En mathématiques, en physique théorique et en ingénierie, un système dynamique est un système classique qui évolue au cours du temps de façon à la fois :
On exclut donc ici conventionnellement les systèmes « bruités » intrinsèquement stochastiques, qui relèvent de la théorie des probabilités (La théorie des probabilités est l'étude mathématique des phénomènes...).
L'évolution déterministe du système dynamique (En mathématiques, en physique théorique et en ingénierie, un système dynamique...) peut alors se modéliser de deux façons distinctes :
Il faut faire attention au sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) très particulier que prend la notion d’état pour la théorie (Le mot théorie vient du mot grec theorein, qui signifie « contempler, observer,...) des systèmes dynamiques. Un paradoxe (Un paradoxe est une proposition qui contient ou semble contenir une contradiction logique, ou un...) de Zénon permet de présenter la difficulté. Zénon demandait : « Soit une flèche en vol. À un instant, est-ce qu’elle est au repos ou en mouvement ? » Si on répondait qu’elle est en mouvement, il disait « Mais être en mouvement, c’est changer de position. À un instant, la flèche a une position, elle n’en change pas. Elle n’est donc pas en mouvement. » Si on répondait qu’elle est au repos, il disait « Mais si elle est au repos à cet instant, elle est aussi au repos à tous les autres instants, elle est donc toujours au repos. Elle n’est jamais en mouvement. Mais comment alors peut-elle passer (Le genre Passer a été créé par le zoologiste français Mathurin Jacques...) d’une position à une autre ? » Il en concluait qu’il n’est pas possible de dire des vérités sur ce qui est en mouvement. Tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) ce qui est en mouvement serait par nature mensonger et il n’y aurait pas de vérités à propos de la matière (La matière est la substance qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Ses...) mais seulement à propos des grandes idées, pourvu qu’elles soient immuables. Le sens commun est exactement inverse (En mathématiques, l'inverse d'un élément x d'un ensemble muni d'une loi de...). On croit plus couramment à la vérité de ce qu’on voit qu’aux vérités métaphysiques. La théorie des systèmes dynamiques rejoint le sens commun sur ce point (Graphie).
La notion d’état dynamique fournit une solution au paradoxe de Zénon : à un instant, la flèche est en mouvement, elle a une position mais elle est en train (Un train est un véhicule guidé circulant sur des rails. Un train est composé de...) de changer de position, elle a une vitesse (On distingue :) instantanée. Les nombres qui mesurent sa position et sa vitesse sont les valeurs de ses variables d’état. Les variables d’état sont toutes les grandeurs physiques qui déterminent l’état instantané du système et qui ne sont pas constantes a priori. On les appelle aussi les variables dynamiques. Si on prend une photo au flash on ne voit pas que la flèche est en mouvement, mais on peut le détecter par d’autres moyens, par l’effet Doppler par exemple, sans avoir à mesurer un changement de position. L’état dynamique d’un système est un état instantané, mais c’est un état de mouvement. Il est déterminé par les valeurs de toutes les variables d’état à cet instant.
Pour un système possédant n degrés de liberté, l'espace des phases Γ du système possède n dimensions (Dans le sens commun, la notion de dimension renvoie à la taille ; les dimensions d'une pièce...), de telle sorte que l'état complet du système à l'instant t est en général un vecteur (En mathématiques, un vecteur est un élément d'un espace vectoriel, ce qui permet...) à n composantes.
Un système dynamique discret est défini par une application bijective de l'espace des phases sur lui-même. Elle opère de la façon suivante : étant donnée une condition initiale x0 de l'état du système, le premier état suivant est :
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Le second état, qui suit immédiatement le premier, est :
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et ainsi de suite, de telle sorte que le n-ième état est donné par :
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Pour remonter dans le passé, il suffit d’inverser la fonction φ, ce qui est toujours possible pour une bijection (Une fonction f: X → Y est dite bijective ou est une bijection si pour tout y...).
On distingue plusieurs grands types de dynamiques en fonction de la nature mathématique (Les mathématiques constituent un domaine de connaissances abstraites construites à l'aide...) de l'espace des phases :
La fonction logistique (La logistique est l'activité qui a pour objet de gérer les flux physiques d'une...) est une application du segment [0, 1] dans lui-même qui sert de récurrence à la suite :
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où n = 0, 1, ... dénote le temps discret, x l'unique variable (En mathématiques et en logique, une variable est représentée par un symbole. Elle...) dynamique, et un paramètre.
La dynamique de cette application présente un comportement très différent selon la valeur du paramètre μ :
On obtient donc une succession de bifurcations de la régularité vers le chaos lorsque le paramètre augmente, résumée sur la figure ci-jointe.
Le nom d'application « chat » provient d'un jeu de mot anglais intraduisible en français : en effet, « chat » se dit « cat » en anglais, et Arnold utilisait ce mot comme abréviation de : « Continuous Automorphisms of the Torus », littéralement : « automorphismes continus sur le tore ».
L'application « chat » est une application du carré (Un carré est un polygone régulier à quatre côtés. Cela signifie que ses...) [0, 1] x [0, 1] dans lui-même définie par :
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où mod 1 signifie : modulo ( En arithmétique modulaire, on parle de nombres congrus modulo n Le terme modulo peut aussi...) 1. Cette condition entraine que le carré [0, 1] x [0, 1] voit ses bords recollés deux à deux pour former le « tore » du titre. Il s'agit d'un système dynamique conservatif, qui préserve la mesure de Lebesgue (La mesure de Lebesgue doit son nom au mathématicien français Henri Léon Lebesgue. Elle est d'une...) dx dy.
L'application de Hénon est une bijection du carré [0, 1] x [0, 1] dans lui-même définie par :
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où a et b sont deux paramètres, dont des valeurs typiques sont a = 1,4 et b = 0,3. Avec ces valeurs, la dynamique présente un attracteur étrange de nature fractale (On nomme fractale ou fractal (nom masculin moins usité), une courbe ou surface de forme...), de type Cantor.
Hénon a obtenu ses équations en cherchant une version simplifiée du système dynamique de Lorenz à temps continu introduit en 1963 (cf. plus bas). Le système dynamique de Hénon n'est pas conservatif, car le jacobien de la transformation est constant et vaut - b, qui est différent de l'unité dans les cas intéressants.