’effet de la ribavirine en monothérapie chez les malades atteints d’hépatite C chronique permet une réduction des transaminases et de l’activité inflammatoire histologique sans influer sur la réplication virale. Elle n’est donc généralement pas administrée en monothérapie dans ce type d’infection. Cependant pour les patients présentant une contre-indication ou une intolérance à l’INF, son utilisation pourra être discutée bien que cette stratégie n’ait pas été suffisamment validée.
Puisque la ribavirine est inefficace sur la réplication virale en monothérapie, elle est prescrite en association avec l’interféron et semble pouvoir potentialiser l’efficacité de ce dernier, et ceci chez un patient naïf (jamais traité) ou répondeur-rechuteurs à une première cure d’interféron. Plusieurs études de grande ampleur ont été publiées et mettent en évidence la supériorité du traitement combiné de l’INF et la ribavirine par rapport au traitement en monothérapie de l’INF en termes de réponse prolongée biochimique, virologique et histologique pour l’hépatite chronique virale C. Il y a quelques années l’utilisation de cette association d’IFN standards + ribavirine permettait d’obtenir une réponse virologique prolongée chez environ la moitié des malades ayant rechuté après un traitement d’interféron seul.