Université de Caen Basse-Normandie - Définition

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Introduction

L’université de Caen, dont le nom complet actuel est Université de Caen Basse-Normandie (UCBN), est une université française, basée à Caen (Calvados). C’est la seule université de la région, c’est pourquoi elle est multidisciplinaire. 24 000 étudiants y sont inscrits, dont 22 000 sur les sites caennais.

Université de Caen Basse-Normandie
Nom original Université de Caen
Informations
Fondation 1432
Type Université publique
Régime linguistique français
Localisation
Ville Caen
Pays France
Campus Campus 1 de Caen, Campus 2 de Caen, Campus 3 de Caen, Campus 4 de Caen, Campus 5 de Caen, sites de Alençon, Cherbourg, Lisieux, Saint-Lô, Vire
Direction
Président Josette Travert
Chiffres clés
Personnel 700 IATOS
Enseignants 1 000
Étudiants 24 000
Divers
Site internet www.unicaen.fr/

Présentation

Elle regroupe 11 unités de formation et de recherche (UFR) : UFR de droit et sciences politiques, UFR de sciences économiques et de gestion, UFR de sciences de l’homme, UFR de langues vivantes étrangères, UFR d’histoire, UFR de géographie, UFR de médecine, UFR de sciences pharmaceutiques, UFR de sciences et techniques des activités physiques et sportives, UFR de sciences, UFR de psychologie.

Elle comprend également un institut de préparation à l’administration générale (IPAG), un institut d’administration des entreprises(IAE), un Institut de biologie fondamentale et appliquée (IBFA), un institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) et une école d’ingénieur.

L’École nationale supérieure d'ingénieurs de Caen est rattachée à l’université.

Localisation

L’université a ses principales implantations à Caen, sur cinq campus différents.

  • Campus 1 : Pôle Sciences de l’homme et du vivant (Esplanade de la Paix) (Carte)
  • Campus 2 : Pôle Sciences et technologies (Côte de Nacre) (Carte)
  • Campus 3 : Pôle Techniques de l’information et de la communication (Ifs) (Carte)
  • Campus 4 : Pôle Économie-Gestion (Claude Bloch) (Carte)
  • Campus 5 : Pôle Santé (CHU) (Carte)

Elle a également des antennes dans les trois départements de Basse-Normandie :

  • Alençon (IUT, UFR de droit, IUFM),
  • Cherbourg-Octeville (IUT, UFR Sciences, UFR Langues vivantes étrangères, école d’ingénieur),
  • Saint-Lô (IUT, IUFM, école d’ ingénieur),
  • Lisieux (IUT),
  • Vire (IUT),
  • Luc-sur-Mer (station marine).

Présidence

L’université est présidée par Josette Travert.

  • Vice président CA : Régis Carin, Françoise Epinette et Thibault Le Roy-Mingot (étudiant)
  • Vice président CEVU : Pierre Sineux, Catherine Garncarzyk et Stéphane Delaune (étudiant)
  • Vice président CS : Pierre Denise, Jean-Louis Lagarde

Historique des présidents:

  • depuis le 12 juillet 2006 : Josette Travert
  • 12 juillet 2001 - 11 juillet 2006 : Nicole Le Querler
  • 19 avril 1998 - 11 juillet 2001 : Josette Travert
  • 19 avril 1993 - 18 avril 1998 : Claude Larsonneur
  • 19 avril 1988 - 18 avril 1993 : Max Robba
  • 18 avril 1983 - 18 avril 1988 : Jacqueline Genet
  • 30 mars 1978 - 17 avril 1983 : Max Robba
  • 26 avril 1975 - 29 mars 1978 : Max Robba (par interim)
  • 12 mars 1971 - 13 janvier 1975 : Jacques Izard

Historique

Les deux fondations au XVe siècle

La prise de la ville de Caen par le roi Henri V ayant entraîné la destruction ou l’abandon des institutions éducatives précédentes, il se contenta d’y établir des écoles de théologie et de droit. C’est sous son fils Henri VI, duc de Normandie, que le duc de Bedford a fondé l’université de Caen en 1432 pour se concilier la population. Les lettres patentes accordées l’année précédente ne la dotaient que de facultés de droit canonique et droit civil mais les facultés des arts, médecine et théologie sont instituées dès 1437. Les statuts régissant l’université sont donnés en 1439 lors de l’inauguration solennelle dans l’église Saint-Pierre. Les armoiries de l’université étaient d’azur, au bras mouvant d’une nuée placé en chef, le tout au naturel, la main tenant un livre d’argent, droit et fermé accosté à dextre d’une fleur de lys d’or et à senestre d’un léopard de même. C'est alors la troisième université anglaise après Oxford (fondée en 1096) et Cambridge (fondée en 1209).

Après avoir repris la ville, Charles VII reconnait le 31 juillet 1450 l'université de Caen. Mais il supprime la faculté de droit civil sous le prétexte qu’il n’en existait pas dans l’université de Paris avant de la relever en 1452. L’université en fut si reconnaissante qu’elle offrit de brûler les chartes d’Henri VI, ce que Louis XI ne permit pas, lui ordonnant même de célébrer le rétablissement d’Henri VI sur le trône d’Angleterre du 30 octobre 1470. Jusque là, les premiers enseignements étaient dispensés dans les locaux du bailliage et de la vicomté de Caen situés rue des Cordeliers. La demeure est acquise dans sa totalité en 1443 et agrandie grâce à des donations en 1444, puis en 1477. Une salle de la porte Saint-Julien était également utilisée comme amphithéâtre de médecine.

Le développement de l'université

Plan de l’université avant les transformations de la fin du XIXe.

L’université plaça alors sa ville et sa province au firmament du savoir, à tel point que lorsque le roi Louis XIV fit publier la liste des auteurs ad usum delphini, dont l’idée revient au Caennais P.-D. Huet, la ville de Caen fournit à elle seule plus d’hommes capables d’y travailler que des provinces entières.

L’érudit néerlandais Gaspard van Baerle y étudia la médecine au début du XVIIe siècle. L’université disposait de plusieurs collèges dans la ville, le collège du Mont, le collège du Bois, le collège du Cloutier et le collège des Arts. C’est à l’occasion de la Fête aux Normands que célébrait l’université chaque année le 8 décembre qu’en 1527, l’avocat Jean Le Mercier invita les poètes à concourir pour des prix, circonstance d’où est né le célèbre Palinod de Normandie auquel la Muse normande doit tant, et qui se pérennisa jusqu’à la Révolution.

Entre 1694 et 1704, l’architecte Brodon construisit le palais des facultés sur la rue Pasteur, alors appelée rue de la Chaîne car on tendait une chaîne au début des cours à l’entrée de la rue pour éviter le passage des chariots susceptible de gêner les étudiants. C’était un bâtiment composé d’un corps central de cinq travées à un étage flanqué de deux ailes latérales de trois travées, chacune à un seul niveau. Deux bâtiments à un niveau, parallèles au premier et en avant, complétaient ce dispositif qui formait ainsi une petite place ouverte sur la rue Pasteur. Au moment où la Révolution française se prépare, l'université de Caen est l'une des plus puissantes du royaume. Sa bibliothèque est l'une des mieux dotées et le traitement élevé dont disposent les professeurs montrent que la situation financière est favorable. En ce qui concerne les effectifs (388 étudiants en novembre 1788), la faculté de droit est la troisième de France (après Paris et Toulouse) et la faculté de médecine se place en quatrième rang (après Paris, Toulouse et Montpellier).

Suppression et rétablissement de l'université

Quand le révolution éclate, l'université est atteinte à son tour. À la rentrée de novembre 1789, les effectifs s'effondrent et une partie des fonds de la bibliothèque est vendue par le bibliothécaire qui se prépare à s'exiler en Angleterre. La crise éclate en 1791 quand les professeurs appartenant à un ordre religieux refusent de prêter le serment que les "ecclésiastiques fonctionnaires publics" doivent prêter en vertu du décret du 27 novembre 1790. Par une déclaration du 25 mai 1791, le corps universitaire condamne la constitution civile du clergé et refuse également de prêter le serment exigé par le décret du 22 mars 1791. Suite à cette déclaration, l'université reçoit le soutien du pape Pie VI dans un bref apostolique du 9 juillet 1791. L'établissement est finalement fermé, anticipant ainsi de plus de deux ans la suspension de l'enseignement universitaire dans l'ensemble du pays le 15 septembre 1793. Seuls les cours de médecine sont maintenus.

Un décret du 25 février 1795 modifié ensuite par la loi Daunou sur l'organisation de l'instruction publique crée les écoles centrales. Le 7 mai de cette même année, Jacques-Charles Bailleul, délégué de la Convention, décide par arrêté que l'école centrale du Calvados sera installée dans les anciens bâtiments de l'abbaye aux Hommes. Mais le projet est abandonné. Il reprend l'année suivante. La municipalité souhaite récupérer l'usage des anciens bâtiments conventuels et propose que les cours se tiennent dans l'ancien palais de l'Université. D'ailleurs une loi du 19 juillet 1796 préconise que les bâtiments nationaux des anciens collèges et universités soient employés de préférence pour l'établissement des écoles centrales. La municipalité obtient gain de cause et la rentrée solennelle a lieu dans l'ancien palais de l'Université le 31 décembre 1796. Les écoles centrales sont finalement fermées le 1er mai 1802.

Napoléon Ier rétablit l'université par la loi du 10 mai 1806.

Réaménagement et agrandissement de l'université

La plus grande partie des locaux est alors occupée par le tribunal civil. Pour pallier le manque de place, l'ancien collège des Arts est mis à disposition de l'université. Il est reconstruit en 1841 pour abriter la faculté des Sciences. En 1843, le tribunal s'installe définitivement dans le palais de justice de la place Fontette et les bâtiments sont alors remaniés. En avril 1875, on prend la décision d’agrandir les bâtiments. On rehausse les bâtiments latéraux d’un étage et on double en épaisseur le corps central, notamment en construisant un avant-corps central sur la cour arrière pour abriter l’escalier. Deux nouvelles ailes sont construites le long de la rue aux Namps, puis devant le chevet de l’église. Tous les nouveaux bâtiments, inaugurés le 6 juin 1894, sont construits sur un soubassement afin de rattraper la pente existant entre la rue Pasteur et la rue Saint-Sauveur. Hormis ce fait, les extensions reprennent le même code architectural que les bâtiments originaux de facture classique : fenêtre avec voûte en plein cintre au rez-de-chaussée, fenêtre à linteau droit à l’étage et toit mansardé. Enfin, le 4 octobre 1903, est posée la première pierre de la bibliothèque des facultés. Ce bâtiment est construit le long de la rue Saint-Sauveur entre les deux ailes construites quelque temps auparavant, fermant ainsi la cour arrière.

La destruction et la renaissance de l'université

En 1944, l’université accueillait un millier d’étudiants. Le 7 juillet, un mois après le débarquement de Normandie, lors de la bataille de Caen, un bombardement aérien britannique (l’« opération Charnwood »), vit en l’espace de quarante minutes le largage de 2 200 tonnes de bombes explosives qui détruisit les bâtiments de l’université, alors qu’elle devait être épargnée. Quelques bombes tombent sur l’aile de la chimie, provoquant l’incendie dévastateur des produits inflammables.

Entre la rentrée d’octobre 1944 et 1954, les bâtiments de l’école normale d’instituteurs accueillent les étudiants en attendant la construction d’une nouvelle université. Sous l’impulsion de Pierre Daure, préfet puis recteur, et en concurrence avec Rouen, une nouvelle université vit le jour dans le quartier du Gaillon, alors terrain vague, en tablant sur l’accueil de 3 500 étudiants. Sa reconstruction s’étala de 1948 à 1957.

Pour marquer le souvenir douloureux de 1944, l’université a choisi comme symbole le phénix de la mythologie, en raison de sa capacité à renaître de ses cendres. L’oiseau fabuleux est désormais reproduit dans un logo stylisé omniprésent.

L’université de Caen, comme beaucoup de ses équivalentes, a connu une très forte croissance depuis l’inauguration de ses nouveaux locaux en juin 1957. Elle est passée de 4 000 étudiants à environ 25 000 en 2005.

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