Salomon de Caus - Définition

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Introduction

Salomon de Caus
Salomon de Caus
Présentation
Nom de naissance  
Naissance 1576
Dieppe 
Décès 1626 (à 50 ans)
Paris
Nationalité France  France
Activité(s) Ingénieur et architecte et Musicologue
Formation  
Œuvre
Réalisations
  • jardins de son palais de Greenwich et de Somerset House
    * jardins du palais de Heidelberg.
Publications
  • la Perspective avec la raison des ombres et miroirs
    Hortus Palatinus
    * les Raisons des forces mouvantes avec diverses machines tant utilles que plaisantes aus quelles sont adjoints plusieurs desseings de grotes et fontaines
    * Institvtion harmoniqve divisée en devx parties : en la premiere sont monstrées les proportions des intervalles harmoniques, et en la devxiesme les compositions dicelles
Entourage familial
Famille  

Salomon de Caus, né vraisemblablement à Dieppe en 1576 en Normandie, dans le pays de Caux et mort à Paris fin février 1626, est un ingénieur et architecte français.

Son œuvre couvre des domaines aussi divers que l’architecture, la mécanique, l’hydraulique, la perspective et la musique, la construction des orgues et des cadrans solaires ; il a orné les demeures royales d’Angleterre d’inventions merveilleuses ; il a construit des palais en Allemagne ; le premier, il s’est servi de la force de la vapeur dans la construction d’une machine hydraulique ; malgré tous ces travaux, sa vie est restée presque inconnue jusqu’à l’époque moderne.

Biographie

Dès sa jeunesse, les sciences et les arts occupèrent Salomon de Caus, qui à l’exemple des artistes encyclopédistes de la Renaissance, voulait posséder la somme du savoir humain. Il étudia la peinture, les langues anciennes, les ingénieurs, les architectes et les mathématiques. Porté vers la mécanique par un goût particulier, il s’appliqua de bonne heure à cette science, encore alors occupée à la recherche de curiosités antiques, telles que la statue de Memnon et les pigeons d’Archite, ou de l’arcane qui mettrait en jeu toutes les vertus latentes de la nature afin d’opérer des miracles. Ensuite, il voyagea pour perfectionner ses connaissances, se rendant d’abord en Italie, où il séjourna quelque temps, puis en Belgique, en 1605, où il occupa les fonctions d’ingénieur des archiducs Albert et Isabelle. De là, il passa, en 1610, il se rendit en Angleterre, et entra au service de prince de Galles jusqu’à sa mort, survenue deux ans plus tard ; il fut attaché comme maître de dessin à la princesse Elisabeth pour satisfaire, dit-il, « à leur gentille curiosité qui demandait toujours quelque chose de nouveau ».

Le prince de Galles lui ayant confié le soin de décorer les jardins de son palais de Greenwich et de Somerset House, Salomon de Caus peupla les jardins de Richmond de groupes mythologiques : dans les décorations de cette célèbre résidence, figuraient toutes les divinités olympiennes dans les principaux épisodes de leur vie. Un groupe représente Pan et Apollon jouant de la lyre et du flageolet devant Midas et Tmolos, juges du combat ; un autre groupe, la nymphe Écho répondant à un satyre, ete. Cette mythologie était mise en jeu par des machines hydrauliques qui faisaient jaillir les eaux au milieu de ces statues allégoriques.

En 1612, il publie, à Londres, la Perspective avec la raison des ombres et miroirs, par Salomon de Caus, ingénieur du sérénissime prince de Galles, Londres, Jan Norton ; et Francfort, chez la vevfe de Hulsius. La dédicace, datée de Richmond, le 1er octobre 1611, montre que les travaux dont il est chargé l’ont empêché d’augmenter son ouvrage de plusieurs figures, et d’en achever un autre qu’il avait commencé.

Lorsque la princesse Elisabeth, qui avait épousé, le 14 février 1613, le prince-électeur du Palatinat, Frédéric V, partit pour l’Allemagne, elle emmena avec elle son maître de dessin en qualité d’ingénieur et d’architecte. Dès son arrivée en Allemagne, en 1614, Salomon de Caus fut chargé de diriger la construction des bâtiments nouveaux que le prince-électeur se proposait d’ajouter à son palais de Heidelberg. Pour entourer de jardins le nouveau palais, on livra à Salomon de Caus une sorte de fourré sauvage, le Friesenberg, montagne inculte, hérissée de rochers nus et creusée de profonds ravins. L’ingénieur normand fit remuer la montagne de fond en comble, et bientôt, sur l’emplacement de ce site désert, s’élevèrent une multitude de volières, de beaux jardins tout remplis d’ombre et de fraîcheur, ornés de maisons de plaisance, décorés d’arcs de triomphe et de portiques, égayés de fontaines jaillissantes et de grottes rocailleuses.

Les jardins du palais de Heidelberg, qu’il avait traités avec beaucoup d’indépendance et de goût et avec une grande richesse d’imagination, véritable « huitième merveille du monde » de son temps, ont fait l’admiration de l’Allemagne jusqu’à l’époque où ils furent détruits pendant l’un des sièges, suivis de pillage, qui désolèrent Heidelderg de 1622 à 1688. Le bâtiment anglais a perdu jusqu’aux derniers vestiges de sa distribution et de sa décoration ; le palais de Frédéric V, dont les ruines sont depuis longtemps converties en tonnellerie, et la porte Élisabeth. On y trouvait, suivant Franz Hugler, l’indépendance qui s’affranchit des règles des écoles, mais non de celles du goût. Salomon de Caus en a décrit la conception dans un volume in-folio publié à Francfort en 1620, sous le titre de Hortus Palatinus. Les planches de ce rarissime volume que ne possède aucune des bibliothèques publiques de Paris sont du célèbre graveur d’alors, Théodore de Bry. L’édition faite aux frais du palatin, fut sans doute anéantie presque entièrement avec les chefs-d’œuvre qu’elle reproduisait dans un des sièges de 1622 à 1688.

Salomon de Caus dirigeant la création des jardins d’Heidelberg.

C’est pendant le cours de ces derniers travaux, lorsqu’il dirigeait la construction des jardins de Heidelberg, que Salomon de Caus publia, en 1615, chez Jan Norton, libraire anglais établi à Francfort, son ouvrage intitulé les Raisons des forces mouvantes avec diverses machines tant utilles que plaisantes aus quelles sont adjoints plusieurs desseings de grotes et fontaines. Après la dédicace, adressée à Louis XIII, vient une poésie laudative, due à la plume d’un peintre et bel esprit du temps, du nom de Jean Le Maire. Salomon de Caus y développe une théorie relative à l’expansion et à la condensation de la vapeur, qui le fait considérer comme un pionnier de l’utilisation pratique de la force motrice de celle-ci. Le titre de cet ouvrage pourrait faire croire qu’il est consacré tout entier à l’étude des forces qui mettent les machines en jeu. Cependant, cet ouvrage se compose de trois livres, qui ont pour titres : 1. les Raisons des forces mouvantes ; 2. Desseings des grottes et fontaines propres pour l’ornement des palais, maisons de plaisance et jardins ; 3. Fabrique des orgues. C’est dans le premier livre, les Raisons des forces mouvantes, que se trouve l’article relatif à la vapeur d’eau. Il ne contient que six pages relatives à l’équilibre de la balance, du levier, de la poulie, des roues à pignons dentelés et de la vis; le reste est consacré à la description de diverses machines hydrauliques propres à l’élévation des eaux. Vient ensuite l’exposition des moyens à employer pour construire des grottes artificielles, des fontaines rustiques et des cabinets de verdure pour l’ornement des jardins. Le troisième livre est un traité pratique assez complet de la fabrication des orgues d’église.

La même année, Salomon de Caus fit paraître un traité sur la musique, intitulé : Institvtion harmoniqve divisée en devx parties : en la premiere sont monstrées les proportions des intervalles harmoniques, et en la devxiesme les compositions dicelles. Dans la préface de cet ouvrage, dédiée à Anne de Danemark, épouse de Jacques Ier d’Angleterre, Salomon de Caus entreprend une dissertation historique pour prouver l’excellence de la musique, et il invoque l’histoire sacrée et l’histoire profane pour établir l’utilité de cet art, qui, selon lui, « doit être colloqué au-dessus de toutes les sciences humaines. » Ce traité réunit un condensé très clair des théories musicales de la Renaissance, exposant notamment le calcul des différents intervalles, la nature et les caractéristiques des différents modes musicaux, et quelques préceptes de contrepoint. Il est précédé de préfaces où de Caus prend à témoin l’histoire sacrée et l’histoire profane de l’excellence de la musique et de ses merveilleux effets. Entre autres preuves des bons effets de la musique, il affirme que « la « pudicité de Clytemnestre, femme d’Agamemnon, fut conservée aussi longtemps qu’un certain musicien dorien demeura avec elle. » Le tout a été traduit en allemand par Gaspar Troste, avec notes, additions et corrections.

Salomon de Caus exerçant les fonctions d’ingénieur du roi dans la ville de Paris.

En 1620, Frédéric V, trahi par la fortune, dut chercher refuge en Hollande. Peut-être Salomon de Caus, qui résidait chez le palatin de Bavière depuis dix ans, perdit-il sa situation. Il eut le désir de revoir le pays qu’il avait quitté dans sa jeunesse. Revenu en France, il y obtint, l’année suivante, le titre d’architecte et ingénieur du roi. Attaché par Louis XIII, aux travaux qu’il faisait exécuter dans sa capitale, Salomon de Caus publia à Paris, en 1624, un ouvrage intitulé : la Practique et la démonstration des horloges solaires, avec un discours sur les proportions, tiré de la raison de la trente-cinquième proposition d’Euclide, et autres raisons et proportions, et l’usage de la sphère plate à Paris, chez Hyerosme Drouart, ouvrage dédié au cardinal de Richelieu et honorablement cité dans la Bibliographie astronomique de Lalande. Il obtint de l’édilité parisienne l’application de sa proposition de « nettoiement des boues et immondices des rues et places publiques », nouveau système permettant d’élever les eaux de la Seine et les faire servir à l’assainissement de la capitale. Les pompes Notre-Dame et de la Samaritaine ne furent établies qu’une cinquantaine d’années plus tard.

Ses préfaces font connaître Salomon de Caus comme un ami des lettres et de la musique, citant Du Bartas, « excellent poète », rappelant les psaumes et usant de cette formule des huguenots : « À Dieu soit honneur et gloire éternellement ! » Il travaillait avec diligence à une traduction de Vitruve, que la mort l’empêcha de publier. À sa mort, il fut enterré au cimetière de la Trinité, le samedi 28 février 1626. En raison de cette circonstance, un décret impérial, du 2 mars 1864 a donné le nom de « rue Salomon de Caux », à l’une des rues qui encadrent le square des Arts-et-Métiers, à quelques centaines de mètres de l’emplacement de l’ancien cimetière de la Trinité, à l’issue du passage Basfour, à l’endroit même où passe aujourd’hui la rue de Palestro, où reposèrent les restes mortels de Salomon de Caus.

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