Médicament - Définition

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Problématique du remboursement : accès au médicament et surconsommation

Pour les pays ayant signé la charte des Nations unies, la protection des populations (sûreté, protection de la santé) face aux accidents quotidiens, maladies et catastrophes (calamités), est une des fonctions de l'État (articles 3, 22 et 25 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948).

Accès aux médicaments

Il est donc de la responsabilité de l'État d'assurer un accès aux soins, et notamment aux médicaments, en fonction de l'état de santé de la personne et non pas de ses revenus.

Se posent alors deux problèmes :

  • le financement ;
  • la régulation de la consommation médicamenteuse.

Si des personnes n'ont pas les moyens de s'acheter des médicaments, le coût doit donc en être assuré par l'État, donc par les impôts, charges sociales ou taxes d'une manière ou d'une autre (sur le tabac, l'alcool, etc.) ; il s'agit de fait d'un moyen de redistribution des richesses. Les individus ayant des revenus « suffisants », mais ne pouvant pas couvrir des soins très onéreux, peuvent également contracter une assurance organisant la mutualisation du risque.

Par rapport à un produit de consommation courante, le médicament a une particularité : dans la majorité des cas, celui qui l'utilise (le patient), celui qui le choisit (le médecin prescripteur) et celui qui le paye (l'assurance-maladie) sont distincts.

L'un des risques est celui de ne plus pouvoir financer d'autres dépenses utiles. Les dépenses liées à l'allongement de la durée de vie, (dont les Affections Longue Durée (ALD) en France, qui représentent 60% des dépenses de l'Assurance Maladie) augmentent et continueront d'augmenter fortement, dans les années à venir. C'est tout l'ensemble du système de soins qui est en question...

Que deviennent les médicaments périmés ou non utilisés en France ?

Chaque année, la consommation de médicaments périmés provoque 22 000 intoxications.

Les médicaments non utilisés (MNU) doivent être rapportés chez le pharmacien, qui les transmet à Cyclamed, organisme chargé de les détruire. Les MNU ne sont plus triés pour être réutilisés dans les pays du Tiers-Monde. Ils sont brûlés dans des incinérateurs. Les emballages doivent être valorisés avec les cartons recyclables, seuls les blisters et restes de médicaments doivent être envoyés à Cyclamed.

Ils représentent 90 % des 70 000 tonnes annuelles des déchets issus de médicaments produites en France.

Balance bénéfice/risque, effets secondaires et paradoxaux, interactions et contre-indications

Le profil de risque est surtout lié à la relation entre les effets secondaires et la maladie soignée.

Rapport bénéfice/risque

On prend en compte le rapport bénéfice/risque: ainsi des effets secondaires sévères seront indéniablement mieux acceptés pour échapper à un cancer que pour éviter la douleur ou l'obésité.

Du côté du médecin, celui-ci doit prendre en compte dans ce rapport au risque la durée du traitement (effet cumulatif), et ne pas négliger le risque sur le fœtus quand il s'agit d'une femme enceinte (exemple : thalidomide, mieux connu sous le nom Softenon). Les indications de posologie et les effets secondaires connus doivent être indiqués sur la notice accompagnant le médicament.

De plus, certains médicaments sont strictement réglementés et ne peuvent être prescrits que sous certaines conditions (voir Prescription, distribution) .

Les données récoltées, touchant un grand nombre de patients, sont transmises aux autorités de santé qui réévaluent la balance bénéfice/risque du médicament. Il peut en ressortir des effets graves qui n'étaient pas apparus lors des études cliniques et ainsi mener le laboratoire ou l'autorité à retirer le médicament.

Événement indésirable médicamenteux

Ces effets indésirables peuvent être graves : Evénement indésirable grave (EIG), qu'ils soient le fait d'une erreur médicamenteuse ou non. Voir iatrogénèse.

Médicaments et réactions anaphylactiques

Les médicaments peuvent provoquer une réaction anaphylactique ou anaphylactoïde. C'est le cas p. ex. de l'acide acétylsalicylique, des inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine et des sartans, des pénicillines, des céphalosporines, des produits de contraste, des anesthésiques locaux, des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Des réactions croisées sont possibles, p. ex. entre les pénicillines et les céphalosporines. Les bêtabloquants peuvent aggraver l'évolution d'une réaction anaphylactique et contrecarrer la réponse à l'adrénaline.

Effets paradoxaux possibles

Prescrire un médicament n'est pas neutre : les effets induits ne sont pas toujours légers, ils peuvent être graves.

Les effets secondaires peuvent à leur tour être mal interprétés, comme symptômes d'autre chose, ou d'une aggravation de l'état de la personne... ce qui complique singulièrement la situation et conduire à des prescriptions supplémentaires (inadaptées !) à d'autres effets secondaires, et aussi à une dépendance.

Les Français sont les plus gros consommateurs au monde de somnifères (3 fois plus que les Britanniques, ou que les Allemands) dont les effets secondaires peuvent être la dépression, avec ou sans tendances suicidaires, des états phobiques, l'agressivité et un comportement violent .

Dans le domaine des antibiotiques, une surprescription peut aboutir, à terme, à des infections plus difficiles à traiter du fait de la sélection de germes résistant aux antibiotiques.

Les impacts environnementaux ou secondaires (via l'alimentation) de médicaments humains ou vétérinaires (dont perturbateurs endocriniens) semble avoir été sous-estimés. Certains résidus, via l'urine et les excréments ne sont pas dégradés par les stations d'épuration ou sont ingérés et semblent déjà poser problème, nettement détectable sur la fertilité d'espèces marines ou d'eau douces, notamment vivant en aval des exutoires de stations d'épuration. Certains médicaments (chimiothérapie, désinfectants) contiennent des substances qui ne sont pas dégradables (métaux lourds). La détection et la filtration de ces substances sont encore à leurs débuts.

Interactions médicamenteuses

Une grande partie de l'étude d'un principe actif concerne la recherche d'interactions avec d'autre substances médicamenteuses ou non.

Cette étude se focalise essentiellement sur les cytochromes P450, des enzymes importantes du foie.

Contre-indications

La plupart des médicaments ont une liste de contre-indications à leur utilisation. Il s'agit généralement de pathologies qui seraient aggravées avec la prise dudit médicament.

Pharmacovigilance

Après la mise sur le marché du médicament, les laboratoires pharmaceutiques ont l'obligation de faire des études de pharmacovigilance, c'est-à-dire de continuer l'étude des risques du médicament en récoltant l'ensemble des effets secondaires du médicament ou même d'effectuer des études cliniques dans ce but.

Les médecins prescripteurs doivent aussi notifier également les effets secondaires non attendus, non connus ou graves.

L'AFSSAPS tient à jour des infos de disponibilité, retraits de médicaments et des messages de pharmacovigilance.

Critiques de l'industrie pharmaceutique

Selon le professeur David Healy : "supprimez les dix ou même les vingt médicaments qui se vendent le plus en pharmacies, la santé publique n'en serait pas affectée d'un iota" (dossier revue BOOKS avril 2009 : "le scandale de l'industrie pharmaceutique")

"Les médicaments mis sur le marché sont, d'une façon ou d'une autre, de la fausse monnaie. Le médecin qui prescrit ne sait pas forcément ce qu'il fait. La raison? Les décideurs du système de santé se laissent en grand nombre corrompre par les groupes pharmaceutiques".

Pour Marcia Angell, médecin et ancienne membre de la rédaction en chef du New England Journal of Medecine, "Il n'est plus possible de croire les recherches publiées, ni de se fier au jugement de son médecin de famille".

Un scandale de grande ampleur éclabousse l'OMS à l'heure actuelle, accusée de corruption par l'industrie pharmaceutique dans le cadre de la pandémie grippale, grandement surestimée sous l'impulsion notamment du Dr Albert Osterhaus (surnommé Dr Flu), dans le but de permettre aux laboratoires pharmaceutiques de vendre des stocks considérables de vaccins et de traitements antigripppaux. [1]

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