Avant le big bang est un essai controversé d'Igor et Grichka Bogdanoff publié aux éditions Grasset en 2004[1]. Il a été réédité en collection de poche à l'automne 2006[2].
L'ouvrage entend présenter une nouvelle hypothèse sur les origines de l'univers, appelée par les auteurs " instanton primordial de taille zéro ". Selon la théorie développée dans avant le big bang, il s'agirait de l'état ultime de l'univers, situé pendant l'ère de Planck (" en deçà du mur de Planck ", selon la terminologie des auteurs). Pour les auteurs, l'univers serait à ce stade concentré dans un seul instanton ponctuel qu'ils nomment instanton gravitationnel singulier de taille zéro. Les concepts de matière, d'énergie et de temps seraient donc remplacés à l'échelle zéro caractérisant la singularité initiale de l'espace-temps par de l'" information ", conceptualisée en formules mathématiques pures. L'instanton singulier est donc là avant la matière, il renfermerait toute les données actuelles de l'univers.
Selon les auteurs de l'ouvrage, cet état serait donc antérieur au Big Bang : l'instanton gravitationnel singulier est un objet d'échelle nulle situé en dessous du mur de Planck, à l'échelle 0. Ces idées ont été initialement publiées dans plusieurs revues scientifiques à comité de lecture[3], mais n'ont cependant pas eu d'écho favorable notable au sein de la communauté scientifique travaillant sur les thématiques concernées[4]. Au contraire, de nombreuses discussions ont eu lieu, remettant très fortement en cause le bien fondé des assertions des auteurs de l'ouvrage (voir Polémique autour des travaux des frères Bogdanoff).
Positivement critiqué, selon l'Argus de la Presse[réf. nécessaire], dans 74 articles de la presse généraliste nationale et provinciale (excepté par le quotidien Le monde[5]), ce livre a été violemment critiqué à sa sortie dans trois articles : dans le magazine Lire de novembre 2004 (libre opinion de Jean Audouze, astrophysicien), dans La Recherche par Fabien Besnard, professeur de mathématiques au lycée (et auteur, au préalable, d'un article critique sur internet en Octobre 2004) et par David Fossé, journaliste à Ciel et Espace (Octobre 2004[6]). Ce journaliste a accusé les auteurs de " mystification " pour une citation d'un texte initialement publié par le physicien Urs Schreiber sur internet (commentaire dont les dernières lignes de conclusion n'ont pas été publiées dans l'ouvrage ) ainsi que deux citations (l'une du physicien Peter Woit et l'autre du mathématicien et rapporteur de la thèse de Grichka Bogdanoff Shahn Majid) dont les traductions en français auraient du être, selon David Fossé, moins élogieuses (D. Fossé rapporte que dans le rapport de S. Majid le mot interesting n'aurait pas dû être traduit par " important " mais par " intéressant " et dans le texte de Woit, les 2 mots certainly possible n'auraient pas du être traduits par " tout-à-fait certain " mais par " certainement possible "). Les frères Bogdanov ont justifié ces choix par le fait que l'adaptation de l'anglais vers le français [réf. nécessaire] entraîne nécessairement des libertés de traductions portant sur tel ou tel mot sans que le sens global du texte en soit altéré.
Outre les thèses controversées, les critiques insistent sur ce qu'ils considèrent comme des erreurs grossières, ainsi que sur certaines coquilles et inexactitudes présentes dans l'ouvrage. En particulier, la mention en note de bas de page, dans la première édition du livre, que le nombre d'or est un nombre transcendant[7], et l'affirmation que l'expansion de l'univers affecte notablement la taille du système solaire ont été largement mises en avant par les détracteurs du livre. De nombreuses autres inexactitudes se trouvent présentes dans le texte, comme la mention que le satellite artificiel WMAP a prouvé que la courbure spatiale de l'univers était strictement positive[8], que les théorèmes sur les singularités prouvent que l'univers est issu d'une singularité gravitationnelle[9], l'affirmation que la résolution des équations d'Einstein représente un système de vingt équations à 10 inconnues[10], ou que la taille de l'univers observable croît au cours du temps à la vitesse de la lumière[11].
Sur la quatrième de couverture de la première édition du livre, les auteurs sont présentés comme faisant partie de " l'institut international de physique mathématiques ". Cet institut s'avère n'appartenir à aucune institution universitaire et être une association loi de 1901 créée quelques jours seulement avant la sortie du livre[12].