Lanzarote - Définition

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Démographie

Plage de Papagayo.

En 2009, la population totale de l'île est de 141 938 habitants. Le siège du gouvernement insulaire, en espagnol Cabildo Insular, se trouve dans la capitale, Arrecife, laquelle compte 59 127 habitants. La majorité des habitants sont d'origine Espagnols (73,9 %) mais un nombre importants de résidents proviennent d'autres pays européens, principalement du Royaume-Uni (4 %), d'Allemagne (2,6 %) et d'Irlande (2,5 %). Des immigrants venant de Colombie, du Maroc, d'Équateur, d'Afrique de l'Ouest, de Chine et d'Inde, constituant une bonne partie des 15,6 % restants de la population.

Nationalité Nombre d'habitants Part dans la population totale
Espagnols 99 929 73,9 %
Colombiens 5 703 4,2 %
Britanniques 5 420 4 %
Marocains 3 606 2,7 %
Allemands 3 450 2,6 %
Irlandais 3 378 2,5 %
Équatoriens 1 950 1,4 %
Autres nationalités 11 758 8,7 %

Histoire

Paysage volcanique à Lanzarote.

Premiers habitants

Lanzarote est habitée depuis au moins deux millénaires. Connus sous le nom de mahos ou mahoreros, les habitants de l'île feraient partie des peuples guanches. L’origine de ces peuples reste à l’heure actuelle un mystère. Quelques similitudes ont été repérées entre leur langue et le berbère touareg, ce qui a soulevé l’hypothèse de vagues migratoires berbères successives depuis l'Afrique du Nord. En employant un toponyme géographique berèber touareg d’Algérie centrale, les chercheurs ont pu déterminer que le nom originel de Lanzarote, Tyterogakat ou Tytheroygatra, signifie en français « La Brûlée ». Malgré tout, la langue écrite et plus globalement la culture guanche, restent un mystère.

Les recherches ont déterminé que l'organisation sociale était adaptée aux conditions de l'île, pauvre en ressources. La hiérarchie était patriarcale et héréditaire, exercée par des rois ou menceyes qui étaient élus par les nobles. Leur justice, qui était extrêmement dure selon les premiers visiteurs européens, s'administrait sur la place publique ou tagoror.

Les anciens Mahos vivaient d'élevage, de coquillages du bord de mer, de la collecte de fruits et possédaient une agriculture très limitée. Ils ne connaissaient pas les métaux et avaient perdu les connaissances concernant la navigation océanique. Ils vivaient dans des grottes ou des huttes de pierre semi-enterrées, les casas hondas, se couvraient de peaux de chèvres non tannées et s'alimentaient de gofio, de viande de chèvre et de poisson. Presque toutes les chroniques parlent de leur caractère paisible et hospitalier et de leur goût pour la musique et la danse.

Les descriptions que firent les premiers Européens qui visitèrent l'île pendant le Moyen Âge tardif parlent d'« hommes de race blanche, grands, musclés, de grande beauté, et beaucoup d'entre eux étaient blonds... ». Ces descriptions offraient une vision plutôt idéalisée. Les informations disponibles sur les aborigènes de l'île sont indirectes et peu fiables. La source documentaire la plus importante est Le Canarien, récit écrit par les chapelains domestiques des Francs normands Jean de Béthencourt et Gadifer de La Salle pendant l'invasion de l'île en 1402. Bien qu'il existe certaines inscriptions aborigènes en écriture tifinagh, celles-ci n'ont pas pu être traduites.

Conquête de Lanzarote

L'île de Lanzarote était déjà connue dans l'Antiquité. Elle fut visitée par les Phéniciens qui venaient y chercher la orchilla, la précieuse teinture rouge qui pousse sur les roches orientées au nord de l'île. L'unique témoignage écrit de l'époque médiévale, peu fiable, est le voyage de San Borondón. En 1312, le navigateur génois Lancelot Maloisel redécouvrit l'île de Lanzarote pour l'Europe et lui donna son nom actuel, qui apparaît pour la première fois sur la carte d'Angelino Dulcert en 1339. Pendant les cinquante années qui suivirent, plusieurs expéditions, ou plutôt razzias, furent organisées à la recherche d'esclaves, de peaux et de teintures. Commence alors le déclin de la population aborigène. En 1377, Ruiz de Avendaño, commandant corsaire de la flotte castillane, fait naufrage après une tempête sur l'île de Lanzarote, où il est reçu par le roi Zonzamas qui lui offre l'hospitalité du lit de la reine Fayna. De cette relation naîtra la princesse Ico, blanche et blonde, mère du dernier roi de Lanzarote, Guardafia. En 1393, le noble castillan Almonáster arrive à Lanzarote. Lorsqu'il retourne dans la péninsule Ibérique, il ramène avec lui des autochtones et certains produits agricoles.

Les premières expéditions européennes qui vinrent à la recherche d'esclaves faisaient tout d'abord escale à Lanzarote et à La Graciosa, îles les plus proches de la péninsule ibérique. Il s'ensuivit un déclin démographique pendant le XIVe siècle, si bien que lors des premières expéditions de conquête, la population était en net recul.

La conquête définitive de l'île se produit avec l'expédition des mercenaires et des aventuriers normands Jean de Béthencourt et Gadifer de La Salle, au service d'Henri III de Castille. À leur arrivée sur l'île en 1402, il ne reste que 300 autochtones et les expéditionnaires s'établissent sur la côte du Rubicon, dans le sud de l'île. À la suite de l'essai infructueux de conquête de Fuerteventura, Béthencourt retourne en Castille et il se voit offrir la seigneurie de Lanzarote. À son retour, la résistance des autochtones a été réprimée à feu et à sang par Gadifer de la Salle. Après les échecs successifs de conquête des autres îles et étant donné le peu d'intérêt commercial que recélait alors Lanzarote, Jean de Béthencourt cède la seigneurie de l'île à son parent Maciot de Béthencourt.

Seigneurie féodale

Lanzarote devient une seigneurie féodale qui passe des mains des descendants de Jean de Béthencourt à des nobles andalous comme le comte Niebla, Hernán de Peraza et Pedro Barba.

En ces premières années, un important contingent d'origine berbère est amené sur l'île afin de la repeupler. Ce nouvel apport se mêlera à la population aborigène et aux colons européens.

Pendant les siècles suivants, l'île maintiendra une structure de pouvoir féodal jusqu'à l'abolition de la seigneurie par les cours de Cadix en 1812.

Du fait de sa proximité des côtes africaines, Lanzarote sera l'objet d'attaques de pirates berbères et européens. En 1586, le corsaire berbère Amurat prend l'île avec cinq-cents hommes et capture la famille du seigneur. En 1618, Soliman envahit et rase l'île. Lors de sa dernière expédition à la recherche de l'Eldorado, Sir Walter Raleigh attaque Arrecife en 1617 et rase la ville. La population se réfugie pendant les attaques dans la cueva de los Verdes, la « grotte des verts ».

L'éruption de Timanfaya

« Le 1er septembre 1730, entre les neuf heures et les dix heures du soir, la terre s'ouvrit à Timanfaya, à deux ligues de Yaiza... et une énorme montagne s'éleva du sein de la terre », selon le témoignage du curé Lorenzo Curbelo. L'île se transforma entièrement. Dix villages furent enterrés (Tingafa, Montaña Blanca, Maretas, Santa Catalina, Jaretas, San Juan, Peña de Palmas, Testeina et Rodeos) et pendant six ans la lave s'étendit au sud, couvrant un quart de l'île et recouvrant les plaines alentour de cendres volcaniques.

En 1824, les éruptions reprirent à Timanfaya. S'ensuivirent de terribles famines, et une bonne partie de la population se vit obligée d'émigrer. Depuis, le paysage s'est transformé grâce aux techniques agricoles de culture sur lapillis volcaniques que les conejeros utilisent pour retenir l'humidité des alizés. Le parc national de Timanfaya offre un bel aperçu des vestiges de l'éruption.

XVIIIe siècle

Culture de la vigne.

Pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, on introduisit la culture de la soude, plante rampante riche en alcalis qui s'utilisait dans la fabrication du savon.

D'Amérique vint à Lanzarote la culture de la cochenille sur figuiers de barbarie, de la pomme de terre et de la tomate. La cochenille fut durant un temps une des industries les plus importantes de l'île. On peut encore en voir les plantations dans les villages de Guatiza et Mala.

D'Europe arrivèrent les ceps de vigne avec lesquels se fera le vin de malvasía (vin de Malvoisie), vin préféré du personnage de William Shakespeare, Falstaff. Cette viticulture a laissé son empreinte dans le paysage : les ceps sont protégés du vent desséchant par plantation dans des creux et derrière des murets semi-circulaires en empilement de pierres crues, comme autant d'écailles, piquées chacune d'une tache verte, recouvrant le sol volcanique sombre. Les plants de vigne, nichés dans des cratères faits de poudre de lave, sont enfoncés à une profondeur suffisante pour que les racines atteignent le sol arable. La rosée nocturne restitue l'humidité aux ceps.

XXe siècle

Lanzarote, le jardin de cactus

Pendant le XXe siècle, l'économie de l'île passe d'une dépendance de l'agriculture et de la salaison du poisson à une dépendance quasi-exclusive du tourisme.

Le personnage de César Manrique joue alors un rôle-clef dans le développement touristique de l'île. Non seulement il défend le paysage originel de Lanzarote, mais de plus il est à l'origine des aménagements touristiques mettant en valeur les richesses naturelles de l'île. Les jameos del Agua, le Mirador del Río, le jardin de cactus et el Taro de Tahiche créés par Manrique sont des lieux incontournables pour les touristes. Mais malgré ces belles réalisations et la déclaration de l'île comme réserve de biosphère, il est à craindre que l'environnement ait à souffrir d'un tourisme de plus en plus envahissant.

Une économie tournée vers le tourisme a fait passer Lanzarote de l'état d'une île d'où l'on émigrait à celui d'une île à forte immigration, source d'une forte hausse démographique.

Une de ses villes, Charco del Palo, est entièrement nudiste.

L'île dispose d'un aéroport international par lequel 5 626 337 voyageurs ont transité en 2006.

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