Un oscillateur est un système périodique dans le temps. L'harmonicité indique que l'on considère le potentiel associé comme une parabole. Cette approximation est justifiée dans la plupart des cas, à condition que l'amplitude de l'oscillation ne soit pas trop élevée. C'est pour cela que le concept d'oscillateur harmonique joue un rôle majeur dans de nombreuses applications de la physique.
La mécanique quantique a révolutionné un grand nombre de concepts fondamentaux. L'oscillateur harmonique a aussi subi une reformulation dans ce cadre quantique, ce qui a permis d'élucider plusieurs résultats expérimentaux, notamment en physique de la matière condensée.
Un oscillateur harmonique classique à une dimension est modélisé par un potentiel parabolique, typiquement :
On prouve alors facilement qu'une particule de masse m dans ce potentiel a un mouvement sinusoïdal de pulsation ω.
Ces calculs pour une seule dimension se généralisent très bien à 3 dimensions. L'hamiltonien est alors simplement sous la forme d'une somme de trois hamiltoniens indépendants, qui sont donc étudiables séparement exactement comme nous l'avons fait précédemment.
Les énergies accessibles par l'oscillateur sont : |
avec n = nx + ny + nz : l'énergie dépend de trois nombres quantiques indépendants. Pour une même énergie, il va donc être possible d'imaginer des configurations différentes : les niveaux d'énergie sont dégénérés.
On calcule le nombre de dégénérescences pour le n-ième niveau d'énergie :
Pour faire une étude quantique de ce type d'oscillateurs, il faut écrire l'opérateur hamiltonien correspondant :
où est la composante sur l'axe x de l'opérateur impulsion de la particule.
Il faut alors résoudre l'équation de Schrödinger indépendante du temps associée à cet hamiltonien :
où E est l'énergie associée à une fonction d'onde .
Pour simplifier l'écriture de , on pose les opérateurs suivants :
, et
( est la constante de Planck réduite).
Cela nous permet de réécrire l'hamiltonien sous la forme simple : .
On définit alors un nouvel opérateur : | |
Cela donne finalement l'écriture simplifiée de l'hamiltonien : | |
Les valeurs propres
de l'hamiltonien
vérifient, par définition, l'équation :
.
On développe plusieurs points :
Les résultats précédents donnent alors :
Les énergies accessibles par l'oscillateur sont : |
Ainsi, les énergies accessibles par l'oscillateur sont quantifiées. Ce résultat a de nombreuses répercussions en physique statistique par exemple.
Cette dernière équation nous permet de retrouver explicitement autant de fonctions d'ondes que l'on désire. Par exemple pour
on obtient :
On a
La matrice représentative de sur la base des est donc
Puisque , la matrice est construite en transposant :
et
donc et
En analysant ces fonctions d'ondes, on retrouve de nombreux résultats classiques : la particule dans le puits de potentiel a une probabilité de présence plus élargie si elle a une énergie plus haute (une bille au fond d'un puits va monter plus haut sur les bords si elle a plus d'énergie), la particule a plus de chance de se retrouver sur ces positions éloignées du centre du puits (la bille a une vitesse d'autant plus petite qu'elle est haut dans le puits : elle va donc passer beaucoup plus de temps en hauteur qu'au fond du puits).
D'autres états présentent un intérêt physique. Voir à État cohérent.
Pour tous les calculs où des particules sont dans un puits de potentiel, l'approximation harmonique est très intéressante (en effet, on remarque que le développement limité à l'ordre 2 d'un puits nous donne une parabole). Par exemple si l'on souhaite étudier un "piège harmonique" à deux dimensions (condensation de Bose-Einstein à 2D) on pourra poser le hamiltonien suivant pour débuter l'étude: