Canoë-kayak - Définition

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Le canoë et le kayak sont deux pratiques sportives similaires mais distinctes : elles diffèrent par la pagaie et par la position dans le bateau. Pagaie simple et position à genoux pour le céiste, pagaie double et position assise pour le kayakiste.

Les deux mots canoë et kayak s'associent dans le nom du sport qui les rassemble, le canoë-kayak. Cette association crée une confusion dans un esprit non averti car le canoë-kayak ne correspond pas à un type de bateau.

Historique

En canoë, l'embarcation qui nous vient des Indiens d'Amérique du Nord, la propulsion et la direction sont assurées par une pagaie simple. En kayak, l'embarcation, qui nous vient des Inuits (nom que se donnent les peuples plus connus sous le nom d'Esquimaux), en particulier des Aléoutes, une pagaie double est utilisée. La qualification de canoë ou de kayak tient donc plus de la pagaie et de la position d'assise qu'au nombre de ses occupants : il y a des canoës simples et des kayaks biplaces par exemple.

On trouve d'autres pratiques de la pagaie à travers les temps, les peuples, les régions : pirogues (Amériques), skisurf (Polynésie)... Et elles sont pratiquées pour divers usages : moyen de transport, annexes à de plus grandes embarcations, loisirs de promenades, de sport à sensation, de glisse.

Ces pratiques ont beaucoup évolué depuis la fin du XXe siècle par l'emploi de nouveaux matériaux et procédés de fabrication dans les embarcations elles-mêmes, mais également dans la pagaie ou les accessoires de sécurité. Les embarcations ont pris des caractéristiques propres à de nouvelles pratiques, avec le développement de disciplines techniques et exigeantes (free-style, haute rivière...) ou élargies à un plus grand public (embarcations non pontées, c'est-à-dire que le pagayeur est assis sur et non plus dans, avec ou sans autovideur...). La forme actuelle des canoës et kayaks dépend plus de la pratique à laquelle ils sont destinés que de leur origine. Il est ainsi facile de confondre un canoë avec un kayak de loisir en eau vive tant leurs formes sont proches. Seule la position assise ou à genoux du pagayeur permet encore de les différencier.

Développement technologique

Les premiers matériaux flottants étaient le bois, sous forme de tronc creusé pour la pirogue monoxyle ou sous forme de branches légères liées pour les pirogues en roseaux ou en balsa.

Ensuite des assemblages de planches de bois ou d'écorce permirent de modifier les formes contraintes du tronc creusé. La construction de structures de bois recouvertes de peaux entraîna un allègement des flotteurs et des usages autres que le transport, par exemple la chasse en kayak dans les mers des régions nordiques.

Des outres de peaux gonflées d'air furent utilisées aussi pour la traversée de rivières, préfigurant les flotteurs gonflables modernes en tissus enduits de caoutchouc ou produits synthétiques.

Dans plusieurs régions du monde en 2003, ces embarcations traditionnelles continuent d'être utilisées, par exemple les pirogues en balsa du lac Titicaca.

Aujourd'hui les embarcations de compétition comme de plaisance sont construitent avec des matériaux plus modernes, même si le bois est toujours apprécié pour sa beauté et sa légerté (on retrouvera plus des bateaux de bois dans la pratique du sport au niveau non compétitif). Donc on utilise le fibre de verre, le kevlar et le carbone pour construire des embarcations solides et légères. Des mélanges ipoxyque ou de polyestère sont utilisés pour solidifié les matériaux. Un stuc de couleur sera souvent appliqué pour donner une belle couleur à l'embarcation.

De plus, il n'y a pas seulement les matériaux qui ont changés avec le temps, mais aussi la forme des bateaux. Ainsi, avec les années les canoës sont passé d'une forme dite "peanots" pour adopter une ligne plus effilée. À noter que les règlements de l'ICF (Internationnal Canoe Federation) oblige les embarcations à avoir une longueur minimal et un poids minimal. Avant les années 2000 il y avait aussi un règlement sur la largeur des bateaux. Lorsque les ingénieurs ont tenté de profiler les bateaux un peu plus, ils se sont mis à créer des ailes aux extrémités des canoës et des kayaks pour respecter le réglement de largeur. L'affaire devint ridicule et l'ICF retira cette interdiction, ce qui amena des bateaux très mince, mais beaucoup moins stable.

Pratique du sport d'eau calme

Le canoë-kayak d'eau calme se pratique bien sûr de deux façons différentes. Les deux types d'embarcations oblige le kayakiste ou le canoéiste à adopter des techniques différentes, même si très souvent les concepts sont les mêmes.

Kayak : Le kayakiste est assis dans son bateau et ses pied repose sur une barre communément appelé "Barre à pied". Cette dernière est perforée sur son long pour laisser dépasser la barre de gouverne qui contrôle son gouvernail. C'est là une différence majeure entre les deux types de bateaux, puisque le canoë est entièrement contrôlé par la rame. Le kayakiste est assis assez près de la barre à pied, ses jambes étant passablement recourbées pour permettre la poussée. Il faut comprendre que ce n'est pas le kayak qui avance sur l'eau, mais l'eau qui avance sous le kayak. Tout le mouvement est pensé pour tirer le bateau, non le pousser.

La force de traction du kayak contrairement à ce que l'on peut croire n'est pas créée par les bras qui sont en fait accessoires au mouvement. Toute la force vient de deux axes très efficaces du corps humain, soit les jambes et le tronc. Rapidement, le mouvement peut être disséqué en trois parties. Le "catch" qui consiste à entrer une palme de la pagaie dans l'eau avec vigueur et avec le bon angle pour permettre une bonne prise dans l'eau. Ensuite vient le "bloc" qui consiste à bloquer ses bras, durcir son tronc et à l'aide de sa jambe du côté de la palme utilisé amorcer une traction en poussant sur la barre. L'effet escompté est de pousser la hanche qui fera tourner le tronc. Cela avec la synergie du bloc des bras permettra à la pagaie de tirer de l'eau. L'image que les entraîneurs utilisent pour décrire le mouvement est que la pagaie doit entrer à chaque coup dans un bloc de béton fendu pour y laisser passer la pagaie. Celui-ci ne bougera pas, c'est le kayak qui va avancer avec l'aide de la traction du tronc et de la hanche. Finalement, le mouvement est finalisé par la "sortie" qui consiste à relever le coude à la fin du mouvement de jambe pour préparer l'autre coup.

Le Canoë : Le mouvement du canoë est différent, mais le concept est le même (penser au bloc de béton). Le mouvement est amorcé par la hanche du côté de la rame (on ne rame que d'un côté en canoë) qui avance au maximum vers l'avant. Le but est d'aller chercher le plus de distance possible vers l'avant. Ensuite, le canoéiste laisse tomber son poids dans l'eau. Au moment ou la rame est complètement immergée, il se relève. Par le fait même il tirera son bateau à l'aide de cet appui dans l'eau. Dès que ce mouvement s'amorce, il commence déjà à prévoir le prochain en repropulsant sa hanche vers l'avant. La direction est assurée par des coups plus au large ou un des coups de poignet à la fin du coup ("coup en J" ou "courant J").

La difficulté du sport provient de l'instabilité des bateaux. En effet, le mouvement technique ne serait pas si dur à appliquer si l'embarcation n'était pas si versante. Mais le but du sport est d'aller le plus vite possible, d'où la nécessité d'embarcations profilées. Le kayakiste ou canoeiste est donc en constante situation de précarité et même les meilleurs au monde ont des pertes d'équilibre, surtout dans les fins de courses ou le corps est fatigué par l'effort.

De nombreux type d'embarcations sont disponibles pour la course. Du bateau monoplace, au biplace, au quadriplace. Dans le jargon on qualifie le type d'embarcation par sa première lettre et son nombre de place. Par exemple, un kayak biplace sera dénommé K-2 ou C-2 pour un canoë biplace. Le but de la course est d'arriver le premier à la fin tout en restant dans son bateau et ne sortant pas de son corridor. Des officiels suivent les courses dans des embarcations motorisées et peuvent disqualifier des bateaux durant la course.

Organisation de l'activité en France

La Fédération française de canoë-kayak (FFCK) catégorise les activités de canoë et de kayak en fonction de la nature du milieu aquatique où elles sont pratiquées : eau vive, eau calme, mer. L'eau vive correspond aux milieux aquatiques de types rivière ou fleuve avec des mouvements d'eau ayant un effet direct plus ou moins fort sur l'embarcation : rapides, marmites, drossages, vagues, tourbillons. L'eau calme permet à tout novice d'agir sur la maniabilité de son embarcation sans être perturbé outre mesure par le milieu aquatique où il se trouve. La mer rassemble les activités en océan, mer ou estuaires de fleuves.

Selon ces milieux aquatiques, les pratiques, le matériel, les techniques diffèrent. La Fédération française les a recensées comme suit :

  • En eau vive, sont pratiqués :
    • le slalom (descente de partie de rivière avec des contraintes),
    • la descente (consiste à parcourir une portion de rivière en un temps le plus court possible),
    • la nage en eau vive (il ne s'agit plus de kayakiste à proprement parler, mais de nageurs équipés d'un flotteur servant aussi de protection),
    • le kayak freestyle (réaliser des figures sur une série de vagues),
    • le raft (descendre des rapides sur une embarcation pneumatique en équipe),
    • la haute rivière (la descente de rapides très dur à franchir).
  • En eau calme, sont pratiqués :
    • la course en ligne (parcourir une distance précise le plus rapidement possible),
    • le kayak-polo (un sport d'équipe qui se joue sur un terrain particulier équipé de cages ; il se rapproche du basket et du hand-ball),
    • le marathon (descendre une longue distance en canoé ou en kayak, sur une rivière ou en eau calme, avec des obstacles nécessitant parfois de porter l'embarcation),
    • le dragon boat, la randonnée.
  • En mer, enfin, sont pratiqués :
    • le wave-ski (kayak surf de mer, se rapproche du surf au niveau des compétitions),
    • le merathon (marathon version mer), la pirogue (Va'a).

Cette classification fédérale oublie un grand nombre de kayakistes et canoéistes qui pratique dans un but de loisir sur des rivières dont le niveau de difficulté varie du très facile à très difficile suivant leur niveau et leur intérêt. C'est " l'élite " de ces pratiquants qui fait de la haute rivière.

Spécificité canadienne

Le Canada est le seul pays au monde à avoir dans sa liste d'embarcation de compétition un canoë de 15 rameurs. Communément appelé "War Canoë" il provient des premiers habitants de l'Amérique, les Iroquois par exemple qui se déplaçaient sur les rivières canadienne pour faire la guerre. Leur bateau était semble-t-il très rapide et semblable au C-15. Bien sûr, aujourd'hui se dernier est conçu exclusivement pour la course et a subi des refonte majeure pour optimiser sa vitesse.

Le bateau est en fait un grand canoë de 14 rameurs (7 gauchers, 7 droitiers) et d'un barreur debout à l'arrière. Ce dernier s'occupe de la direction, mais occupe aussi le poste de chef de bateau (souvent l'entraîneur). C'est une embarcation rapide considérant son poids et le bois est encore le matériel le plus répandu et le plus prisé pour ces embarcations.

Les courses de "War Canoë" sont très impressionnantes en raison de la grosseur des bateaux qui coursent dans les mêmes couloirs que le reste des bateaux.

Compétitions

Les compétitions sont gérées essentiellement par la Fédération internationale de canoë, reconnue par le CIO et l'AGFIS.

  1. Olympiques. Deux disciplines :
    1. la vitesse sur 500 m et 1000 m en couloirs de bassin plat, la finale est accessible à travers des courses éliminatoires.
    2. le slalom en bassin d'eau vive ; le parcours de 300 m à 400 m contre la montre comprend des passages de portes qui peuvent entraîner des pénalités en cas de passage incorrect.
  2. non olympiques : la FIC gère la descente de rivière d'eau vive contre la montre, le kayak-polo, le dragon-boat, le marathon, le freestyle, le kayak-surf, le rafting dans certains pays, et le canoë à voile.

Des discussions concernant le va'a (pirogue à balancier du Pacifique) sont en cours.

Compléments

Le terme de canoë-kayak en France recouvre les pratiques des sports de la pagaie qui est le levier de propulsion de bateaux " flotteurs " très divers en formes, en matériaux et en dénominations ; les embarcations mues à la pagaie sont parmi les plus anciens moyens de déplacement humains, utilisant les chemins d'eau, bien longtemps avant la roue sur les chemins de terre.

Le canoë-kayak en 2003 recouvre le sport de compétition olympique, des disciplines compétitives non olympiques et les pratiques de loisir et de tourisme libre ou commercial.

La pirogue traditionnelle est une embarcation de transport et de fêtes dans de nombreuses régions d'Afrique et d'Asie.

Le canoë-kayak de loisir ou de tourisme est pratiqué dans les espaces de mer ou grands lacs, de rivière coulante et d'eau vive. La sécurité nécessite la maîtrise de la direction du bateau, un entraînement technique et physique et un équipement variables selon les difficultés prévisibles du parcours : des informations sur les conditions du parcours seront à rechercher.

Les formes de bateaux-flotteurs utilisés en loisir et tourisme sont essentiellement le canoë, le kayak ou le raft.

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