Cyclone de Bhola - Définition

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Impacts

La côte du golfe du Bengale est un endroit où de nombreux systèmes tropicaux touchent terre annuellement. Au moins six cyclones tropicaux importants ont tué plus de 100 000 personnes. Le plus puissant cyclone a frappé en 1991 mais le cyclone de Bhola fut le plus meurtrier de tous les temps, et pas seulement pour cette région. Le total exact des victimes de ce système n'est pas connu étant donné le manque de données sur la population mais on estime qu'il s'élève entre 300 000 et 500 000 personnes. Du point de vue des autres catastrophes naturelles, il se situe au même niveau que le tremblement de terre de Tangshan en 1976 et que le tsunami dans l'océan Indien de 2004.

Inde

Le cyclone de Bhola donna d'importantes pluies aux Îles Andaman et Nicobar les 8 et 9 novembre. Port Blair a rapporté 130 mm le 8 novembre et des inondations affectèrent l'archipel. Le navire MV Mahajagmitra, un cargo de 5 500 tonneaux en route de Calcutta vers le Koweït, a coulé le 12 novembre avec ses cinquante-cinq membres d'équipage. Le signal de détresse lancé par le navire mentionnait des vents de force d'ouragan. La pluie affecta ensuite le Bengale occidental et le sud de l'Assam, causant des dommages aux habitations et aux récoltes. Les plus grandes pertes se sont produites dans la partie la plus au sud des deux États.

Pakistan oriental

Carte du Pakistan oriental (Bangladesh) avec le Bengale occidental à gauche et l'Assam/Tripura à droite

La station météorologique de Chittagong, à 95 km à l'est du point de chute du cyclone, a rapporté des vents de 144 km/h avant que l'anémomètre ne se brise à 22h TU. Un navire ancré dans le port a quant à lui noté des rafales de 222 km/h quarante-cinq minutes plus tard. L'onde de tempête dans le delta du Gange, où le cyclone a touché terre, était de 10 mètres et dans le port de Chittagong, la marée a été de 4 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer avec l'onde de tempête valant 1,2 mètre du total.

La radio pakistanaise a signalé que tous les habitants des treize îles près de Chittagong avaient péri. Un vol au-dessus de l'île de Bhola montra une dévastation totale du côté sud et que les récoltes de riz de cette île, de celle de Hatia et de la côte continentale adjacente étaient anéanties. Plusieurs des navires océaniques dans les ports de Chittagong et Mongla ont été endommagés. Les aéroports de Chittagong et de Cox's Bazar se sont retrouvés sous un mètre d'eau durant plusieurs heures.

Plus de 3,6 millions de personnes furent affectées par le cyclone et les dommages se montèrent à 86,4 millions $US de 1970, soit 450 millions $US de 2006. Jusqu'à 85 % des maisons de la zone sinistrée furent détruites ou endommagées sérieusement selon les survivants, les plus forts dégâts se retrouvant le long de la côte. Du côté de la mer, 90 % des pêcheurs subirent des pertes importantes, incluant celle de 9 000 bateaux de haute mer. 77 000 pêcheurs côtiers et 46 000 hauturiers se sont noyés et 40 % des survivants étaient blessés sévèrement. Au total 65% de la capacité de pêche fut perdue dans une région où 80 % de l'apport en protéines vient des poissons. Les pertes agricoles s'élevèrent à 63 millions $US et 280 000 têtes de bétail.

Trois mois après les évènements, 75 % de la population était encore nourrie sur le programme d'aide alimentaire, sur lequel comptaient 150 000 personnes pour combler au moins la moitié de leurs besoins.

Mortalité

Carte Préfecture/
Upazila
Population
pré-cyclone
Morts Mortalité (%)
LocMap Bangladesh Barisal.png Kalapara
Amtali
Galchipa
Char Fasson
Lalmohan
88 000
41 000
319 000
171 000
104 000
8000
2 000
45 000
38 000
23 000
9
5
14
22
22
LocMap Bangladesh Chittangong.png Tazumuddin
Hatiya
Ramgati
Sudharam
167 000
219 000
217 000
35 000
77 000
18 000
24 000
6 000
46
8
11
17
Total 1 361 000 241 000 17,7

Deux études furent menées par le Cholera Research Laboratory de la branche pakistanaise de l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est, en novembre 1970 puis en février/mars 1971, pour connaître les besoins immédiats et à long terme des régions affectées. La première étude a conclu que l'eau de surface et des puits des régions dévastées contenait une quantité de sel équivalente sauf dans le district de Sudharam où l'eau était pratiquement impropre à la consommation en surface avec 0,5% de contenu en sel. La mortalité fut estimée à 14,2% de la population pré-cyclone soit environ 240 000. La prévalence des blessures chez les survivants montra surtout des blessures mineures consistant surtout en abrasions aux bras, jambes et torses subies lorsque ceux-ci s'agrippèrent à des arbres pour ne pas être emportés par les flots. On a craint un moment une épidémie de choléra et de typhoïde dans les premières semaines après le cyclone, mais l'étude ne montra aucune émergence de ces maladies ni d'aucune autre comme la très crainte variole.

La seconde étude a suivi près de 1,4 % de la population des régions, ce qui sous-estime probablement plusieurs groupes de la population. Les 100 000 travailleurs agricoles migrants, les familles complètement disparues et les gens qui sont partis durant les trois mois entre les deux études furent également éliminés des interviews pour ne pas fausser les estimations par des oui-dire. Elle conclut que la mortalité due au cyclone serait au minimum de 224 000 personnes dont le plus grand nombre fut dans l'upazila de Tazumuddin avec 46,3 % de perte. Le taux moyen de morts dans les régions affectées est alors estimé à 16,5 %.

Le plus haut taux de survie fut pour les hommes de 15 à 49 ans et plus de la moitié des morts sont survenues chez les enfants de moins de 10 ans, qui ne représentaient seulement qu'un tiers de la population. Ceci suggère que les plus faibles (enfants, personnes âgés et malades) n'ont pas survécu aux effets du cyclone et de l'inondation. Dans les trois mois suivant la tempête, la mortalité des gens d'âge moyen fut plus basse que dans la population d'une région non affectée près de Dhaka, la capitale du Pakistan oriental, montrant une sélection des personnes résilientes par la tempête.

D'autres sources estiment toutefois la mortalité jusqu'à 500 000.

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