Le cœur du projet est le développement du véhicule spatial Orion, (en anglais CEV : Crew Exploration Vehicle) et du lanceur Ares I qui doivent tous deux permettre de remplacer la navette spatiale durant la phase d'exploitation de la station spatiale internationale. Le scénario de recours aux lanceurs utilisés par l'armée américaine a été définitivement abandonné. La NASA n’a actuellement défini aucun planning concret pour le développement des modules nécessaires pour les missions longues vers la Lune et Mars. Cependant, l’administrateur de la NASA (Michael Griffin) possède des connexions importantes avec The Planetary Society, une organisation astronomique à but non lucratif, qui, contrairement à la NASA, a un programme. Cette organisation a promu un programme en trois étages ou « phases. » Il était raisonnable d'imaginer que Griffith suivrait cette proposition en trois phases.
Pour répondre à ces objectifs, la NASA reprend en grande partie le scénario du programme Apollo : un véhicule spatial (Orion) est chargé de transporter l'équipage jusqu'en orbite lunaire (et de l'en ramener) tandis qu'un deuxième véhicule, Altair, est dédié à l'atterrissage sur la Lune et au retour vers Orion. Toutefois, là où le programme Apollo utilisait la seule fusée Saturn V pour envoyer les 2 véhicules vers la Lune, le programme Constellation prévoit 2 lanceurs dont l'un (Ares I) est dédié au lancement de la capsule habitée tandis que l'autre (Ares V) place en orbite terrestre le module lunaire et l'étage de fusée chargé d'accélérer l'ensemble vers la Lune. En effet :
Une deuxième caractéristique du programme est le recours généralisé à des composants existants afin de limiter le coût du programme. La NASA utilise, en les adaptant, des moteurs-fusée développés pour la fusée Saturn V, les propulseurs à poudre de la navette ainsi que de nombreuses installations au sol existantes.
Enfin il est prévu que plusieurs des composants du programme puissent être réutilisés après remise en condition.
Les véhicules développés sont les suivants :
Orion, vaisseau spatial habité qui doit être utilisé à la fois pour desservir la station spatiale internationale et pour les missions vers la Lune. Orion est composé d'un module de commande pressurisé qui peut transporter de 4 (Lune) à 7 (station spatiale) astronautes et d'un module de service non pressurisé qui assure la propulsion principale et les fonctions de support. Le module de commande reprend la forme conique du module de commande Apollo mais offre un volume de 15 m3 soit 2,5 fois celui du module Apollo. Au décollage Orion est surmonté d'une tour de sauvetage chargée de mettre en sécurité le véhicule en cas d'échec du lancement. L'ensemble Orion a une masse de 20,5 tonnes dont 8,5 tonnes pour le module de commande 3,7 tonnes pour le module de service et 8,3 tonnes pour le carburant.
Altair est le module qui doit permettre aux astronautes de se poser sur la Lune puis d'en décoller, jouant un rôle analogue au module lunaire Apollo. Il est composé d'un étage de descente qui assure l'atterrissage sur la Lune d'une masse de 35 tonnes et d'un étage de remontée de 11 tonnes. La propulsion serait assurée par des moteurs utilisant un mélange hydrogène liquide/oxygène liquide. Par rapport à son ancêtre, le module lunaire Apollo, Altair dispose d'un espace habitable de 32 m3 (contre 6,5 m3 pour Apollo) et comprend un sas ne nécessitant pas de dépressuriser l'habitacle pour les sorties extravéhiculaires. Altair doit assurer l'hébergement de 4 astronautes.
Ares I est le lanceur destiné à placer en orbite terrestre le véhicule spatial habité Orion. Il permet de mettre 25 tonnes en orbite basse. Son premier étage est un propulseur à poudre de la navette spatiale américaine allongé (5 segments au lieu de 4) ce qui lui donne une forme plus élancée (94 mètres de haut). Le deuxième étage est un nouveau développement utilisant un moteur-fusée J-2 du programme Apollo à la conception simplifiée et consommant un mélange oxygène liquide/hydrogène liquide.
Ares V est un lanceur lourd, de la classe de l'ancienne fusée Saturn V. Culminant à 116 mètres, sa capacité de lancement a été calculée pour permettre le lancement des missions lunaires. Il peut placer 71 tonnes sur une trajectoire de transfert vers la Lune ou déposer 14 tonnes de fret sur le sol lunaire. Il est constitué de:
Les premières missions du programme Constellation doivent assurer la desserte de la Station spatiale internationale. Vers 2020 les missions seront vers la Lune, d'abord pour des séjours courts, puis pour des séjours de longue durée. Enfin, à une date aujourd'hui non fixée (on évoque 2037), les véhicules et lanceurs du programme doivent participer aux premières expéditions vers Mars.
Avec l'arrêt des navettes spatiales, l'une des missions du programme Constellation est d'assurer la rotation des équipages de l'ISS. Le premier ammarage avec la station spatiale aura lieu lors de la mission Orion 2.
La mission lunaire type prévoit un séjour sur la Lune de 7 jours soit 4 de plus que pour le programme Apollo. Les astronautes, au nombre de 4 doivent tous descendre sur la Lune. A une échéance non fixée, les plans de la NASA prévoient le développement d'un ensemble de modules (habitation, rover, autres équipements) déposés sur la Lune grâce à plusieurs lancements d'Ares V (celui-ci peut "livrer" jusqu'à 15 tonnes de fret sur le sol lunaire). Ces équipements doivent permettre de prolonger le séjour des astronautes pour des missions qui pourraient ainsi durer 210 jours. Ces avant-postes pourraient être installés près du pôle sud pour bénéficier à la fois d'un ensoleillement plus important, donc de nuits plus courtes et de températures moins extrêmes, et, si les sondes LCROSS et LRO le confirment, de la présence d'eau qui pourrait exister dans des zones plongées en permanence dans l'obscurité situées au même endroit.