Mer d'Aral - Définition

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Carte traditionnelle de la mer d'Aral
Carte traditionnelle de la mer d'Aral

La mer d'Aral est le nom d'une mer intérieure d'Asie centrale, située entre 43° et 46° de latitude nord et entre 58° et 62° de longitude est. Elle est partagée entre le Kazakhstan au nord et l'Ouzbékistan au sud.

En 1960, elle couvrait 68 000 km2. En 2000, cette superficie était déjà divisée par deux. La séparation entre Petite mer au nord et Grande mer au sud date de 1989. L'évolution actuelle laisse présager la disparition totale de la seconde à l'horizon 2025.

Assèchement

Recevant les eaux de deux fleuves, l'Amou-Daria et le Syr-Daria, la mer d'Aral s'est progressivement asséchée depuis une trentaine d'années. En effet, le débit de ces deux fleuves a considérablement diminué (90 % pour le Syr-Daria), du fait des prélèvements effectués par les républiques d'Asie Centrale, commencés dès 1920 et intensifiés par la suite, l'Ouzbékistan irriguant le coton et le Kazakhstan entretenant des rizières en plein désert.

Les débits cumulés en année normale des deux fleuves sont passés, de 60 km3/an dans les années 1950, à 38,5 km3/an en 1970, 10 km3/an en 1975 et 1,3 km3/an en 1986.

Actuellement le niveau de la mer d'Aral a baissé de 22 m depuis 1960, elle a perdu 60 % de sa surface. Son volume est passé de 1 100 km3 à 650 km3 de 1960 à 1990. Les côtes ont reculé de plus de 80 km. Cependant si l'on devait retirer les barrages, la mer mettrait 30 à 40 ans pour se remplir.

Cet assèchement a de multiples conséquences néfastes :

  • la diminution de l'évaporation rend le climat de la région plus sec, en diminuant la quantité de précipitations ;
  • les vastes fonds marins laissés à nu sont balayés par les vents qui emportent le sel au loin et stérilisent de vastes étendues de terres cultivables ; ces tempêtes de sel, qui vont jusqu'au Pamir, provoquent des anémies (80 % des femmes enceintes), et des cancers de l'estomac[1] ;
  • l'augmentation de la salinité (passée de 9 à 49 g par litre en moyenne, avec des pointes à 85 g, contre 30 à 35 pour les autres mers) de l'eau tue les poissons, ce qui a supprimé toute pêche ; seule une espèce mutante de sole a survécu ;
  • le recul de la mer combiné à la baisse des précipitations provoque une régression des nappes phréatiques, dont certaines sont devenues saumâtres.

Tentatives de sauvetage

Pour empêcher cet assèchement total, de multiples projets ont été évoqués, dont le creusement d'un canal depuis la mer Caspienne ou le détournement des fleuves de Sibérie.

La seule tentative couronnée de succès à ce jour est la construction d'une digue au sud de l'embouchure du Syr-Daria, pour barrer un détroit entre la Petite mer (Maloïé), ancienne mer bordière au nord de l'ancienne mer d'Aral, et la Grande mer (Bolchoïé, ce qui reste du sud de la grande mer). Le maire de la ville d'Aralsk, Alachibaï a fait construire en 1995 une digue de 22 km de long en sable et roseaux. Achevée en 1996, elle permit immédiatement d'éviter que les eaux du fleuve ne se perdent dans le delta entre Petite et Grande mer, et de faire remonter le niveau de la Petite mer. Un semblant de vie renaît autour de la mer, qui avance de plusieurs kilomètres : roseaux, oiseaux, rongeurs et renards, et même quelques poissons. Une tempête a détruit cette digue en 1999, et le niveau de la mer a reperdu partiellement ce qu'il avait gagné.

La Banque mondiale a décidé de financer la construction d'une digue de béton, dont les travaux ont commencé en 2003. Ce projet controversé permettrait à terme à la Petite mer de regagner environ 500 kilomètres carrés, mais il allait condamner la Grande mer à un assèchement encore plus rapide.

Le barrage qui permet à la vie de revenir dans la Petite mer est une pomme de discorde entre le Kazakhstan qui en profite, et l'Ouzbékistan dont la gestion désastreuse de l'Amou Daria a détruit toute vie dans la Grande mer.

Au Kazakhstan, un espoir renaît avec les projets pharaoniques du président Noursoultan Nazarbaïev. Il est en effet question de rehausser le niveau de la petite mer de 6 mètres, ce qui permettrait à l'industrie de la pêche de renaître, et à la ville d'Aralsk de redevenir un port. Ce projet estimé à 120 millions de dollars (98 000 000 d'euros) serait financé principalement par les revenus du pétrole du Kazakhstan.

Évolution vue par satellite

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