Histoire des Cyclades - Définition

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Les Cyclades dans la Grèce des XIXe et XXe siècles

Les Cyclades dans la guerre d'indépendance

Germanos bénit le drapeau grec.

Le Traité de Kutchuk-Kaïnardji en 1774 fit la prospérité des îles grecques en général, bien au-delà des seules îles d'armateurs célèbres (Hydra ou Spetses par exemple). Ainsi, Andros en profita en mettant en place elle aussi une flotte marchande. Cette prospérité eut deux conséquences contradictoires liées aussi à l'absentéisme administratif des Ottomans dans les Cyclades. D'un côté, le « gouvernement » turc ne semblait pas si insupportable que cela. D'un autre côté, partager les fruits de cette prospérité avec le Turc, plutôt que de tout conserver pour soi dans un État indépendant, devenait de moins en moins acceptable.
Pour les catholiques de l'archipel, la situation était assez similaire. Au début de la guerre d'indépendance, les Cyclades comptaient autour de 16 000 Catholiques (sur Naxos, Syros, Tinos et Santorin surtout). La domination ottomane lointaine n'était pas insupportable, mais, les Ottomans étaient considérés comme les ennemis de la Chrétienté en général. Si la révolution échouait, les représailles turques seraient cruelles, comme après le passage des Russes dans les années 1770. Enfin, si la révolution réussissait, la perspective de vivre dans un État fondamentalement orthodoxe n'enchantait pas les catholiques insulaires. D'ailleurs, dans les îles « libérées » de l'Empire ottoman, les Commissaires grecs mis en place exigèrent des Catholiques qu'ils leur versent les impôts jusque-là payés aux Turcs. Les Catholiques ne participèrent pas au conflit, surtout après que le Pape eut déclaré sa neutralité, que l'Autriche de Metternich l'obligea à maintenir malgré l'ambassade de Germanos.

L'insurrection nationale se déclencha en mars 1821, avec le mythique appel du métropolite de Patras, Germanos. Des capétans (commandants, chefs de guerre) déclenchèrent l'insurrection à travers la Grèce, principalement dans le Péloponnèse et en Épire.

Cette ambivalence explique les différences d'attitude dans l'Archipel au moment de la guerre d'indépendance. Cette situation fut aggravée par les conséquences de la guerre : renouveau de la piraterie sous prétexte patriotique, « impôt révolutionnaire » exigé par les chefs de guerre, disparition des institutions locales, règlement de vieux contentieux en profitant de l'anarchie sous la forme de soulèvements sociaux : pauvres contre riches ; ou religieux : Grecs contre Latins. Le drapeau français flotta sur les églises catholiques de Naxos tout au long du conflit. Elles furent ainsi protégées du ressentiment des orthodoxes qui appelaient les catholiques des Turcolâtres.

Nikolaos Gysis, Après la prise de Psara. évoque la fuite des survivants, vers les Cyclades pour certains.

Les Cyclades participèrent donc de façon « sporadique » au conflit. Comme Hydra ou Spetses, Andros, Tinos ou Anaphi mirent leur flotte au service de la cause nationale. Mado Mavrogenis, fille de Phanariote, engagea sa fortune pour fournir depuis Mykonos vingt-deux navires et cent trente-deux canons à l’« amiral » Emmanuel Tombazis. Les Grecs orthodoxes de Naxos réunirent une troupe de huit cents hommes qui combattit les Ottomans. Paros envoya dans le Péloponnèse un contingent qui se distingua au siège de Tripolitza mené par Theódoros Kolokotrónis.

Les vicissitudes du conflit sur le continent eurent des répercussions dans les Cyclades. Les massacres de Chios en 1822 ou ceux de Psara (juillet 1824 par les troupes d'Ibrahim Pacha) entraînèrent un afflux de population dans les Cyclades. Les survivants s'y réfugièrent en effet. Lorsqu'en 1825, Ibrahim Pacha débarqua avec ses troupes égyptiennes dans le Péloponnèse, un grand nombre de réfugiés afflua sur Syros. La composition ethno-religieuse de l'île, et son organisation urbaine en furent totalement transformées. L'île catholique devint de plus en plus orthodoxe. Les Grecs de rite grec s'installèrent au bord de la mer dans ce qui allait devenir plus tard le très industrieux port d'Ermoúpoli, alors que les Grecs de rite latin restèrent sur les hauteurs de la ville médiévale.

Milos fut occupée dès le début de l'insurrection par les Russes et les Français qui désiraient surveiller ce qui se passait dans le Péloponnèse.

À l'issue de la guerre d'indépendance, les Cyclades furent rattachées au jeune royaume grec d'Othon en 1832. Cependant, leur attribution à la Grèce n'alla pas de soi. Si l'Empire ottoman ne souhaitait pas les conserver (elles ne lui avaient jamais beaucoup rapporté), la France se montra très intéressée par leur acquisition au nom de la protection des Catholiques.

Économie et société

Une prospérité contrastée au XIXe siècle

Les carrières de marbre sur Paros, abandonnées depuis plusieurs siècles furent remises en activité en 1844, suite à une commande bien spécifique : celle du tombeau de Napoléon aux Invalides. Une « Société des Marbres de Paros » fut ensuite créée en 1878.
Syros joua un rôle fondamental dans le commerce, les transports et l'économie grecs de la seconde moitié du XIXe siècle. L'île disposait d'un certain nombre d'avantages à la fin de la guerre d'indépendance. Elle avait été protégée par la relative neutralité des Cyclades et par les Français qui avaient pris sous leur aile les Catholiques de Syros (et donc l'île en général). Elle n'avait plus non plus de concurrentes : les îles d'armateurs comme Hydra et Spetses s'étaient tellement impliquées dans le conflit qu'elles s'étaient ruinées. Ermoupolis fut longtemps le plus grand port de Grèce, et la seconde ville du pays (Thessalonique était encore dans l'Empire ottoman). Elle fut aussi un grand centre industriel. Dès 1872, les premières machines à vapeur faisaient leur apparition en Grèce : au Pirée et à Ermoupolis, il en fut de même pour les usines à gaz. Ce fut aussi à Ermoupolis qu'éclata la première grève dans l'histoire sociale de la Grèce : 400 ouvriers des tanneries et des chantiers navals cessèrent le travail en 1879, réclamant des hausses de salaire.

Lorsque le canal de Corinthe fut inauguré (en 1893), Syros, et les Cyclades en général commencèrent à péricliter. L'avènement de la marine à vapeur les rendit encore moins indispensable en tant qu'étape maritime. Le chemin de fer, vecteur de la révolution industrielle, ne pouvant par essence les atteindre, leur porta lui aussi un coup fatal. Il en fut de même avec la victoire de l'automobile et du transport routier au XXe siècle.
La maladie qui décima les vers à soie au XIXe siècle porta aussi un coup très dur à l'économie d'Andros et de sa voisine Tinos.

Cependant, dès cette période, certaines îles connurent un exode rural important. Les habitants d'Anaphi partirent si nombreux vers Athènes dès le règne d'Othon que le quartier qu'ils construisirent, dans leur architecture traditionnelle, au pied de l'Acropole porte encore le nom d'Anaphiôtika.

Les mouvements de population

Les vicissitudes de la Grande Idée au XIXe siècle continuèrent à faire évoluer la composition ethnique et sociale des îles. L'échec de l'insurrection crétoise de 1866-1867 amena de nombreux réfugiés sur Milos, qui s'installèrent, comme les Péloponnésiens à Syros quelques années plus tôt, au bord de la mer et y créèrent, au pied du vieux village médiéval des seigneurs francs, le nouveau port, celui d'Adamas.

Les recensements de 1889 et 1896 montrent l'évolution de la population dans les Cyclades. La population totale augmenta de 2,4% passant de 131 500 à 134 750. Cette croissance était la plus faible de Grèce (+11% en moyenne, +21% pour l'Attique). Dans le même temps, la ville d'Ermoupolis perdait 8 000 habitants (-27%), passant de plus de 30 000 à 22 000 habitants. Elle subissait déjà le contrecoup de l'ouverture du canal de Corinthe et de la croissance du Pirée.

En 1922, après la défaite grecque en Asie mineure et surtout la prise, les massacres et l'incendie à Smyrne, la population grecque de la région s'enfuit avec des embarcations de fortune. Une bonne partie trouva d'abord refuge dans les Cyclades, avant d'être dirigée vers la Macédoine et la Thrace. Les îles ressentirent donc elles aussi, même si dans une moindre mesure, les conséquences de la « Grande Catastrophe ».

Les années 1950 furent une période de grands changements en Grèce. La population urbaine passa de 37% à 56% entre 1951 et 1961, avec Athènes qui absorba 62% de la croissance urbaine totale. De 1956 à 1961, 220 000 personnes quittèrent les campagnes pour Athènes tandis que 600 000 autres migraient à l'étranger. Dans la période 1951-1962, 417 Pariotes quittèrent leur île pour Athènes à cause des conditions de vie qu'ils y considéraient comme déplorables et dans l'espoir de trouver du travail à Athènes.

Les transformations économiques (hors tourisme) du XXe siècle

Au milieu des années 1930, la densité de population dans les Cyclades se situait entre 40 et 50 hab/km², soit au niveau de la moyenne nationale (47 hab/km²).

Dans un article synthétique sur l'économie de la Grèce au milieu des années 1930, un économiste américain citait très peu les Cyclades. Pour l'agriculture, il relevait la production viticole de Santorin. Il ne les évoquait pas concernant l'industrie de la pêche. Son chapitre consacré à l'industrie citait des ateliers de vannerie à Santorin et pour Syros une activité de vannerie et de tannerie. Les Cyclades apparaissaient par contre pour les ressources minérales. L'émeri de Naxos, toujours exploité depuis la préhistoire, était exploité principalement en vue de l'exportation. Siphnos, Sérifos, Kythnos et Milos fournissaient du minerai de fer. Santorin fournit de la pozzolana (ciment volcanique) ; Milos du soufre ; et Antiparos et Siphnos, du zinc sous forme de calamine. Syros restait encore un des ports d'exportation du pays.
On trouve en effet d'importants dépôts de bauxite dans les couches calcaires du sous-sol des îles, principalement Amorgos, Naxos, Milos, Kimolos et Sériphos. Les ressources d'Amorgos étaient déjà exploitées en 1940. En 1946, les réserves grecques étaient estimées à 60 millions de tonnes.
L'épuisement du minerai de fer sur Kythnos fut une des causes de l'immigration importante à partir des années 1950

Andros fut une des rares îles d'armateurs à avoir réussi à prendre le tournant de la vapeur (fortune des Goulandris par exemple) et jusqu'aux années 1960-1970, elle fournit de nombreux marins à la flotte grecque.

De nos jours, un certain nombre de ressources naturelles offrent aux Cyclades une autre activité que le tourisme. L'agriculture est encore sur certaines îles une activité prépondérante, voire tellement développée que l'île pourrait se passer de la présence des touristes (c'est le cas à Naxos). Les Cyclades produisent mais surtout exportent du vin (Andros, Tinos, Mykonos, Paros, Naxos, Sikinos et Santorin), des figues (Syros, Andros, Tinos, Mykonos, Naxos et Sikinos), de l'huile d'olives (Syros, Siphnos, Naxos et Ios), des agrumes (Andros, Siphnos et Naxos), des légumes (Syros, Tinos, Siphnos, Ios et Santorin) dont la célèbre pomme de terre de Naxos. Moutons, chèvres et quelques vaches sont élevés (Siphnos, Paros et Naxos). Les ressources minières sont elles aussi présentes : le marbre (Paros, Tinos et Naxos) et la poussière de marbre pour le ciment (Paros), l'émeri de Naxos, le manganèse de Mykonos, le fer de Sériphos mais aussi la bauxite. Milos est parsemée d'immenses mines à ciel ouvert : soufre, alun, baryum, perlite, kaolin, bensonite et toujours obsidienne. Syros dispose encore de chantiers navals, d'industries métallurgiques et de tanneries.

La Seconde Guerre mondiale : famine et combats

Les zones d'occupation en Grèce : Les Cyclades étaient sous contrôle italien (jusqu'en 1943) sauf Milos et Amorgos, occupées par les Allemands.

L'attaque italienne contre la Grèce avait été précédée du torpillage du croiseur Elli, un navire symbolique pour la Grèce, en baie de Tinos, le 15 août 1940.

L'attaque allemande d'avril 1941 entraîna la défaite totale et l'occupation de la Grèce dès la fin de ce mois. Cependant, les Cyclades furent occupées tardivement et plus par les troupes italiennes que par les troupes allemandes. Les premières troupes d'occupation firent leur apparition le 9 mai 1941 : Syros, Andros, Tinos et Kythnos sont occupées par des Italiens et des Allemands s'emparèrent de Milos. Cela permit aux îles de servir d'étape aux personnalités politiques allant se réfugier en Égypte pour continuer la lutte. Georges Papandréou et Constantin Karamanlís s'arrêtèrent ainsi sur Tinos avant de rejoindre Alexandrie.

Suite à la reddition italienne, l'OKW donna l'ordre le 8 septembre 1943 aux commandants des unités du secteur de la Méditerranée de neutraliser, par la force si nécessaire, les unités italiennes. Le 1er octobre 1943, Hitler ordonna d'occuper toutes les îles de l'Égée contrôlées par les Italiens.

L'objectif de Churchill en Méditerranée orientale était alors de s'emparer du Dodécanèse afin de faire pression sur la Turquie, neutre, pour la faire basculer dans le camp allié. Des troupes britanniques prirent alors petit à petit le contrôle de cet archipel. La contre-attaque allemande fut fulgurante. Le général Müller partit de Grèce continentale le 5 novembre 1943 et progressa d'île en île en les occupant pour atteindre Leros le 12 novembre 1943 et repousser les Britanniques. Les Cyclades furent alors occupées définitivement par les troupes allemandes.

Comme le reste du pays, les Cyclades eurent à souffrir de la famine organisée par l'occupant allemand. De plus, dans les îles, les caïques n'avaient plus l'autorisation de sortir pêcher. Ainsi, sur Tinos, on considère que 327 personnes dans la ville de Tinos et autour de 900 dans la région de Panormos moururent de faim lors du conflit. Naxos avant le conflit dépendait d'Athènes pour le tiers de son approvisionnement, acheminé par six caïques. Pendant la guerre, comme on mourait de faim dans la capitale, l'île ne pouvait plus compter sur cet apport et quatre de ses navires avaient été coulés par les Allemands. Sur Syros, le nombre de morts passa de 435 en 1939 à 2 290 en 1942, et le déficit des naissances se fit aussi sentir : 52 naissances en excédent en 1939, 964 morts en excédent en 1942.

La résistance s'organisa par île, mais leur isolation géographique ne permit pas le développement d'une lutte armée. Pendant le printemps et l'été 1944, les îles virent se dérouler des combats entre les garrisons allemands et le «bataillon sacré» (une unité de forces spéciales grecques) et des commandos britanniques. Ainsi le 14 mai 1944 sur Paros, le bataillon sacré attaqua l'aérodrome construit sur l'île par les Allemands et s'en empara, ainsi que de son commandant ; à Naxos, il attaqua la garnison allemande le 24 mai 1944, puis le 12 octobre 1944 où il réussit à libérer l'île le 15 octobre 1944 ; à Mykonos, un groupe de vingt-cinq hommes attaqua un dépôt de munitions, tuant six soldats allemands et obligeant finalement les Allemands à évacuer l'île le 25 septembre 1944. Si presque toute la Grèce était évacuée en septembre 1944, quelques garnisons restèrent, comme à Milos, où elle ne se rendit au bataillon sacré que le 7 mai 1945.

Un lieu d'exil à nouveau

Amorgos, un des lieux d'exil.

Les Cyclades, Gyaros la première mais aussi Amorgos ou Anafi, retrouvèrent lors des diverses dictatures du XXe siècle leur rôle ancien de lieu d'exil.

Dès 1918 et l'Ethnikos Dikhasmos, des royalistes avaient été déportés. Le gouvernement dictatorial de Pangalos en 1926 avait exilé des communistes.

Durant la dictature de Metaxás (1936-1940), plus de 1 000 personnes (membres du KKE, syndicalistes, socialistes ou opposants en général) furent déportés dans les Cyclades. Dans certaines îles, les déportés étaient plus nombreux que la population locale. Ils venaient principalement des régions de production de tabac du nord de la Grèce et étaient issus de toutes les classes de la société : ouvriers, enseignants, médecins, etc.. L'exil sur les îles était la solution la plus simple. Elle évitait de surcharger les prisons sur le continent et les îles permettaient un contrôle plus aisé des prisonniers : les communications avec l'extérieur étaient par essence limitées. À la différence des prisons, où les détenus étaient logés et nourris, les déportés sur les îles devaient par eux-mêmes se procurer abri, nourriture, matériel de cuisine, etc., ce qui revenait moins cher au gouvernement. Certaines Cyclades ayant été en partie dépeuplées par l'exode rural depuis le milieu du XIXe siècle, des maisons vides étaient ainsi à la disposition des déportés, qui devaient les louer. Les exilés pauvres recevaient du gouvernement une allocation de 10 drachmes (un quart du salaire d'un ouvrier agricole) par jour pour se loger et se nourrir ; les exilés dits « prospères » ne recevaient rien.

Aussi, les exilés durent-ils mettre en place une forme d'organisation sociale, afin de survivre. Cette organisation était parfaitement en place lorsque les Italiens ou les Allemands prirent le relais des policiers grecs lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils eurent ainsi la possibilité d'appliquer les principes qu'ils défendaient politiquement. Des « communes » furent mises en place, dirigées par un « comité exécutif » qui comprenait entre autres un trésorier, un économe et un secrétaire chargé d'organiser les débats et les groupes d'étude. Les communes avaient un règlement très strict concernant les relations entre les membres de la commune et les insulaires, avec qui ils avaient continuellement des contacts pour le paiement des loyers (des maisons, puis pendant la guerre des terres où les exilés cultivaient ou faisaient paître leurs troupeaux) ou l'achat de nourriture. Les travaux se faisaient en commun. Les diverses tâches ménagères étaient partagées et effectuées par chacun à son tour. Les communes interdisaient à leurs membres, en très grande majorité des hommes, toute relation sexuelle avec les femmes des îles, afin de maintenir une bonne entente et peut-être ainsi gagner les insulaires aux idées politiques des déportés. De même, les médecins exilés ne s'occupaient pas que des membres de leur commune, mais aussi des autochtones. Le principal effet que la présence des exilés eut sur la population locale fut de faire découvrir aux insulaires comment les différents gouvernements considéraient leur île : comme un lieu désert et inhospitalier où nul n'habiterait de son plein gré. Certains insulaires plaisantaient, disant qu'ils pouvaient avoir les opinions politiques qu'ils voulaient, puisque le gouvernement n'avait aucun endroit où les déporter, eux.

En 1968, 5 400 opposants furent déportés sur Gyaros, en face d'Andros.

Le refus des gouvernements dans les années 1950 et 1960 d'améliorer les infrastructures portuaires et routières sur certaines petites îles des Cyclades fut interprété par les habitants comme une volonté étatique de se conserver des lieux d'exil encore suffisamment coupés du monde, ce qui ne joua pas en faveur d'Athènes dans l'esprit des insulaires. Ainsi, Amorgos ne fut électrifiée que dans les années 1980 et la route reliant les deux principaux villages ne fut asphaltée qu'en 1991. Cette situation retarda le développement touristique des Cyclades.

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