RIM-8 Talos | |
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Présentation | |
Fonction | Missile surface-air |
Constructeur | Bendix |
Déploiement | 1958 |
Caractéristiques | |
Moteur | missile : statoréacteur Bendix propulseur : moteur Mr 11 à carburant solide |
Masse au lancement | totale : 3 557 kg (7 800 livres) missiles : 1 550 kg (3 400 livres) propulseur : 2 007 kg (4 400 livres) |
Longueur | 11,58 m |
Diamètre | 71 cm |
Envergure | 2,8 m |
Vitesse | mach 2,5 |
Portée | RIM-8A : 96 km RIM-8 C-H : 185 km |
Altitude de croisière | 24 400 m (80 000 pieds) |
Charge | conventionnelle (135 kg) ou nucléaire (W30) |
Guidage | autodirecteur semi-actif, fusée de proximité |
Précision | une précision de ____ pour un rayon de destruction de 100 pieds |
Détonation | Explosif à fragmentation ou fusion nucléaire (de 2 à 5 kt) |
Plateforme de lancement | navire de guerre de surface |
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Le RIM-8 Talos était un missile surface-air longue portée embarqué sur certains navires de la US Navy, et a été parmi les premiers missiles surface-air installés sur les navire de l'US Navy. Il a été conçu en partie à l'Université Johns-Hopkins et par Bendix. Sa version opérationnelle a été fabriquée par Bendix.
Pour se guider, le Talos utilisait dans un premier temps un faisceau radar de circonscription d'orientation destiné à le rapprocher de sa cible et utilisait un radar semi-actif de tir (SARH) pour le guidage en fin de parcours. On reconnaissait le RIM-8 grâce à ses quatre antennes entourant le nez de l'engin, il s'agissait d'interféromètres récepteurs SARH qui fonctionnaient avec des ondes continues émises par le navire porteur. La poussée était fournie par une fusée d'appoint pour le lancement et un statoréacteur Bendix pour le vol vers la cible.
Talos est le nom d'un géant de bronze de la mythologie grecque.
Le RIM-8 Talos est un développement du projet Bumblebee débuté en 1944, l'US Navy souhaitait mettre en service un missile surface-air capable de fournir une protection additionnelle de défense contre les menaces aériennes. Le développement initial a été effectué par le laboratoire de physique appliquée de l'université Johns-Hopkins. Le système de guidage fut testé avec le CTV-N-8 STV (un véhicule d'essai supersonique). Ces tests furent très prometteurs et le STV devint un missile à part entière : le SAM-N-7/RIM-2 Terrier, un missile surface-air moyenne portée. Le Talos était la partie la plus importante du programme Bumblebee, mais le RIM-2 Terrier a été le premier à entrer en service. Le dernier véhicule d'essais du programme fut le RTV-N-6 XPM (Experimental Prototype Missile) qui vola avec succès en 1951 et prit la désignation RTV-N-6A3.
C'est à ce moment que le Talos reçu sa dénomination SAM-N-6 par l'US Navy. Le premier prototype du Talos (XSAM-N-6) vola en octobre 1952. Au cours de la même année eut lieu la première interception réussie d'un véhicule d'essais RTV-N-6A4. Au cours du développement, les performances des missiles s'accrurent grandement, mais le RIM-8 Talos ne put entrer en service qu'en 1959, près de 10 ans après la date prévue. C'est à cette époque que la firme Bendix devint maître d'œuvre de la production.
Le Talos a été initialement désigné SAM-N-6 et a été rebaptisé RIM-8 en 1963. Le RIM-8 Talos formait avec le RIM-2 Terrier, le RIM-50 Typhon et le RIM-24 Tartar la série d'armes T de l'US Navy qui permettait à cette dernière de couvrir toutes ses zones de combat anti-aérien : longue, moyenne et courte portée, afin de protéger ses flottes et plus particulièrement ses porte-avions. En date de 2008, ces trois missiles ont été remplacés par la gamme étendue du RIM-66 Standard de la firme Raytheon.
Le Talos n'a pas connu une utilisation importante du fait de sa grande taille et de l'importance de son système de combat qui ne pouvait être intégré que sur des bâtiments importants. Il était lancé depuis la rampe double Mk 12, qui était chargée par l'arrière à l'aide d'un barillet tournant, qui contenait 46 armes, installé au-dessous du pont principal. Ainsi, le système Talos n'a été installé en tout et pour tout sur :
soit un bâtiment pour chaque flotte de la marine américaine.
Au fur et à mesure de son évolution, il a reçu diverses capacités :
La version surface-air fut engagé au combat au Vietnam et un total de trois Migs furent abattu par les croiseurs Chicago et Long Beach. Le Talos est la seule arme de la série T à avoir connue l'engagement au combat.
À partir de 1974, le Talos fut peu à peu retiré du service avec la rampe Mk 12 qui n'avait pas d'autre utilité. Les dernières unités équipées de Talos autres que de l'USS Long Beach prirent leur retraite en 1979. On remplaça le lanceur Talos de l’USS Long Beach par un (en) Armored Box Launcher au début des années 1980.
Les missiles restants dans l'inventaire de l'US Navy ont été convertis en cibles de haute technologie pour les missiles supersoniques MQM-8G Vandal. L'inventaire a été épuisé en 2005.
Le Talos aurait dû être remplacé par le SAM-N-8/RIM-50 Typhon LR, un autre projet d'arme de la famille T, mais ce dernier membre, bien qu'existant à l'état de prototype, ne fut jamais jugé viable du fait de sa grande complexité. Il aurait cependant pu intercepter une cible volant à mach 3 à 370 km du navire de lancement. Le programme T fut abandonné définitivement. En date de 2008, le successeur du Talos est le RIM-67 Standard ER dont la gamme fait de ce missile le seul accessoire surface-air antiaérien à la disposition de l'US Navy.