Basilique Notre-Dame de Montligeon - Définition

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Introduction

Basilique Notre-Dame de Montligeon
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
48° 29′ 0″ Nord
       0° 39′ 20″ Est
/ 48.48333, 0.65556
 
Pays France
Région Basse-Normandie
Département Orne
Ville La Chapelle-Montligeon
Culte Catholique romain
Type Basilique
Début de la construction 1894
Fin des travaux 1911
Style(s) dominant(s) Néo-gothique
Protection IMH, 28/12/1978

La basilique Notre-Dame de Montligeon est un édifice néo-gothique situé dans la commune française de La Chapelle-Montligeon et érigée de 1894 à 1911 par l'architecte Maître Tessier. Elle est consacrée à Notre-Dame Libératrice des âmes du Purgatoire. Elle est donc tout naturellement dédiée à la prière pour les défunts. Ses vitraux sont réputés et possèdent la double particularité de constituer un vaste ensemble, panorama de l'art du verre de 1917 à 1971, et de n'aborder que le seul thème de l'Eschatologie et de la Communion des saints.

Histoire de la Basilique

L'histoire de la Basilique Notre-Dame de Montligeon est intimement liée à la personnalité de l'Abbé Paul Buguet (1843-1918), fondateur de « l'Œuvre Expiatoire pour la délivrance des âmes délaissées du Purgatoire ».

L'abbé Buguet et la fondation de l'Œuvre Expiatoire

Médaille du 25ème anniversaire de l'arrivée de Mgr Buguet à Montligeon en 1903
Revers de la médaille. On y voit la lanterne qui ne sera jamais construite

Nommé curé de La Chapelle-Montligeon, l'abbé Buguet s'y installe le 1er août 1878. C'est un village fortement touché par l'exode rural. Voyant les forces vives de sa paroisse fuir la misère dans les villes, le curé, influencé par le catholicisme social d'Albert de Mun, s'enquiert de leur offrir du travail. Il s'y emploie de 1878 à 1884 en fondant successivement un atelier de fabrication de jerseys puis de dentelle et enfin une ganterie. Ces projets échouent plus ou moins rapidement.

Soucieux de la vie temporelle de ses ouailles, il ne néglige pas pour autant leur bien spirituel. Il remarque que les familles de plus en plus nombreuses, oublient petit à petit et parfois même rapidement leurs défunts. C'est un sujet qu'il affectionne particulièrement. La mort subite de son frère en 1876, écrasé par une cloche de l'église de Mortagne-au-Perche, ainsi que la mort de chagrin l'année suivante de ses deux nièces témoins du drame, pousse l'abbé à la réflexion : que sont devenues leurs âmes?

Ce n'est qu'en 1884, que l'abbé Buguet réalise l'idée qui le poursuit depuis tant d'années : fonder une association de prières pour les défunts. Le 4 octobre 1884, l'évêque de Séez approuve la fondation de l'« Œuvre Expiatoire pour la délivrance des âmes délaissées du Purgatoire ».

Le zélé curé commence à voyager dans le Perche alentour, puis dans les diocèses de France, pour propager son œuvre. Celle-ci prend rapidement de la renommée. Dès 1893, le Pape Léon XIII l'érige en "Archiconfrérie" et en 1895, il lui accorde le titre-privilège d'Archiconfrérie Prima-Primaria, ce qui fait d'elle l'œuvre Mère de toutes les associations dédiées aux âmes du Purgatoire.

De 1895 à 1899, l'abbé Buguet étend son œuvre qui acquiert, grâce à ses nombreux voyages à l'étranger, une renommée internationale. Un secrétariat est mis en place à Rome sous la protection du Cardinal Parocchi. L'Office des défunts est célébré chaque jour à l'église Santa Maria in Monte Santo, Plaza del Populo.

Pour faire connaître davantage son œuvre et garder contact avec les adhérents, l'abbé Buguet a le génie de faire imprimer des tracts, des images et un petit bulletin dans une imprimerie qu'il fonde pour l'occasion. Il a ainsi réussi à lier les deux projets qui lui tenaient à cœur, la prière pour les défunts et le travail de ses paroissiens! Tous deux prendront une ampleur inimaginable...

En 1892, la petite église paroissiale du XVIe siècle ne pouvant plus contenir le flot des pèlerins, l'abbé Buguet entreprend les démarches en vue de la construction d'un édifice plus grand. L'accord de son évêque étant donné, il se met en quête de fonds pour financer les travaux. Le 4 juin 1896, la première pierre est bénite. Le 1er juin 1911, la nouvelle église est honorée d'une première messe. Elle devient en 1913, le siège de l'Archiconfrérie Prima-Primaria appelée « Œuvre Expiatoire pour la délivrance des âmes délaissées du Purgatoire ». Elle est consacrée le 28 août 1928 et placée sous la protection de Notre-Dame Libératrice. Le lendemain, le Pape Pie XI lui confère le titre de Basilique Mineure.

L'abbé Buguet simple curé de campagne en 1878, meurt Protonotaire Apostolique en 1918.

Construction et architecture de la Basilique

La Basilique de Montligeon est un édifice néo-gothique en forme de croix latine de 74 mètres de long et de 32 de large. Il comporte deux vastes transepts, trois nefs, seize chapelles latérales, et un déambulatoire desservant les chapelles absidiales. Les voûtes sur croisées d'ogives sont soutenues par six piliers et vingt colonnes imitées du XIIIe siècle. Les clefs de voûtes s'élèvent à 23 mètres.

Deux flèches de 60 mètres encadrent la façade. L'architecte avait même projeté d'élever à la croisée des transepts une tour-lanterne que l'on peut voir en couverture des premiers bulletins "Almanach de l'Espérance". Ce projet n'a probablement pas pu être poursuivi car les fondations ne pouvaient assurer la stabilité requise.

Les matériaux utilisés pour cette majestueuse basilique sont de provenances diverses : sable de la Loire, pierre blanche calcaire de Charente et du Poitou, granit d'Alençon ou de Bretagne... Tous ces matériaux arrivent par voies ferrées jusqu'à la Gare de Mauves-Corbon. Ils sont ensuite acheminés pendant six kilomètres jusqu'à Montligeon à dos de Percherons!

Aménagement intérieur

Le maître-autel

L'imposant maître-autel, taillé dans le marbre blanc de Carrare, n'est installé qu'au début de 1919. Exécuté à Cholet, dans les ateliers de Maître Biron, il est orné de 14 statuettes de saints et d'anges et de bas reliefs représentant la mise au tombeau du Christ et les scènes évangéliques de résurrections et de vie de la Vierge.

Depuis 1971, un nouvel autel est installé à la croisée des transepts.

La statue Notre-Dame de Montligeon

La statue Notre-Dame de Montligeon, qui surplombe le maître-autel, est l'oeuvre du sculpteur italien Tadolini. Installée en 1919, elle mesure presque 4 mètres et pèse 13 tonnes. La Vierge Marie présente Jésus enfant, symbolisant ainsi la vie éternelle. A ses pieds, deux personnages féminins se ressemblent. L'une, suppliante, assise dans les flammes purificatrice du Purgatoire, échange un regard plein de confiance avec la Vierge-Marie qui lui tend la main en signe d'intercession. L'autre, les mains sur la poitrine, expression d'action de grâce, repose sur la nuée et reçoit des mains de l'Enfant-Jésus la couronne des élus. Ces deux femmes ne sont en fait qu'une âme dans différentes étapes de sa vie posthume.

Le 19 septembre 1935, les statues de la Vierge et de l'Enfant-Jésus ont été solennellement couronnés par le Cardinal Verdier. Les diadèmes, œuvres de l'orfèvre Jourdain, ont été réalisés grâce à la générosité des pèlerins qui ont offert leurs alliances, bagues colliers et bijoux...

Les vitraux

La Basilique est ornée d'un vaste ensemble de vitraux composés à l'instruction des pèlerins, dans la tradition des imagiers du Moyen-Age.

Les vitraux du choeur et de l'abside

Témoins de la période qui précède la renaissance de l'art des Maîtres verriers du XXe siècle, ils sont composés selon une technique appelée grisaille et ont été posés en 1917. Ces vitraux sont réalisés par les ateliers Champigneulle et Muraire. Ils représentent des scènes de la vie du Christ (troisième niveau) et de la vie de la Vierge (deuxième niveau).

Les vitraux des chapelles de la Nef

Après la Première Guerre mondiale, de 1920 à 1925, Maître Barillet compose cet ensemble de vitraux présentant des épisodes de la vie de saints qui illustrent la prière pour les défunts et la Communion des Saints. Leur dessin se fera de plus en plus vigoureux et les nouveaux verres « antiques » teints dans la masse permettent à la lumière de jouer à plein à travers la couleur.

  • Côté Nord :
    • Mgr Buguet offre « sa » basilique à la Vierge. Ce vitrail est témoin d'une présentation du Purgatoire typique du XIXe siècle. D'autres vitraux corrigeront les excès d'une telle image.
    • Saint Odilon, Père Abbé de Cluny, institue en 998 la Commémoration des fidèles défunts, le "jour des morts" du 2 novembre.
    • Sainte Monique est représentée agonisante disant à son fils Saint Augustin : "Peu m'importe le lieu de ma sépulture mais souvenez-vous de moi à l'autel du Seigneur". Ce vitrail exprime le sens du pélérinage à Montligeon et illustre le lien entre la messe et le suffrage pour les défunts.
    • Sainte Thérèse d'Avila voit le Christ lui demander de prier pour un moine mort en odeur de sainteté et dont l'âme est pourtant au Purgatoire. Le vitrail représente cette dernière en voie de purification grâce à l'intercession de la sainte.
    • Sainte Gertrude a été dotée de révélations privées sur le Purgatoire. La date de sa fête, le 16 novembre, a été choisie pour être celle de Notre-Dame Libératrice. Le grand pèlerinage de la Basilique est fixé au dimanche la précédant.
    • La dernière chapelle est dédiée à la Bienheureuse Marguerite de Lorraine qui a exercé la Charité dans la région de Montligeon.
  • Côté Sud :
    • Le saint Curé d'Ars réconcilie les pécheurs au confessional.
    • Saint Macaire, ermite égyptien, exhorte ses compagnons à prier pour les défunts.
    • Saint Ignace de Loyola et Saint François Xavier.
    • Saint Patrice, évangélisateur de l'Irlande. Il abolit l'esclavage sur l'île et ce faisant songe que l'esclavage du péché est bien plus abominable. En conséquence, il combat ces chaînes spirituelles en prêchant la prière, le jeûne, les veilles, le silence, les indulgences et les sacrifices. Il fonde le « Purgatoire de Saint Patrice », lieu de pèlerinage en Irlande.
    • Saint François d'Assise reçoit les stygmates.
    • Saint Vincent de Paul porte secours aux enfants abandonnés.
Grande Verrière du Transept Nord
Les autres vitraux du Transept Nord
Grande Verrière du Transept Sud
Les autres vitraux du Transept Sud
Les vitraux de la Nef
La rosace de la Vierge Marie

Posée en 1947, par Louis Barillet, cette grande rosace représente l'arbre de Jessé, l'arbre généalogique de Jésus, au centre de laquelle se tient une Vierge à l'Enfant.

La grande rosace de la Vierge Marie

La chaire

Les confessionnaux

L'obituaire

L'obituaire de la basilique est une armoire monumentale de 7,80 m de haut sur 3,35 de large, installée en 2008 sur le côté droit du déambulatoire. Couronnée d'un fronton dans le style des menuiseries réalisée pour les stalles, il fut conçu et réalisé par le menuisier-ébéniste Simon Mousset. Ce meuble contient les registres (ou obituaires) où sont inscrits tous les membres de la Fraternité Notre-Dame de Montligeon, depuis sa fondation en 1884. Chaque jour, une messe est célébrée pour eux dans le sanctuaire.

Les mosaïques

Les clefs de voûtes

Les clefs de voûtes de la nef sont ornées des armoiries de Léon XIII, du Cardinal Parocchi, de Mgr Trégaro, de Mgr Bardel, de Mgr Buguet et de Saint Pie X.

L'orgue

Orgue

L'orgue, actuellement dans le transept Nord provient de la maison Gutschenritter. Le buffet est l'oeuvre de M. Rual, menuisier d'art et sculpteur rennais.

I Grand Orgue C–
Montre 8′
Bourbon 8′
Bourdon 16′
Flûte harmonique 8′
Prestant 4′
II Récit C–
Flûte traversière 8′
Cor de nuit 8′
Voix céleste 8′
Flûte octaviante 4′
Octavin 2′
jeux d'anche:
Trompette 8′
basson-Hautbois 8′
Clairon 4′
Pédalier C–
Soubasse 16′
Bourdon 8′

Les cloches

Les cloches, au nombre de sept, ont été fondues dans les ateliers de MM. Corneville-Havard. De dimensions modestes à cause de l'étroitesse des clochers, elles ne pèsent ensemble que 5,6 tonnes. « Marie-Libératrice », la plus grosse pèse 1692 kg et la plus petite 208 kg. Le clocher Nord abrite quatre d'entre elles et le clochers sud les trois autres.

Tous les lundis, après le tintement de l'Angelus à 19 heures, le glas retentit. Une mélodie a été spécialement composée pour Montligeon.

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