L'ours exerce une influence prépondérante sur la culture, l'art et l'imaginaire dans les territoires arctiques où vivent les Inuits, en effet, ils voient dans l'ours blanc l'un de leurs ancêtres et un totem, à l'instar des peuples sibériens. Les initiations chamaniques comprennent la mort rituelle et symbolique de l'apprenti chamane dans la gueule d'un ours.
Nanuq est le terme inuit qui désigne l'ours blanc, mais aussi l'esprit de cet animal dans la mythologie inuit. Dans la cosmogonie inuit, l'ours s'oppose à la création de la lumière, et apparaît comme un être conservateur. Il était réputé enlever sa peau pour devenir un homme, et l'homme se changeait en ours en revêtant la peau d'un ours, les contes et légendes abondent ainsi d'exemples où des ours se font adopter par des humains ou en épousent et inversement, abolissant la frontière entre l'homme et l'animal. Les légendes évoquant des mariages entre hommes et ourses se terminent souvent par le retour de l'ourse à la vie sauvage en raison de différences trop profondes, et les histoires de femmes qui épousent un ours et ont un enfant ourson reprennent souvent les mêmes éléments, l'ourson retournant à la vie sauvage et finissant généralement abattu par un chasseur. L'ours peut aider les hommes en réintégrant les exclus dans leurs communautés, mais aussi devenir un messager de vengeance et de mort.
Les Inuits dépendent toujours largement de la chasse à l'ours pour vivre.
L'ours est largement présent en Amérique du Nord puisqu'on y trouve l'ours noir et sa sous-espèce, l'ours Kermode, mais aussi l'ours brun et ses deux sous-espèces que sont le grizzli et l'ours kodiak.
Avant l'arrivée des colons européens dans les Amériques, les premières nations amérindiennes étaient depuis longtemps en contact avec l'ours. Ces animaux considérés comme faisant partie des esprits les plus puissants étaient censés posséder de nombreux pouvoirs, leur symbolique étant du reste très similaire à celle que l'on retrouve chez les Lapons ou les Sibériens. Représentation du pouvoir personnifié par les chamanes, les ours ont suscité une crainte et une vénération quasi universelle qui semble à l'origine des divers rituels, légendes et contes à leur sujet. Un thème prééminent dans la mythologie amérindienne est celui de l'ours métamorphe et ancêtre, souvent en mesure de retirer sa peau afin de prendre une forme humaine, et d'épouser des femmes sous cette apparence. Sa progéniture peut avoir une partie de l'anatomie de l'ours, et les enfants, même très beaux, conservent une force étrange, ou se révèlent métamorphes eux-mêmes.
Claude Lévi-Strauss a largement étudié les mythes et les rites amérindiens, constatant que l'ours est universellement perçu comme « en partie humain ». La chasse à l'ours était couramment pratiquée par la plupart des Amérindiens, qui devaient s'abstenir de prononcer le nom de l'ours par superstition. Elle s'accompagnait de multiples marques de respect afin d'apaiser l'esprit de la bête avant de la dépecer et de s'approprier sa précieuse fourrure, sa viande et sa graisse, par exemple en lui faisant fumer le calumet de la paix.
C'est au nord-ouest du continent américain que le culte de l'ours fut le plus remarqué au début du XXe siècle. Tout comme en Europe, des danses se déroulaient lors de la sortie supposée de l'hivernation. Chez les Haïdas et les Tlingits, l'ours est l'animal des initiations.
À cause de leur apparence de fantôme, les ours Kermode, ou « spirit bears », tiennent une place importante dans la mythologie des Amérindiens de la région de Colombie-Britannique. Chez les Dakelh, en se revêtant d'une peau d'ours, il est possible de se transformer en cet animal et chez les Kwakwaka'wakw, les danseurs se masquent, revêtent une peau d'ours, et deviennent des chefs de guerre imitant l'ours en colère, ses gestes et ses grognements. On observe aussi une ségrégation envers les femmes, qui se voient interdire la consommation de pattes d'ours, voire tout contact indirect avec cet animal en raison de sa symbolique libidineuse. Ainsi, les Amérindiens établis près de la rivière Thomson n'introduisaient jamais la dépouille de l'ours dans une case ou une tente en passant par la porte, car les femmes empruntent ce passage. Les enlèvements de femmes solitaires par des ours sont fréquents dans toutes les légendes, et les femmes Tlingits qui trouvent les traces d'un ours supplient la bête de ne pas les enlever.
Les Algonquins du Canada font de l'ours leur ancêtre et l'appellent même « grand-père ». L'ours noir américain, ou baribal, présent dans toute la région nord-est du pays, fait partie intégrante des cultes religieux et traditionnels des Algonquins mais aussi des Iroquois du Nord, et de plusieurs tribus de langue sioux telles que les Winnebagos. Il semble que la tête de l'animal soit tout particulièrement associée à des rituels incluant la consommation de son cerveau, ainsi, chez les Attikameks, le crâne de l'ours est suspendu à un arbre symbolisant l'arbre du monde, qui permet la montée au ciel. La consommation de viande d'ours prenait un caractère sacré et marquait des cérémonies telles que la « Big House Ceremony » du Delaware et la danse de l'ours de la Mesquakie ; la viande était aussi placée en offrande aux morts. Chez les Innus, l'ours était réputé pleurer ou se masturber tel un homme.
Les Indiens pomos en Californie du Sud ont un rite de passage où l'ours grizzly tue les jeunes candidats et creuse un trou dans leur dos avec ses griffes, et pensent que tout mort non incinéré revient métamorphosé en ours. Chez les Indiens pueblos, l'ours est l'animal des pouvoirs souterrains, son nom est donné à un foyer rituel situé au fond des temples et chez les Cherokees, l'ours est réputé pouvoir lire les pensées humaines.
Les griffes d'ours se voyaient associer de nombreuses vertus, et les chamanes tsimshian officiaient en portant une couronne de griffes de grizzly, mais l'ours pouvait aussi être lui-même médecin ou détenteur de secrets, ainsi, les Pawnees font des pattes de l'ours le siège de ses pouvoirs médicaux et les Chippewa pensent que c'est l'ours qui a transmis le secret des plantes médicinales à l'homme ; un homme qui rêve d'ours sera donc particulièrement apte à exercer la médecine. Les Pomos et les Cherokees parlent de « docteur-ours » et pour les Pawnees, l'ours, fils du soleil, est à l'origine de la médecine, voire de la découverte du feu. Les sorciers maidu officient en se dandinant comme des ours pour soigner leurs patients.
Les tribus des Algonquins, Micmacs, Narragansetts et Cherokees considèrent la constellation de la Grande Ourse comme un ours poursuivi par trois chasseurs. Chaque position que prend la constellation au cours de l'année illustre un épisode de la chasse : poursuite, mise à mort de l'ours, puis résurrection chaque année.
Dans le Delaware, les Amérindiens parlent d'un ours géant, « The Naked Great Bear », qui les attaquait et les dévorait. Un monstre similaire, Ganiagwaihegowa, illustre aussi cette peur de l'animal, décrit comme un ours géant uniquement vulnérable sous la plante de ses pattes de devant, il était représenté comme glabre, et réputé dévorer tout ce qui croisait son chemin.
Il existe également de nombreuses légendes où des Amérindiens se métamorphosent en ours, et vice versa, tout comme des unions entre ours et humains. Ainsi, le grand ours blanc Waiabskinit Awase peut prendre forme humaine à volonté et un conte tsimshian raconte qu'une femme toucha la patte d'un ours et, croyant qu'il s'agissait d'un homme, elle le prit pour époux. Ces transformations concernent aussi les jeunes et vieilles femmes chez les Modocs et les Klamaths. Il arrive que des enfants soient nourris par des ours dans les mythes iroquois.
Un conte iroquois veut que l'ours n'ait pas de queue soit parce qu'il a volé, soit parce qu'il a pêché du poisson en plongeant cet appendice dans de l'eau qui a ensuite gelé.
En 1902, le président américain Theodore Roosevelt se rendit dans le Mississippi et participa à une partie de chasse au cours de laquelle il décida d’épargner un petit ours noir blessé. L’épisode fut relaté dans un article du Washington Post. Clifford K. Berryman l’illustra par un dessin appelé Drawing the Line in Mississippi, qui représente le président et l’ours en question. Rapidement, l’anecdote devint populaire et deux émigrants russes, Rose et Morris Mictchom, créèrent un ours en peluche qu’ils baptisèrent « Teddy », diminutif du prénom Theodore, en hommage au 26e président des États-Unis.
Aux États-Unis, l'ours noir est l'animal d'État de Louisiane, du Nouveau-Mexique, et de Virginie-Occidentale. Le grizzly est celui du Montana et de Californie.
Le Smokey Bear fait partie de la culture américaine depuis son invention en 1944. Désormais connu de presque tous les Américains avec son message « Vous seuls pouvez prévenir les incendies de forêt », il est devenu un symbole de la préservation de terres boisées.
À Wall Street, l'image de l'ours (Bearish) symbolise une tendance financière baissière, à l'inverse du taureau qui symbolise une tendance haussière. L’Ours noir est, en outre, l’emblème de l’université du Maine. L’une des trois mascottes des Jeux olympiques d’hiver de 2002 à Salt Lake City était un ours noir du nom de Coal (« charbon »).