Les groupes abéliens de type fini forment une sous-catégorie particulière d'objets mathématiques de la catégorie des groupes abstraits. Ce sont les groupes qui sont, d'une part, abéliens, c’est-à-dire ceux dont la loi de composition interne est commutative, mais aussi sont de type fini, c’est-à-dire qu'ils sont engendrés par un nombre fini de leurs éléments.
À ce titre, cette notion relève de l'algèbre générale. Toutefois, la notion de groupe abélien, et plus particulièrement ceux qui sont de type fini, est au fondement de la notion de module: La donnée d'un groupe abélien équivaut à celle d'un module sur l'anneau universel qu'est l'anneau Z des entiers relatifs. Les groupes abéliens de type fini participent de ce fait au fondement de l'algèbre commutative.
Un intérêt majeur de l'étude de cette notion est que le fait d'imposer à un groupe d'être abélien et de type fini permet de lui appliquer le théorème de structure des groupes abéliens de type fini: On sait donner de façon élémentaire la liste de tous les types (plus précisément les classes d'isomorphisme) de groupes abéliens de type fini que l'on peut rencontrer. Un résultat analogue pour les groupes abstraits plus généraux, même si on les suppose de type fini, voire de présentation finie, ou bien encore tout simplement fini (voir toutefois «groupe sporadique» à ce sujet), est largement hors de portée. En outre cette liste est très simple au sens où elle ne fait intervenir que les exemples de groupes les plus familiers que l'on rencontre en pratique.
Ainsi ce théorème de structure permet, pour tout objet mathématique satisfaisant les axiomes caractérisant les groupes abéliens de type fini, de se ramener une famille familière d'objets dont on connait la plupart des propriétés. Cela en fait un outil d'étude et de démonstration très efficace. En outre comme les groupes abéliens de type fini sont des objets très familiers, ils ont la propriété d'apparaitre dans de nombreuses branches et questions d'ordre mathématique, qui sont d'autant plus d'applications.
Dans un autre ordre d'idées, la notion de groupe abélien permet de manipuler des constructions comme le produit tensoriel la somme directe (et le produit), le Hom interne, et ces constructions conservent la propriété de finitude satisfaite par les groupes abéliens de type fini. Plus formellement, on obtient ainsi une catégorie stable par des opérations standard. Cela fournit un cadre commode à l'algèbre homologique, et la formation des groupes Tor et Ext.
On retrouve la notion de groupe abélien de type fini dans quelques théorèmes et thèmes centraux en mathématiques, comme le théorème des unités de Dirichlet, le théorème de Mordell-Weil et la conjecture de Mordell, via la conjecture de Mordell-Lang, en géométrie arithmétique, l'homologie simpliciale des CW-complexes de type fini et le groupe de Néron-Severi en topologie algébrique, certains groupes de classes (K-groupes) comme celui des classes d'idéaux d'un corps de nombres, des classes de représentations sur C des groupes finis, ou le groupe des caractères d'un tore algébrique.
Les groupes abéliens sont des modules sur l'anneau des entiers relatifs Z (voir plus bas). En conséquence, en plus du vocabulaire classique des groupes, se greffe un vocabulaire spécifique à la théorie des modules :
A contrario un groupe non abélien peut être engendré par des éléments de torsion sans que tous ses éléments soient de torsion. Le groupe PSL(2,Z), par exemple, admet une partie génératrice formée d'un élément d'ordre 2 et un élément d'ordre 3, et contient pourtant des éléments d'ordre infini. Le sous-ensemble formé des éléments d'ordre infini ne définit, quant à lui, jamais un sous-groupe : l'élément neutre est toujours d'ordre 1, donc de torsion.
Le groupe additif Q des nombres rationnels a, quant à lui, un sous-groupe de torsion réduit à son élément neutre, le zéro. Il n'admet pourtant aucune base : deux quelconques de ses éléments sont toujours liés, et le groupe Q n'est ni réduit à zéro (cas d'une base vide), ni monogène (ce qui serait le cas s'il avait une base réduite à un seul élément).
Cette décomposition peut s'interpréter comme la décomposition du sous-groupe de torsion comme produit de p-groupes. Le théorème de structure des groupes abéliens de type fini (voir ci-dessous) est un résultat analogue qui prend en compte les éléments d'ordre infini.
On remarque que les quatre premiers exemples correspondent à des cas particuliers du cinquième. Les groupes abéliens de type fini sont parfaitement compris en cela qu'ils sont tous isomorphes à une structure de type celui du cinquième exemple.