Raoul Pateras Pescara - Définition

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Introduction

Le marquis de Pescara et ses deux hélicoptères des années 1921-1925.

Raoul Pateras Pescara de Castelluccio, marquis Pateras-Pescara, (né à Buenos Aires en 1890 et décédé à Paris en 1966) est un avocat et inventeur argentin, spécialiste des hydravions, hélicoptères (c'est un des pères de l'hélicoptère), ainsi que des moteurs, compresseurs et générateur à pistons libres Pescara.

Il est né de parents franco-italiens, et, à l'âge de 8 ans, revient en France chez son grand-père maternel pour faire ses études. Il sera rejoint beaucoup plus tard par sa famille.

Biographie

Né en argentine en 1890, il viendra en France chez son grand-père maternel Box de Auzon, à l'age de huit ans pour faire ses études. Ses parents franco-italien font connaissance à Pau (64000).

  • Au début du XXe siècle, sa famille, en provenance de Buenos Aires, rentre en Europe, et il travaille avec Gustave Eiffel en soufflerie pour tester la maquette d´un hydravion lance-torpilles baptisé Pateras Pescara.

En 1912, le ministère de la marine italienne teste le premier hydrotorpilleur sur le modèle de Pateras-Pescara. Il rencontre Alberto Santos Dumont à Paris au début de la guerre 1914-1918.


Il raconta à ses enfants qu’il faillit perdre la vie comme Mata Hari pendant la guerre de 14–18 car il fut interné comme espion à la prison de la Santé. Il était avec un autre étranger, pionnier célèbre de l’aéronautique, et pas Deperdussin. Le 18 décembre 1916, il se réveille à 2 h du matin en sursaut et se dirige vers un cuisinier et un tapissier et leur dit : « J’ai résolu le problème de l’hélicoptère ». Le journal français l’Abeille diffusé à La Nouvelle-Orléans en mai 1921 relate qu'après avoir été conseiller du Ministère de la guerre italien, il devient conseiller en 1915 du Ministère de la guerre français pour plusieurs de ses inventions, dont un dirigeable pouvant survoler les lignes ennemies en lançant des bombes par intervalles. Finalement, le Ministère de la guerre démontra son innocence et il put choisir l’Espagne comme pays d’exil, où il mit en œuvre son projet d’hélicoptère, qu’il avait conçu sur le sol français. Il avait dit à son fils Christian de Pescara qu’il avait pu élégamment faire payer le prix d’une liberté injustement ravie. Dans le livre « Histoire de l’Hélicoptère » (ISBN : 2-7048-0675-6), de Jean Boulet, pilote ayant effectué 8 000 h de vol en hélicoptère, reprenant les écrits de Raoul Pateras–Pescara publié en février 1921 dans « La vie au Grand Air », reproduit : « Je ne criai pas l'Eurêka célèbre, mais je poussai un soupir. Je pouvais payer le prix d’une liberté injustement ravie ». M. Jean Boulet n’a jamais interviewé la famille Pateras-Pescara, comme beaucoup d’autres auteurs. L’historien argentin Eduardo Fernandez fit le voyage pour consulter les archives françaises et espagnoles et interviewa des familiers de R. Pateras-Pescara pour son article dans le n° 281, de novembre 1990, d’Historia argentin.

En 1917, il dépose en Espagne un brevet N°63659 le 04/07/1917 qui sera suivi jusqu'en 1929 par 96 autres brevets. Les brevets se sccédent sur l'amélioration des hélicoptères et des voilures tournantes. Le brevet n°66 571 du 12/03/1918 est sur un hydroplane. L'hélicoptère rationnel est le 72713 du 21/02/1920. Pendant ces années la il fait des essais d'une double voilure tournante montée sur le toit de sa voiture. IL examine les effets d'arrets brusques. Il parlera de son fameux coup de frein.


A partir de 1919, il construit plusieurs hélicoptères coaxiaux,qui sont principalement décrit dans son dixième brevet français n°533.820 qui a été déposé en Espagne le 21 février 1920.

1921 Bernard Barny de Romanet, le grand as de la guerre témoigne dans Le Petit Journal du 27 mai 1921 à son retour de Barcelone « Je suis fermement persuadé que l’hélicoptère Pescara volera et j’espère être le pilote qui lui fera gagner quelques prix » Il annonce la finition du Pescara avec un moteur en étoite de 120 cv et précise que le 24 mai , il a assisté à un envol parfait de 30 cm du sol. Il précise encore « qu’il n’a jamais vu un inventeur aussi consciencieux et plus opiniâtre. En effet Raoul Pateras-Pescara travaillait dix huit heures par jour avec deux équipes se relayant. L’appareil après son essai concluant dans le jardin du Marquis doit être démonté et transporté à l’aérodrome ou l’hyppodrome de Barcelone. B. de Romanet ne put mettre en œuvre sa conclusion où il écrivait « Je suis de plus en plus certain qu’avant la fin de l’année, la science de l’hélicoptération aura fait un grand pas, que dis-je un grand vol ! » Hélas la perte de ce grand as un peu plus tard obligea Raoul Pateras-Pescara d’assumer le pilotage de son appareil de 1921 à 1926.

Le titre"Hèlicoptère rationnel" est bien la description d'un hélicoptère pur. Tous ses appareils ont été construit sur le même modèle équipés de deux rotors coaxiaux contrarotatifs constitués par au moins quatre cellules bipennes. Il est reconnu que leur système de commande de vol est une véritable innovation. Pour assurer le fonctionnement en déplacement de l’appareil en palier, le marquis Pateras-Pescara devenu pilote d'hélicoptère dispose d’un manche à balai (Brevet Fr n°553.304) qu’il n’a qu’à incliner dans la direction désirée. Il s’ensuit une variation cyclique du pas de chaque pale pendant le mouvement de rotation. Le résultat de cette action du manche à balai provoquant une dissymétrie de poussée aérodynamique ainsi engendrée sur les rotors, faisant que les hélicoptères Pescara s’inclinent dans la direction voulue et les rotors ne tournant plus dans un plan horizontal, le propulse dans cette direction. Une manette commande la variation globale du pas des rotors, permettant ainsi à l’appareil de monter ou de descendre (changer d’altitude) Ces deux commandes se retrouvent dans les hélicoptères actuels, elles sont appelées respectivement de commande de pas cycliques et de commande de pas collectif. Il y a également un volant sur le manche à balais qui permet de faire varier différemment le gauchissement des pales de l’un et de l’autre rotor, ce qui a pour effet d’engendrer un couple de rotation nécessaire à faire un virage sur place.

Dans L'Aérophile de mars 1923 le bulletin officiel de l'Aéroclub de France annonce le prix de 10000 fr pour hélicoptère et celui d'avril précise les modalités pour obtenir ce prix pour hélicoptére. L'Aérophile de décembre 1923, qui est la revue de l'Aéroclub de France, qui titre :"Pescara détenteur du Record de Durée en Hélicoptère". "Le 29 novembre, il accomplissait une série de vols d'une durée totale de 16 min 46 s......Aux cours de ses vols, M. Pescara réussissait des virages corrects, des lignes droites et des stationnements au point fixe.

Comparaison du premier mat inverseur de rotation des deux rotors coaxiaux (2R) avec le mat mécano-soudé (4S) des hélicoptères Pescara de 1916 à 1931
Vol de l'hélicoptère coaxial 2F. Le Marquis Pateras- Pescara pilote son troisième appareil
Vol de l'hélicoptère coaxial 4S. aboutissement démonstratif du "Système Pescara"illustrant les Larousse de 1922 à 1944

Dans L'Aérophile de janvier 1924 qui titre "Pescara vole 10 minutes"Le 16 janvier, le vol dure 8 min 13s pour 1,1 km.(Cette information est reprise par le Time du 28 janvier 1924) Le 29 janvier 10 min 10 s. Les gens des années 20 n’avaient pas compris que les hélicoptères Pescara sont à stabilité commandée.

En 1920 Raoul Pateras-Pescara démarre son projet de "réaction directe" en déposant en Espagne le 21 février 1920 étendu au Royaume Unis sous le n°159,223 " I, Raul Pateras Pescara, a citisen of the Argentine Republic, of calle de la Buena Suerte 20, Barcelona, Spain, de hereby declare the nature of this invention…" Il s'agit de faire échapper par les extrémités des pales de l'air comprimé. Ce brevet sera complété plus tard par le brevet U. K. 515,457 (1938) qui proposera le moteur aéronautique sans embiellage( moteur + compresseur = pistons libres Pescara) démontrant la suite des idées de l'inventeur à parfaire ses inventions.

De 1919 à 1923, il déposera une quarantaine de Brevets en France qui seront étendus à plusieurs pays. Le brevet Fr 552.055 Monohélicoptère du 12 avril 1921. Le brevet Fr n°554.031 Gyroplane le 18 juillet 1922, il avait été déposé en Espagne le 23 juillet 1921. La demande de brevet n°552.055 déposé en Espagne le 12 avril 1921 du Monohélicoplane le même jour (Appareil convertible VTOL).


C'est un appareil du genre rationnel coaxial à double rotor qui lui permet d´établir, le 18 avril 1924, un nouveau record du monde de vol avec 736 mètres en 4 minutes et 11 secondes (soit environ 13 km/h) à une hauteur de 1,8 mètre.

En 1925, le Marquis Pateras-Pescara fait construire le Pescara 3F, plus puissant et dont l'inversion de voilure se fait dans le bas du mat. IL quitte le terrain d'Issy-Les Moulineaux pour Saint Raphaël où ses essais continuèrent en 1926 jusqu'à destruction de voilure.

EN 1926, il dépose auprès du Ministre Primo de Rivera et le roi Alphonse XIII le projet d'installer une usine de construction aéronautique et Automobile à Barcelone. C'est ainsi que fut réalisé le Pescara 4S qui évoluera de 1929 à 1932 pesant 400 kg muni d'un moteur de 40 ch dispose à l'avant d'une hélice débrayable. Le 4S peut donc fonctionner en hélicoptère ou en Autogire.La description du 4S se trouve dans l'AÉRONAUTIQUE n° 143 d'avril 1931. Un schéma ayant son échelle démontre que l'appareil bien que plus léger a les mêmes dimensions que les précédents. Sa voilure coaxiale comprend deux hélices biplanes à incidence variable dont la commande d'inclinaison permet de monter ou de descendre, l'orientation de la nacelle et le gauchissement. Un moteur de 40 cv peut être embrayé soit par un réducteur à deux étages d'engrenage (24 à 1), sur les hélices sustentatrice, soit sur une hélice tractive, libérant les hélices sustentatrices qui fonctionnent en auto-rotation. La légéreté de l'appareil donne 2 kg au m²pour la voilure.

En 1929, il fonda avec son frère Henri, l'ingénieur italien Moglia et le gouvernement espagnol "La Fabrica Nacional de Automobiles" avec un capital de 70 millions de pesetas. La Nacional Pescara est exposée en 1931, au grand Palais, sur le stand Voisin au salon de Paris (photo dans www.pateras-pescara.net).

Le roi Alphonse XIII en casquette, au volant le Marquis Pateras-Pescara dans la Torpedo N.P.

Cette voiture de huit cylindres en ligne gagna en 1931 le grand prix d'Europe de course de côtes. La révolution espagnole l'obligea à rentrer en France.

Le 28 février 1933 La société des Auto-compresseur Pescara voit le jour au Luxembourg. L'extrait des statuts précise l'adresse au 33, Boulevard Royal. Elle est formée pour 30 ans et s'appuie sur six brevets français. L'un de ses actionnaires est la société Pescara & Raymond Corporation dont le siège est Dover, dans l'État du Delaware aux États-Unis. Les Auto-compresseurs Pescara sont proposés selon deux familles : symètrique et asymètrique.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'occupe d'énergie électrique au Portugal. Les moteurs à pistons libres reprennent de l'activité par leur industrialisation par la SIGMA qui développe le GS34, générateur de 1 200 ch. Il rejoint ses fils à Paris en 1963 où il intervient comme expert auprès de la S.N Marep qui a mis au banc d'essais le EPLH 40 de 2 000 ch.

Le 29 décembre 1965, il mandate son plus jeune fils Christian de Pescara en lui donnant « tous pouvoirs pour engager des négociations sur les machines à pistons libres en vue de leur développement et de leurs diverses applications à l'industrie ».

Raoul Pateras-Pescara propose ensuite la réalisation de machines plus puissantes (de nouveaux générateurs tandem double effet construits à partir des générateurs classiques existants EPLH 40 et GS34 Une société pour l'application des procédés PESCARA était en formation quand survint son décès.

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