Tour du Connétable (Vannes) - Définition

Introduction

Tour du Connétable
Gros plan de la Tour du Connétable visible intra-Muros
Présentation
Période ou style	Médiéval
Type	Tour fortifiée
Date de construction	Milieu XVe siècle
Destination initiale	Habitation Défense
Propriétaire	Ville de Vannes
Destination actuelle	Lieu d'exposition
Protection	Monument historique 28 mai 1927
Géographie
Latitude Longitude	47° 39′ 22″ Nord        2° 45′ 22″ Ouest / 47.656172, -2.7562
Pays	France
Région	Bretagne
Région	Région Bretagne
Département	Morbihan
Localité	Vannes
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La tour du Connétable, construite au milieu du XV^e siècle, est un édifice intégré aux remparts de Vannes. Malgré son aspect fortifié, résolument tourné vers la défense de la cité, et bien que la tour dispose de casemates d'artillerie dans la salle basse, la destination initiale de la tour du Connétable fut d'héberger le chef des armées du duc de Bretagne. Son nom provient donc de sa fonction ou du fait qu'elle hébergea le connétable de France, futur duc de Bretagne dit « le Connétable de Richemont » : Arthur III de Bretagne. Située au nord du château de l'Hermine, aujourd'hui disparu, la tour semble avoir fait partie de sa défense.

La tour du Connétable

Localisation

La tour est située sur le flanc est de la seconde enceinte de Vannes, au sud de la Tour Poudrière et au nord de l'éperon de la Garenne. On retrouve à ses pieds les jardins des remparts, aménagés à partir des années 1950 par la municipalité de l'époque et grâce à l'aide de la Société polymathique du Morbihan. La Marle, la rivière de Vannes, longe ces jardins à la française. Extra-muros, la tour est visible depuis la rue Francis Decker, du nom du maire de Vannes à l'origine de la mise en valeur des remparts depuis l'après seconde guerre mondiale. Intra-muros, elle est visible depuis la place Lucien Laroche ainsi que depuis la rue des remparts.

Histoire

La construction de la tour du Connétable date de l'époque de l'agrandissement de l'enceinte vers le sud initié sous le règne du duc Jean IV (1364-1399). Flanquée à l'est de la seconde enceinte au milieu du XV^e siècle, la destination initiale de la tour est le logement du connétable, chef des armées du duc de Bretagne. La tour se trouve à l'angle nord-est de la basse-cour du château de l'Hermine et semble avoir fait partie sa défense. Une légende, relayée par certains auteurs du XIX^e siècle, affirment que la tour du Connétable fut le lieu où Jean IV emprisonna Olivier de Clisson, connétable de France Cependant il est peu probable que ce soit le cas puisque cet évènement eut lieu en 1387, un demi-siècle avant la construction de la tour.

La tour est afféagée en 1676 en raison de la disparition de l'intérêt militaire des fortifications de la ville. La municipalité redevient propriétaire de la tour en 1786 et sert alors à l'emprisonnement des fous et des filles de mauvaise vie. Pendant la Révolution et la chouannerie, comme de nombreux autres monuments de la ville, la tour sert de prison notamment pour les nobles bretons emprisonnés après le débarquement de Quiberon.

La tour et le verger vers 1900

Au cours du XIX^e siècle, la tour devient propriété privée et est utilisée à de multiples usages : dépôt d'antiquités, salles de réunion, de répétitions, de classe. La tour du Connétable fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 28 mai 1927 grâce à l'intervention de la société polymathique et des Amis de Vannes, une association de défense du patrimoine créée en 1911 suite aux rumeurs de destruction de la porte Prison. La même année, le verger qui se trouve à l'emplacement des anciennes douves, est d'abord destiné à être loti puis est racheté par souscription publique.Il faut attendre l'après seconde guerre mondiale pour que le potentiel touristique des remparts soit exploité. A partir des années 1950, le maire de l'époque, Francis Decker, comprenant que les remparts sont un atout pour le développement de Vannes, décide d'aménager les anciennes douves est pour en faire un jardin à la française.

Éléments touristiques par excellence, les remparts, le jardin et la tour du Connétable ont été honorés lors de l'émission d'un timbre postal les représentant illuminés. Le timbre a été émis le 26 mars 1962 avec une oblitération Premier jour le 24 dans la ville. La tour du Connétable redevient propriété de la ville en 1975, qui engage alors la restauration complète de l'édifice. La tour accueille aujourd'hui des expositions et est ouverte au public pour des visites guidées.

Architecture

Extérieur

Gros plan sur la tour - vue du nord depuis le jardin des remparts

La tour est constituée de cinq niveaux qui se superposent ainsi que d'une courtine située en contrebas du niveau de la rue côté intra-muros.

Les entrées de la tour par l'intérieur de la cité (rez-de-chaussée - premier étage) sont protégées par des mâchicoulis. L'accès à la courtine sud, qui menait auparavant au château de l'Hermine, s'effectue par l'extérieur du premier étage de l'édifice via une plateforme en bois. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont éclairés par de grandes baies. Chacun des deux niveaux est doté de deux fenêtres, une qui donne au nord et l'autre au sud. La tour est munie d'un chemin de ronde, la rangée de consoles formant mâchicoulis supporte le parapet sans créneaux. Celui-ci, situé à hauteur de la moitié du quatrième niveau, ne fait pas le tour complet de l'édifice.

Les maçonneries d'attente visible du côté de la basse-cour et le « coussiège d'une croisée imbriquée dans la courtine ouest » attestent d'un projet de logis jamais réalisé.

Intérieur

Coupe de la tour par Brunet-Debaines - daté du 16 janvier 1811

Chaque niveau, à l'exception du premier, est constitué d'une pièce principale de forme hexagonale.

Deux escaliers à vis posés dans une cage comprise au sud-est de la tour permettent de desservir les cinq niveaux.

• Le premier permet la communication entre le caveau et le rez-de-chaussée.
• Le second permet la communication entre le premier et le troisième étage.
• Une porte, donnant sur la rue des remparts, et desservie par un escalier droit, permet d'accéder directement à la cage.

Sur le côté ouest de la tour, les deuxième et troisième niveaux sont dotés d'une cheminée à conduit unique.

• Le conduit de la cheminée du quatrième niveau rejoint le premier conduit pour former une sortie de toit à double conduit.

Le cinquième niveau situé sous les combles, est également doté d'une cheminée mais celui-ci est situé à l'opposé.

• La toiture de la tour, pointue, est dominée par la haute cheminée et flanquée de la tourelle de l'escalier et de deux lucarnes.

Le premier niveau est un caveau voûté, percé de casemates pour l'artillerie. L'accès aux deux canonnières se fait par un étroit escalier en vis.

Le rez-de-chaussée, les premier et second étages, disposent de latrines. Celles du rez-de-chaussée et du premier étage sont éclairées par une petite fenêtre disposée à la droite de la grande fenêtre à meneaux.

Détail : Plan du rez de chaussée

Détail : Plan du 1er étage

Détail : Plan du 2e étage

Détail : Plan du 3e étage

La tour dans les arts

Appréciée par les voyageurs, touristes et artistes, la tour du Connétable est devenue un des symboles de la ville de Vannes. La tour et les monuments environnants (les lavoirs de la Garenne, la Cathédrale Saint-Pierre) ont été à de nombreuses fois peints, dessinés et photographiés par des artistes locaux, pour illustrer des guides touristiques et au profit des marchands de cartes postales. De passage en ville en 1834, Victor Hugo effectua un dessin de la tour du Connétable. En 1890, Albert Robida, pour son ouvrage La Bretagne, immortalisa les lavoirs de Vannes avec pour arrière plan les remparts, la tour du Connétable et la vieille ville.

Galerie

Dessin de Victor Hugo de la Tour du Connétable en 1834	La Tour, les Remparts et la Cathédrale en 1845	La Tour, les Remparts et la Cathédrale en 1888	Dessin d'Albert Robida - 1890
La Tour du Connétable, la Tour Joliette et les jardins des remparts	Les lavoirs et la tour en arrière plan	La Rivière de Marle (ou de Vannes) et la tour	La Tour vue du Sud