Les ressources en eau douce de surface comme les cours d'eau fournissent une eau brute qui contient énormément de pollutions qui la rendent non potable; il faut donc les éliminer. Dans ce but l'eau va subir un certain nombre de traitements nécessaires pour la rendre potable. Le traitement primaire de l'eau est composé des opérations suivantes:
Le dégrillage est la première étape d'une filière de traitement, qui consiste à retenir tous les gros déchets tels que les morceaux de bois, les bouteilles en plastiques, les canettes... Pour ce faire, on met en place un système de grilles, dont l'espacement est d'environ 50 mm. Dès que les grilles sont encombrées par les déchets, un racleur (appelé plus simplement râteau) monte le long des grilles et fait tomber ces déchets dans une benne qui une fois pleine va bien évidemment à la décharge.
Après avoir subit le traitement de coagulation, l'eau va être transférée dans un autre bassin. C'est dans ce bassin où va commencer véritablement l'accrétion. En effet rien ne s'oppose plus alors au rassemblement des colloïdes neutralisés. Il faut donc maintenir une agitation lente pour favoriser les accrétions. Celle-ci est accélérée par l'ajout d'un polymère c'est-à-dire d'une grande molécule constituée par la répétition d'un motif de base qui emprisonne les matières colloïdales agglomérées et formant ainsi des flocons volumineux qui se déposent par gravité. C'est le floc. Elle est aussi accélérée par une régulation d'un pH optimum pour obtenir la meilleure précipitation possible de l'ensemble des hydroxydes métalliques qui viennent d'apparaître grâce à la réaction de coagulation. On se sert d'hydroxyde de calcium Ca(OH)2 appelé aussi du lait de chaux ou chaux éteinte et d'acide sulfurique H2SO4 pour réguler ce pH optimum qui se situe entre 8.45 et 8.9.
Après avoir rassemblé les différentes petites particules en de beaucoup plus grosses, il va maintenant falloir faire décanter tout ceci. Dans un corps d'eau immobile les particules en suspension plus lourdes que l'eau sont soumises à leur poids apparent (poids réel moins poussée d'Archimède). Elles chutent lentement pour s'accumuler sur le fond : c'est la décantation. Leur vitesse de chute obéit à la loi de Stokes :
Une suspension se compose :
Ces particules sont donc soumises à une force résultante Fr, résultant
avec V le volume d'une particule: Fr = V(r2-r1)*g. De par cette force, les particules se mettent en mouvement (elles subissent une accélération). À mesure que la vitesse augmente, une nouvelle force appelée " traînée " et notée Ff apparaît. Elle s'oppose au mouvement. Lorsque Fr+Ff = 0, la vitesse se stabilise : c'est la vitesse de sédimentation Vs. La loi de Stokes donne cette vitesse Vs et soit :
Le terme : 2 /9 . [( r1 - r2 ). g ] / µ est constant: c'est la constante de Stokes notée C. La formule peut donc plus simplement s'écrire v = C . D² La loi de Stokes est valide pour des particules sphériques dont la taille n'excède pas 0,1 mm. En première approximation, elle est appliquée à toute particule sédimentaire de petite taille (sable fin, limon, argile). |
Une des techniques les plus simples concernant la décantation est la décantation statique par exemple avec un décanteur vertical. L'alimentation se fait par le bas, les particules sédimentent et peuvent être récupérées au fond du cône, tandis que l'eau traitée est évacuée par le haut, par débordement. La vitesse de sédimentation est malheureusement généralement faible. Il faut donc faire appel à la décantation dynamique grâce à laquelle on peut agir sur la trajectoire pour séparer en continu des particules de taille et de masse volumique différentes. Ce type de décanteur est aussi appelé décanteur à lamelles. Il améliore considérablement la vitesse de décantation. Les décanteurs actuellement utilisés sont dans de petites installations des décanteurs horizontaux à lamelles mais pour de très grosses installations, on lui préférera des décanteurs fonctionnant grâce à ce principe mais avec un fonctionnement encore un peu plus optimisé. Après cette étape très importante de la décantation, il reste encore à éliminer les particules plus petites encore grâce à une filtration.
Les premiers principes de filtrations avaient été inspirés par le filtrage naturel de l'eau par les différentes couches de la Terre que traversait l'eau avant d'atteindre des " réservoirs souterrains ". Malheureusement ce procédé était beaucoup trop lent pour de grosses quantités d'eau à traiter. Il faut quand même noter que ce procédé est par contre excellent au niveau de la qualité de l'eau filtrée.
On utilise maintenant des batteries de filtres en fonctions du traitement qu'a subitl'eau avant d'arriver à ce stade. Pour une station de traitement d'eau classique, les divers traitements ont étés : mélange rapide avec un coagulant, floculation, décantation, filtration.
La filtration nécessaire après tous ces traitements est un filtrage rapide appelé filtration conventionnelle mono ou bi-couche. Les matériaux de filtration rencontrés dans le traitement des eaux de consommation sont nombreux. Ils doivent présenter les qualités suivantes : ils doivent être insolubles, non friables, et ne doivent relarguer aucune substance susceptible d'altérer les qualités de l'eau.
Les trois matériaux les plus employés sont :
Pour une filtration classique les matériaux les plus courants sont le sable et l'anthracite. Le sable est employé seul en tant que monocouche ou associé à de l'anthracite dans les filtres bicouches. Les supports de filtration biologique (déferrisation, démanganisation, nitrification, dénitrification) sont le sable et le charbon actif en grains.