L'anthroposophie parle de l'arnica en ces termes : l'arnica, en tant que plante du granite, la roche primordiale, est liée à la silice. Roche cosmique par excellence, elle capte la lumière dans la terre et joue un rôle primordial dans le métabolisme lumineux du végétal et sa structuration (algues siliceuses, tissus de graminées, prêles,...). Les plantes qui élaborent l'acide silicique se laissent plus fortement saisir par les rayonnements cosmiques. Cet élément fait en sorte que le cosmos trouve dans la plante une sorte d'organe sensoriel qui le perçoit. Dans l'arnica, l'acide silicique ne se déploie pas dans la création de formes matérielles achevées et rigides, il reste au niveau des forces formatrices, enrobé de tissus vivants peu structurés, plastiques, en quelques sortes infantiles. De ce fait, la partie minérale de l'arnica peut agir comme une empreinte plastique des actions cosmiques perçues par l'acide silicique.
Selon l'anthroposophe Wilhem Pelikan, « Porter des processus formateurs dans le domaine métabolique, et des processus métaboliques constructeurs dans le domaine des nerfs, telle est la mission de l'arnica. » Il cite Johann Wolfgang von Goethe, qui reçut une prescription d'infusions d'arnica contre son infarctus en 1823 :
« [...] C'est de l'énergie qui est condensée dans l'arnica. Déjà, son seul souvenir libère en mon cœur des torrents de feu. Mais ici, la force est accouplée avec la délicatesse des formes. Rien de dur, rien de revêche, ne s'oppose à la force céleste formatrice ; cette plante, le Dieu solaire l'a élue dans la fraîcheur de sa jeunesse et de sa vie. Voyez donc cette fleur, comme elle s'ouvre, comme elle se déploie dans la lumière, dans l'incandescence solaire. Le vent alpestre est son semeur ; elle dépose entre ses mains la couronne plumeuse de ses fruits. Il les disperse à large volée sur les prairies tourbeuses. Ainsi en automne, des étincelles de feu suivent Persephone dans le sein de la terre. Mais la chaleur du soleil réveille, réchauffe l'ombre humide ; la racine sent cette vie qui la pénètre, elle croît, elle pousse pendant cette seconde moitié de l'année ; elle suit alors des chemins terrestres dans le royaume terrestre. [...] Voici la plante de la guérison rapide, de la décision énergique. S'il t'a été fait violence à l'extérieur, l'arnica est prête à te secourir [...] La forme lésée, abimée, se régénère, [et] même le système nerveux qui est si difficile à guérir. [...] »
— Johann Wolfgang von Goethe, 24 Février 1823
Plusieurs parties de plantes sont récoltées, tels que les capitules frais ou séchés, les racines séchées, et la plante entière fraîche. Cette dernière forme est uniquement utilisée en homéopathie. La production la plus importante est celle des capitules séchés, leur demande annuelle en Europe est estimée à 50 tonnes, c'est-à-dire de 250 à 300 tonnes de capitules frais. En outre, quelques centaines de kilos de racines sont également négociées chaque année. La valeur des capitules et des racines est élevée : en 1998, dans le commerce de détail, un kilogramme de capitules sec coûte 48 euros en Allemagne et en France et un kilogramme de racines sèches peut se vendre 94 euros. Ces dernières peuvent être tirées de culture, alors que les capitules proviennent essentiellement de cueillettes sauvages, la culture de Arnica Montana restant à l'heure actuelle expérimentale sur une petite échelle à l'égard du peu de rentabilité qu'offre la production de fleurs en culture à ce jour. En ce qui concerne les racines, les profits réalisés par la culture sont plus importants, en particulier en Allemagne.
Les principaux pays producteurs de capitules de Arnica montana en Europe sont la Roumanie et l'Espagne.
En Allemagne : La cueillette lucrative est interdite. Selon l'ordonnance fédérale allemande relative à la conservation des espèces, l'importation en Allemagne de Arnica montana émanant de plantes sauvages et provenant de tous les pays en dehors de l'Espagne, a été interdite depuis 1989.
En Roumanie : Les stations les plus riches de Arnica montana se situent dans les monts Apuseni à Poiana Horii (Judeţ de Cluj) et Gârda de Sus (Judeţ de Alba), d'où le produit végétal est exporté dans les pays européens occidentaux. On estime qu'entre 1 et 3 tonnes de capitules secs a été exporté de la Roumanie vers l'Allemagne au cours des années 1990, tandis que les exportations vers d'autres pays européens ont été de deux à trois fois plus grandes.
En Espagne : Environ 10 tonnes de capitules sec de Arnica montana ont été signalées comme négociées par l'intermédiaire d'un seul grossiste en Galice, qui a signalé l'existence d'un grand réseau de récolte dans cette province. Néanmoins, d'autres zones de cueillette ont été signalées à l'instar des Asturies et de la région pyrénéenne..
En France : La très grande majorité de la production (capitules, plantes entières et racines) s'effectue par cueillette sauvage essentiellement dans le Massif central, les Pyrénées, les Alpes et les Vosges. Dans cette région, le site du Markstein est considéré comme étant une des plus grosses concentrations d'Arnica d'Europe. Dans ce site, des cueilleurs professionnels y récoltent, pour des laboratoires français et allemand, 10 tonnes de Arnicae planta tota frais et 1,5 tonnes de Arnicae flos frais..
On trouve au Markstein, dans les Ballons des Vosges, une concentration d'Arnica montana unique en France. Son périmètre actuel couvre environ 20 ha et se répartit sur les communes de Oderen, de Fellering et de Ranspach. Ce territoire se partage entre les agriculteurs, les entrepreneurs d'entreprises de loisirs et les cueilleurs. Les terres utilisées par les agriculteurs sont sous la tutelle des communes, l'ensemble faisant partie du réseau européen Natura 2000 et bénéficiant de la protection du Parc naturel régional des Ballons des Vosges. Les laboratoires pharmaceutiques concernés par ce territoire sont essentiellement Weleda,Boiron et les Laboratoires Lehning.
Victime d'un processus complexe opposant des enjeux économiques et écologiques divergents, l'arnica a vu peu à peu son territoire se réduire comme une peau de chagrin. En effet, l'intensification de l'élevage laitier associée à l'impact des loisirs sportifs et à l'engouement croissant des produits phytothérapeutiques et homéopathiques ont eu des conséquences négatives sur les populations d'Arnica. De ce fait, il était nécessaire de mettre en place des règles avec toutes les parties concernées.
Le 22 juin 2007 a été signé une convention "ARNICA" sous l'égide de l'AVEM (Association vosgienne d'économie montagnarde). Cette convention comprend des consignes précises à l'intention de chacune des parties. Ne peuvent être cueillies que les plantes en pleine floraison en laissant sur place une tige fleurie tous les 5 m² et les capitules fanés. Seules sont autorisées les récoltes manuelles. Cette convention rappelle aussi aux laboratoires pharmaceutiques l'obligation de demandes d'autorisation de récolte auprès des communes. Elle définit à l'intention des exploitants agricoles des normes quant au chargement animal des prairies concernées. Tout amendement chimique, chaulage, apport de fumure organique ou minérale, traitement phytosanitaire et sur-semis y est proscrit. Elle attribue au Parc naturel régional des Ballons des Vosges le rôle de médiateur entre les différents acteurs du site. Les maires des communes concernées se sont engagés à faire respecter les directives de la convention avec l'aide des Brigades vertes, de l'ONF et de l'ONCFS.
Outre cet exemple, aucune gestion conciliant l'économie aux impératifs écologiques n'existe dans les autres régions françaises.
D'autres pays mettent en place de tels projets. En Roumanie, en 2006, le WWF-Royaume-Uni, le WWF-DCP (Danube-Carpathes), l'Université des Sciences Agricoles et de Médecine vétérinaire (USAMV) de Cluj-Napoca, l'Université de Fribourg (Allemagne) ainsi que le laboratoire pharmaceutique Weleda ont lancé un projet de gestion des plantes médicinales de cueillette sauvage et réfléchissent particulièrement à Arnica Montana. Une mise en place d'un suivi des parcelles et de la qualité des produits est en cours (cartographie, formation des cueilleurs à la cueillette et au séchage, ...). De même, Arnica montana fait partie de l'une des huit préoccupations du projet SPIMED de conservation des ressources génétiques scandinaves et baltiques.