Malouinière - Définition

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Introduction

Malouinière de la Mettrie aux Louëts

Une malouinière est une vaste demeure de plaisance construite par des armateurs de Saint-Malo aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle. On en compte 112 dans la région.

Habitées pour la plupart, plusieurs malouinières sont tout de même ouvertes à la visite lors des Journées du Patrimoine en septembre.

Histoire

La plupart des malouinières furent construites entre 1650 et 1730 dans un rayon de 12 à 15 km autour de Saint-Malo par les armateurs insatisfaits de l'espace exigu de la ville « intra-muros ». Ces derniers restaient ainsi à proximité de la sécurité des remparts de la ville en cas de visite impromptue des Anglais, et cela leurs permettaient aussi de faire détourner certains de leur bateaux revenus des Indes afin de les vider discrètement d'un contenu précieux, avant l'arrivée des percepteurs d'impôts du Roi.

Elles sont situées à l’intérieur du Clos Poulet, un nom qui signifie pays d’Aleth (région malouine) du nom du camp gallo-romain de la citadelle de Saint-Servan, point de départ vers la Cornouaille où l’on chargeait l’étain.

La prospérité de Saint-Malo date des XVe siècle et XVIe siècle, époque à laquelle commence le déclin de Saint-Servan. Sous les guerres du Roi Soleil, l’aventure maritime de Saint-Malo prend son envol.

Malouinières notables

Château de la Motte-Jean, XVIIe siècle

La Ville Bague

La Malouinière de la Ville Bague (Saint-Coulomb) fut construite en 1715 par Guillaume Eon, issu d’une famille de riches négociants malouins qui avaient ouvert de nombreux comptoirs à l’étranger et notamment à Cadix.

Un manoir plus modeste se tenait à l’emplacement de l’actuelle malouinière, le pigeonnier, la chapelle et les murs d’enceinte sont donc antérieurs (1666).

À la Révolution, la maison fut abandonnée par ses propriétaires.

Propriété successive des familles Éon (en 1670), Magon seigneurs de la Chipaudière (en 1676), Éon (en 1776). En1768, Julie Marie Eon du Vieux Chastel épouse Jonathas de Penfentenyo, Marquis de Cheffontaines. Le marquis de Cheffontaines devient propriétaire de la ville bague en 1789. Après la révolution, la propriété passe à la famille Esnoul Le Sénéchal qui l'occupe de 1892 à 1946. Le domaine a été morcelé il y a vingt cinq ans mais l’allée centrale menant à la pièce d’eau a été conservée, ce qui protège l’effet de perspective du jardin actuel.

Le papier peint du grand salon date de 1820 (manufacture Dufour et Leroy) et représente l'arrivée de Pizzare chez les Incas. Exemplaire exceptionnel, ce panoramique est classé Monument historique.

La Malouinière de la Ville Bague propose une visite guidée du parc, de la chapelle, du pigeonnier ainsi que de l'intérieur avec les salons, de la salle à manger et du hall d'entrée. Les horaires des visites sont disponibles sur leur site internet.

Autres malouinières

Blason de Saint-Coulomb : De sinople à la croix de sable, chargée d’une crosse abbatiale d’argent, cantonnée de quatre châteaux (malouinières) d’or, ouverts, ajourés et essorés de sable.
  • Malouinière de la Balue, à Saint-Malo (XVIIIe siècle), abrite aujourd'hui le lycée Jacques Cartier, construite par Luc Magon de la Balue, le petit-frère de François-Auguste Magon de la Lande, en 1715, sur la métairie de la Blinais, apportée en dot par sa femme Hélène Porée, qui donnera son nom à leur fils Jean-Baptiste Magon de la Blinais.
  • Château de Beauchêne, à Langrolay, classique début XVIIIe, édifiée sur les ruines de l'ancien château par le navigateur malouin Gouin de Beauchêne qui découvrit l'une des Malouines (Île Beauchêne) près de la Terre de Feu.
  • Malouinière du Bosc, à Saint-Jouan-des-Guérets, construite entre 1715 et 1718.
  • Malouinière de Château Doré, à Saint-Malo (XVIIe siècle). L'une des premières malouinières dont la construction pourrait être attribuée à la famille d'armateurs Magon. L'architecture laisse supposer une construction des années 1660. La sobriété, la symétrie de l'architecture, le bandeau dessiné sur l'enduit annoncent l'architecture des malouinières. L'intérieur conserve d'origine le grand escalier et la cheminée de la cuisine. Le parc présente toujours des communs, un puits, un jardin, les murs de clôture et une rabine d'accès.
  • Malouinière de la Chipaudière, l'une des plus vastes malouinières de la région, avec une superficie de 4 hectares et des dimensions de chateau, classée Monument Historique, construite entre 1715 et 1720 par François-Auguste Magon de la Lande, armateur et corsaire sous Louis XIV, puis directeur de la Compagnie des Indes orientales, et l'un des plus puissants armateurs de la ville au temps de la splendeur de Saint-Malo
  • Malouinière du Demaine (Le Mur Blanc), à Saint-Méloir-des-Ondes. Construite vers 1730, très probablement par la famille Dufresne (corsaires et armateurs), sur un plan classique à cinq travées. Le décor intérieur, très soigné,(plafonds à voûte, alcôves, buffet d'attache entre deux niches, cheminées...) subsiste pratiquement intact.
  • Malouinière de La Fosse Hingant, à Saint-Coulomb.
  • Malouinière des Longchamps, à Saint-Jouan-des-Guérets (XVIIIe siècle)
  • Malouinière de La Mettrie aux Louëts, à Saint-Coulomb.
  • Malouinière du Mont Fleuri (XVIIIe siècle).
  • Malouinière de La Motte-Jean, à Saint-Coulomb.
  • Malouinière Le VALMARIN à Saint Servan Rue Jean XXIII Malouinière possession de l'ancien Maire de Saint malo; Marcel Planchet

Rachetée dans les années 1980 par des particuliers MMme LE GAL qui la transforme en un hotel 3 étoiles.

  • Malouinière de La Motte aux Chauff (1660), à Saint-Coulomb.
  • Malouinière de L'Ormerie, à Paramé (XVIIIe siècle). Édifice remarquable daté de 1725. On peut l'observer soit en haut du boulevard de Rochebonne d'où cette malouinière dominait autrefois par sa splendeur le sommet des Masses, soit à partir de la Place du Marché du bourg de Paramé. Elle appartint au capitaine Bossinot de Pomphily qui parcourut la mer de Chine pour le compte de la Compagnie des Indes. La famille Bossinot de Pomphily comptait plusieurs procureurs à l'Amirauté et conseillers du Roi. Ceux-ci représentaient l'État et étaient chargés d'évaluer la cargaison des navires à leur retour. Parmi les descendants des Bossinot de Pomphily se trouvent Céleste Buisson de la Vigne, épouse de François-René de Chateaubriand, plusieurs corsaires dont les frères Duhaut-Cilly. Ils sont alliés à diverses familles malouines, les Le Fer, les Guillemaut des Peschers, les Trublet et les Surcouf.
  • Malouinière du Puits Sauvage (1720), édifiée à l'emplacement d'un ancien manoir du XVe siècle, au hameau de Saint-Étienne (Saint-Malo).
  • Malouinière de Rivasselou, à Paramé (XVIIe siècle). Édifice bâti en 1789, s'inspirant directement du modèle de la malouinière. Le corps central comprend les pièces "nobles" (salon et salle à manger), flanqué de deux pavillons plus bas, cour complètement séparée du jardin par le mur de clôture, architecture symétrique, sans décor. Les pièces du rez-de-chaussée ont conservé leurs lambris Louis XVI.
  • Malouinière de la Rivière, à Paramé (XVIIIe siècle). Édifice daté de 1730. Elévations à trois travées séparées par des œils-de-bœufs ovales dans la façade sur cour, cheminées épaulées, linteaux des fenêtres formant larmiers, plan type (entrée dans le hall contenant l'escalier et ouvrant sur la salle-à-manger centrale, flanquée d'une part d'un grand salon, d'autre part de la cuisine avec son tréhory). L'environnement a été modifié dans les années 1820-1830. La salle-à-manger a conservé ses lambris d'origine. Le salon a complètement été modifié au XIXe siècle.
  • Malouinière de la Verderie, à Saint-Servan (XVIIe siècle). Édifice remarquable datant de 1637, représentatif des proto-malouinières. Le plan ramassé en L, avec tour d'escalier octogonale hors-œuvre sur l'arrière du logis (visible depuis la rue Dreux), révèle encore l'influence de l'architecture des XVe-XVIe siècle. Mais sa situation en périphérie de Saint-Malo, la symétrie de la façade sur jardin et les cheminées épaulées, rattachent l'édifice à l'architecture des malouinières. Bien que la demeure ait été remaniée au XVIIIe siècle (boiseries du rez-de-chaussée, ajout d'une extension couverte d'un toit à la Mansart), elle a conservé une partie de ses lambris-cloisons du XVIIe siècle. La construction de la Verderie est attribuée à Noël Danycan, Seigneur de l'Epine, puissant commanditaire de la Compagnie des Indes et l'une des plus importantes fortunes du royaume, qui observait, dit-on, le retour de ses navires du haut de la tour. Logis et jardin sont inscrits à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
  • Malouinière de la Ville Bague, XVIIIe siècle, à Saint-Coulomb. Parc.
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