Amphithéâtre de Grand - Définition

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Introduction

Amphithéâtre de Grand
Vue générale de l'amphithéâtre

Lieu de construction Grand
(Germanie supérieure)
Date de construction entre 80 et 140 ap. J.-C.
Sous le règne de Titus à Antonin le Pieux
Dimensions externes 148 m × ?
Capacité 17 000 places
Rénovations 213 (Caracalla) et 1963
Liste des amphithéâtres romains

L'amphithéâtre de Grand est un amphithéâtre de l'époque gallo-romaine situé à Grand, dans l'actuel département français des Vosges.

Il appartenait au sanctuaire gallo-romain de Grand, qui était dédié au dieu guérisseur gallo-romain Apollon-Grannus, et qui fut édifié au Ier siècle dans ce qui était la Germanie supérieure.

Il avait une capacité de 17 000 places, et se classait ainsi parmi les dix amphithéâtres les plus vastes du monde romain, avec un grand axe de 148 mètres. L'édifice était en fait un semi-amphithéâtre, construit entre 80 ap. J.-C. et 140 ap. J.-C. en moellons de petit appareil.

En 213 ap. J.-C., l'empereur Caracalla visita le sanctuaire qui, pour l'occasion, eut droit à des travaux d'embellissement de l'amphithéâtre (réaménagement de la partie ouest en grand appareil).

L'amphithéâtre fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1846.

Sous la volonté d'Édouard Salin, Il fut fouillé et restauré à partir de 1963. En 1995, une couverture de gradins en bois a été installée dans un souci de préservation. Il y a aujourd'hui 4 500 places disponibles pour des spectacles, afin de redonner vie au site gallo-romain.

La prospection géophysique sur le site de Grand

La géophysique appliquée à l’archéologie est un mode d’exploration du sous-sol proche fondé sur la mesure de ses propriétés physiques. Outre les mesures de résistivité électrique et de magnétisme utilisées par exemple sur les chantiers autoroutiers ou ceux du TGV, il faut également citer les méthodes électromagnétique et thermique. Il est possible de prospecter, sauf cas rare, quelle que soit la nature des sols.

La recherche archéologique bénéficie de moyens de plus en plus perfectionnés en matière de prospection géophysique, radar géologique, méthodes de microgravité… Le cas exemplaire du site antique de Grand a été publié au rapport de synthèse, sur l'exécution de la première loi de programme relative au patrimoine monumental. Ce site antique est mentionné pour la première fois dans un texte du XIIe siècle du moine Ruppert de Yuy. Les premières observations archéologiques datent cependant des années 1760-1761 lorsqu’un ingénieur des Ponts-et-Chaussées, Le Gendre, rédige une note décrivant un certain nombre de vestiges, notamment l’amphithéâtre. Celui-ci sera partiellement dégagé et étudié de 1821 à 1823 par Jean-Baptiste Prosper Jollois, Ingénieur des Ponts-et-Chaussées du département des Vosges. C’est en 1883 que Félix Voulot, Conservateur au Musée départemental des Vosges à Épinal, découvrira la très vaste mosaïque de la basilique, qui avec ses 224 mètres carrés est l’une des plus importantes de la Gaule. La mosaïque des thermes de Caracalla à Rome comporte le même motif que l'abside de Grand.

C’est seulement après 1960 que des opérations de grande ampleur ont été menées sur le site. Elles montrent qu’il ne constitue pas une ville comme on le croyait jusqu’alors, mais plutôt un vaste sanctuaire doté d’une organisation très rigoureuse. Menées par la Conservation régionale de l’archéologie de Lorraine, ces fouilles concernent en tout premier lieu l’amphithéâtre, qui va être dégagé en totalité, mais également l’enceinte longue de 1 760 mètres qui ceinture une partie du sanctuaire, les quartiers d’habitation situés à l’extérieur de celle-ci, ainsi qu’un important réseau de galeries souterraines, long de 7 kilomètres, dont on a pensé tout d’abord qu’il servait à l’adduction d’eau. Les recherches menées sur ce réseau de galeries en 1990, dans le cadre d’une convention de mécénat technologique signée entre l’État, le département des Vosges et la fondation EDF - Admitech, ont en fait démontré que les galeries appartenaient à un réseau karstique naturel aménagé à l’époque romaine afin d’en améliorer le débit hydraulique.

Ces recherches, qui ont fait appel à des techniques de pointe (radar, magnétomètre à protons) semblables à celles déjà utilisées sur la pyramide de Khéops (Égypte), ont permis également de localiser le point de convergence de l’ensemble de ce réseau sur la place où une résurgence devait constituer le cœur du sanctuaire. Cette résurgence, qui se manifestait de manière épisodique, mais certainement très spectaculaire en période de surcharge du réseau, explique le choix du site comme lieu de culte dédié aux eaux salvatrices. C’est donc à Grand qu’il faudrait localiser le « plus beau temple du monde » cité dans le panégyrique de Constantin, où l’Empereur lui-même se serait rendu en 309 de notre ère. Les fouilles menées par les Services de l’archéologie de Lorraine, alliées aux prospections géophysiques réalisées par EDF, ont donc permis de renouveler totalement l’image que l’on se faisait du site, plus particulièrement dans ces deux dernières années.

L'utilisation du radar

Le dernier né et le plus sophistiqué des moyens géophysiques est constitué par le radar, dont l’application était, à cette époque, encore expérimentale pour la recherche archéologique. Les deux exemplaires (marque GSSI, type SIR 88) testés à Grand appartiennent respectivement à la Société des mesures et d’études en géologie appliquée de Paris (GEOMEGA) et au Centre d’étude du bâtiment et des travaux publics de Lyon (CEBTP), également partenaires de l’opération de mécénat EDF menée sur le site.

Le principe consiste à envoyer une onde électromagnétique dans le terrain sous la forme d’une impulsion de courte durée. L’énergie émise est réfléchie aux interfaces entre milieux de caractéristiques physiques différentes. Le signal reçu est reporté instantanément sur un enregistreur graphique à lecture directe et sur un enregistreur magnétique pour traitement ultérieur des données. La profondeur de pénétration de l’onde radar dépend des matériaux testés et de la fréquence utilisée. Elle peut atteindre actuellement plusieurs mètres et même dépasser la dizaine de mètres dans des cas très favorables, mais elle est seulement de quelques dizaines de centimètres dans certains matériaux très absorbants (argile pure saturée, présence de sels…).

En archéologie, son usage peut être appliqué à la recherche de murs de fondations, de cavités (canalisations, galeries, fosses, sarcophages), de zones remblayées, etc. La mise en œuvre du radar et l’analyse des résultats sont délicates et nécessitent de faire appel à des équipes spécialisées. Ses possibilités d’utilisation pour vérifier la qualité des injections de coulis de liant sont également d’un très grand intérêt

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