L'huile de lin ou « huile de graines de lin » est une huile de couleur jaune d'or, tirée des graines mûres du lin cultivé, pressées à froid et/ou à chaud; parfois elle est extraite par un solvant, en vue de l' usage industriel ou artistique, principalement comme siccatif, ou huile auto-siccative.
Pour l'alimentation, elle doit être utilisée très fraîche, car elle peut être rendue toxique par l' oxydation.
Huile de lin | |
---|---|
Général | |
No CAS | |
No EINECS | |
Propriétés chimiques | |
Indice d’iode | 170 – 204 |
Indice de saponification | 188 – 196 |
Matières non saponifiables | environ 1,5% |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 10 à 21 °C |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | 1,4786 – 1,4815 |
|
L'huile de lin polymérise spontanément à l'air, avec une réaction exothermique : un chiffon imbibé d'huile peut ainsi, dans certaines conditions, s'enflammer spontanément.
Pour ses propriétés de polymère, l'huile de lin est employée seule, ou mélangée à d'autres huiles, résines et solvants, et est utilisée en tant que:
Tandis que l'huile d'olive est propre au bassin méditerranéen, l'huile de lin a constitué, pour les populations plus septentrionales d'Europe, une des sources principales de matières grasses végétales, tout comme l'huile de colza et l'huile de chanvre.
L'huile de lin est extraite des graines de lin récoltées à maturité, séchées puis triturées et pressées.
D'ordinaire, le lin fait l'objet d'une extraction par pression-dissolution tout comme le colza. L'huile de lin obtenue par cette méthode est utilisée à des fins industrielles.
Pour obtenir une huile propre à la consommation humaine, le lin est d'abord pressé à froid. Ensuite, une pression à chaud, avec ou sans solvant permet de recueillir de l'huile supplémentaire destinée à des applications industrielles.
La production mondiale d'huile de lin, en 2001-2002, était de 634 000 tonnes mais l'utilisation d'huile de lin a diminué au cours des dernières décennies parallèlement à l'accroissement de l'utilisation des résines alkydes de synthèse, qui sont similaires, mais moins coûteuses, et réputées jaunir moins rapidement.
Elle reste appréciée pour ses qualités environnementales.
Les utilisations de l'huile de lin dérivent de sa richesse en acides gras polyinsaturés, en particulier en acides linolénique et linoléique, qui lui doivent leur nom.
Contenant plus de 70% de son poids en acides gras polyinsaturés, l'huile de lin est prisée dans certaines options diététiques, en particulier par les personnes recherchant des apports importants en oméga-3 et faibles en oméga-6.
En juillet 2006, l'AFSSA avait émis deux avis sur l'utilisation de l'huile de lin dans les compléments (saisine 2004-sa-0213) et dans les aliments courants (saisine 2004-sa-0409). Après plusieurs années de délibérations, l’huile de lin fut autorisée dans les compléments alimentaires, en précisant toutefois que la teneur en acides gras - trans de l’huile doit être diminuée de 2 à 1% des acides gras totaux. L’huile de lin est également autorisée dans les aliments courants, pour un usage cru ou en mélange avec des huiles d’assaisonnement ou des matières grasses tartinables.
L'huile de lin est très fragile et rancit facilement; elle doit être conservée au réfrigérateur, et consommée rapidement. Par ailleurs, elle deviendrait même toxique si elle était trop dégradée; il ne faut pas l'utiliser si une odeur désagréable s'en dégage.
En 2009, l'AFSSA a donné un avis positif à l'utilisation de l'huile de lin en cuisine. L’huile de lin présente un intérêt nutritionnel pour l’apport en acide alphalinolénique (oméga-3). D’autre part, elle est un produit commercialisé depuis longtemps dans de nombreux pays (Allemagne, Canada, Chine,…), sans que des effets néfastes aient été mis en évidence. Il convient cependant que des mesures de conditionnement, de conservation et d’utilisation soient plus restrictives que les mesures existant pour les huiles végétales plus classiques, afin de limiter l’oxydation du produit; elles consistent en :
L’AFSSA recommande enfin des mentions d’étiquetage de l'huile de lin pour une information adéquate aux consommateurs:
L'huile de lin est l'huile auto-siccative la plus utilisée.
La siccativité d'une huile, c'est-à-dire son aptitude à sécher en présence de l'oxygène de l'air, est d'autant plus marquée que le nombre d' insaturations présentes dans la structure moléculaire de l'huile est élevé. Le contenu en insaturations se mesure par l'indice d'iode.
Les acides linolénique (3 insaturations) et linoléique (2 insaturations) confèrent à l'huile de lin sa forte siccativité, avec un indice d'iode supérieur à 170. L'acide linoléique s'oxyde au contact de l'air chaud en acide oxylinoléique, appelé aussi linoxine.
Pour favoriser l'oxydation, et donc accélérer la siccativité de l'huile de lin, on la mélange à chaud avec de la litharge ou du minium (toxique, et interdit dans certains pays).
Avec l'huile d'œillette, elle est la principale huile siccative utilisée pour la peinture à l'huile, depuis l'époque de Jan Van Eyck. En tant que dernière et fine couche sur du bois peint à l'eau, elle peut jouer le rôle d'un vernis protecteur.
Elle est également employée comme siccatif des encres végétales utilisées en imprimerie offset.
Mélangée avec de l'essence de térébenthine (on suggère habituellement la proportion de 50/50), elle est employée pour le traitement du bois en général, et des planchers ou parquets en particulier.