MP 59 | |||
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Rame MP 59 à la station Cité. | |||
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Identification | |||
Exploitant(s) : | RATP | ||
Composition : | ligne 4 : 6 ligne 11 : 4 | ||
Constructeur(s) : | |||
Affectation : | Métro de Paris | ||
Séries | |||
Série | années | voitures (motrices) | |
1ère série 2ème série 3ème série | 1963-1964 1966-1967 1974 | 272 (92M, 92N) 284 (192) 51 (32) | |
Caractéristiques techniques | |||
Disposition des essieux : | Bo'Bo' | ||
Roulement : | pneus | ||
Écartement : | standard | ||
Alimentation : | 3e rail 750 V CC | ||
puissance unihoraire : | 1760 | kW | |
Masse en service : | 126,4 | t | |
Longueur hors tampons : | 90,390 | m | |
Accès : | 4 par flanc | ||
Portes : | coulissantes | ||
Places assises : | 144 + 146 | pl. strap. | |
Vitesse maximale : | 70 | km/h | |
Le MP 59 (Metro Pneu appel d'offre 1959) est un type de rames de métro sur pneumatiques livré en 1963 et 1964 pour la ligne 1 et 1967 pour la ligne 4 du métro de Paris. Première grande série de matériel sur pneus réalisée après le MP 55, le MP 59 équipe aujourd'hui les lignes 4 et 11 du métro. Il constitue le plus ancien matériel roulant encore en circulation sur le réseau en 2010.
Le succès du MP 55 sur la ligne 11 qui a permis une augmentation de 5,5 % de la capacité de transport amène la RATP à envisager l'avenir du métro sur pneus. Une étude comparative publiée à la fin des années 1950 démontre que le métro sur pneus est plus économique que le métro sur fer, et ce malgré le coût de conversion des voies à cette technologie.
La ligne 1 étant la plus chargée du réseau, c'est tout naturellement cette ligne qui est désignée pour une première application sur une ligne importante, avec lancement d'un nouveau matériel. Celui-ci, baptisé MP 59, forme des trains de six voitures dont deux motrices d'extrémité avec loge de conduite, deux motrices intermédiaires sans loge, une remorque de première classe et une remorque de seconde classe. Il est construit par la compagnie industrielle de matériel de transports (C.I.M.T.) pour les caisses et l'assemblage, Alsthom et la C.E.M. pour les moteurs et Jeumont pour les circuits de commande.
La décision est rapidement prise d'en équiper également la ligne 4, la seconde ligne la plus chargée du métro parisien. Les nouvelles rames sont livrées de mai 1963 à décembre 1964 sur la ligne 1 et d'octobre 1966 à juillet 1967 sur la ligne 4. Le premier train est mis en service le 30 mai 1963. Toutes les stations de la ligne 1 n'étant pas encore allongées à quatre-vingt-dix mètres, les premières compositions en circulation ne comportent que cinq voitures. Les trains sont complétés d'une sixième voiture à partir de septembre 1963.
556 voitures au total sont construites, se répartissant entre 188 motrices avec loge (M 3037 à 3234), 188 motrices sans loge (N 4019 à 4206), 90 remorques de première classe (A 6001 à 6090) et 90 remorques mixtes (AB 5518 à 5607).
Le parc est complété en 1974 par la livraison d'une nouvelle série de huit rames destinées à renforcer les lignes 1 et 4. Ce matériel comprend 16 motrices avec loge (M 3225 à 3240), 16 motrices sans loge (N 4207 à 4222), 10 remorques de première classe (A 6091 à 6100) et 9 remorques mixtes (AB 5608 à 5616).
À partir de décembre 1980, les voitures mixtes AB des lignes 1 et 4 sont peu à peu transformées en voitures de deuxième classe en supprimant la cloison médiane. La mesure est prise afin de prévenir les agressions ou dégradations croissantes favorisées par un compartiment isolé de surface restreinte. À noter qu'une rame a été transformée temporairement en Métro-Vidéo durant les années 1980.
Les rames de cette série sont retirées à partir de 1997 de la ligne 1 qui voit arriver le nouveau matériel MP 89. Elles remplacent sur la ligne 11 les rames de type MP 55 qui sont progressivement radiées. Le MP 59 devrait être mis à la retraite avec l'arrivée du MP 05 qui équipera les lignes 1 et 11, les MP 89 CC de la ligne 1 (nouvellement automatisée) passant alors sur la ligne 4.
Le Métro-Vidéo est l'ancienne rame MP 59 n°005 de la ligne 1 transformée en 1986 dans le cadre de l'expérimentation «Télévision dans le métro» (TUBE) de la RATP, chargée de tester la diffusion de publicité et d'informations par le biais d'écrans cathodiques, aussi bien à quai que dans les rames.
Une première étape prévoit un développement dans les stations, où les écrans apparaissent rapidement sur les quais ainsi qu'aux principaux points de passage. Mais en seconde étape, une expérimentation à bord des rames est également menée. Des écrans cathodiques sont ainsi accrochés à l'extrémité de chaque voiture, et la rame est équipée d'une livrée spéciale avec un bandeau horizontal tricolore rouge-vert-bleu évoquant les trois couleurs primaires des écrans cathodiques, située à mi-hauteur entre le bleu nuit du bas de caisse et le blanc du haut de caisse.
Mais le flop est retentissant, les recettes publicitaires insuffisantes imposant d'interrompre prématurément le déploiement début 1988, peu après la diffusion des Jeux olympiques d'hiver de Calgary. Les écrans sont éteints puis démontés, et finalement la rame fut rebanalisée lors de sa rénovation en 1990.