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Constructeur | Curtiss-Wright Corporation | |||
Rôle | Avion de chasse | |||
Équipage | ||||
1 | ||||
Motorisation | ||||
Moteur | Allison V-1710-81/99 | |||
Nombre | 1 | |||
Type | Moteur à pistons | |||
Puissance unitaire | 1 200 ch | |||
Dimensions | ||||
Envergure | 11,38 m | |||
Longueur | 10,16 m | |||
Hauteur | 3,76 m | |||
Masses | ||||
À vide | 3 039 kg | |||
Avec armement | 3 810 kg | |||
Maximale | 5 008 kg | |||
Performances | ||||
Vitesse maximale | 586 km/h (Mach 0,47 à 6 100 m) | |||
Plafond | 9 300 m | |||
Vitesse ascensionnelle | 635 m/min | |||
Rayon d'action | 2 414 km | |||
Armement | ||||
Interne | 4 à 6 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm | |||
Externe | 1 135 kg de bombes | |||
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Le Curtiss P-40 Warhawk fut le troisième avion de chasse des États-Unis par la production, il était le dernier développement de la série des chasseurs Curtiss Hawk, et vola pour la première fois en 1938. Il traîne une réputation d'avoir été un avion de chasse dépassé et surclassé par ses adversaires, ce qui provoqua même une enquête après la Seconde Guerre mondiale, visant à déterminer pourquoi il avait été maintenu envers et malgré tout en production. Il semble plutôt avec le recul que ses pilotes eurent à combattre dans des conditions difficiles qui ne permirent pas à l'avion de briller comme certains modèles postérieurs. Il eut une importance certaine dans les opérations du milieu de la Seconde Guerre mondiale, pour la simple raison que :
Tout cela fit que le P-40 resta donc par la force des choses jusqu'à l'automne 1943 le seul chasseur valable et disponible en grand nombre de l'aviation américaine (qui ne l'engagea jamais sur le front d'Europe du Nord, alors qu'elle fit un essai catastrophique avec le P-39).
Bien que peu performant en altitude, du fait de son moteur, il servit très honorablement pendant la plus grande partie du conflit, grâce à son faible coût, sa grande facilité de maintenance et sa grande robustesse. Pour les Britanniques et les autres nations du Commonwealth, il fut connu successivement comme Tomahawk, puis Kittyhawk. Il reste célèbre pour avoir été l'avion des Tigres volants de la future 14th USAAF engagés en Chine et il fut aussi l'appareil de nombreux as de plusieurs pays. Les derniers exemplaires à servir dans une force aérienne furent brésiliens, ils ne furent mis à la retraite qu'en 1958.
Le Curtiss P-36 Hawk ou Curtiss Hawk Model 75, avait connu peu de succès du fait de ces performances décevantes. Réalisant que son moteur en étoile est au bout de son développement, l'idée vient chez Curtiss, d'y adapter un moteur en ligne, le Allison V-1710. Bien que pas plus puissant, ce moteur a l'avantage d'avoir une section frontale plus faible et permet donc par gain aérodynamique, une augmentation notable de la vitesse de pointe. Un premier essai, est réalisé avec la version turbocompressée du Allison, monté sur un fuselage dont le poste de pilotage a été reculé très en arrière, le XP-37, il sera suivi de treize exemplaires de présérie YP-37, mais le manque de fiabilité des turbocompresseurs condamne vite le projet.
L'ingénieur Donovan Berlin, demande alors la permission à l'USAAC, de monter un Allison V-1710-19, un moteur V12 à refroidissement liquide de 1150 ch avec un compresseur mécanique à simple étage, dans le 10ème P-36A (numéro de série 38-10), le prototype ainsi réalisé, vola pour la première fois le 14 octobre 1938. L'avant du fuselage est redessiné entièrement, l'entrée d'air du carburateur est sur le dessus du capot moteur et un radiateur d'huile en dessous. Le radiateur pour le liquide de refroidissement, est placé lui sous le fuselage au niveau du bord d'attaque des ailes. Par contre contrairement au XP-37, le poste de pilotage est gardé dans la même position. L'armement est de deux mitrailleuses de 12,7 mm synchronisées, sur le capot moteur, ce qui est la norme pour les chasseurs américains de cette époque et de 6 lance-bombes de 20 livres sous les ailes.
Les débuts sont assez décevants, l'avion n'arrivant pas à dépasser 483 km/h et, après quelques tâtonnements, on crée finalement un ensemble sous le nez comprenant un radiateur pour l'huile et deux pour le mélange d'éthylène glycol de refroidissement. De plus, les deux pipes d'échappement latérales sont remplacées par six indépendantes de chaque côté ; le système d'obturation du train d'atterrissage, hérité du P-36, est remplacé par deux volets plus aérodynamiques. Suite à ces modifications, les performances augmentent et le XP-40 atteint 550 km/h, ce qui le rend plus rapide que le Hurricane mais moins que le Spitfire et le Bf 109, il a cependant un rayon d'action largement supérieur à ces trois avions avec 976 km, soit près du double (caractéristique habituelle des avions américains).
Une compétition, dite US Army Pursuit Contest, est lancée le 25 janvier 1939, par l'USAAC, elle oppose le XP-40 au Bell XP-39, au Lockheed XP-38, aux XP-41 et XP-43 de Republic et aux XP-37 et XP-42 de Curtiss. Bien que moins performant en altitude que les avions dotés de turbocompresseurs, il fut considéré le plus acceptable par l'USAAC, du fait de son coût et de sa cellule déjà éprouvée. Il présentait surtout l'avantage non négligeable de pouvoir être produit en masse un an avant ses concurrents. L'USAAC, encore influencée par des doctrines privilégiant des chasseurs de basse altitude, pour soutenir les troupes au sol, en commanda 524 exemplaires, le 26 avril, sous la désignation de P-40 Warhawk.
Le premier exemplaire de série vole le 4 avril 1940, il diffère du prototype par le montage de deux mitrailleuses supplémentaires d'un calibre de 7,62 mm dans les ailes et l'adoption du Alison V-1710-33 développant 1040 ch. En mai, l'Armée de l'air française, à la recherche de chasseurs, passe commande de 140 Curtiss Hawk 81A1, la version d'exportation, qui se distinguait du P-40 américain par son instrumentation en système métrique, ses quatre mitrailleuses d'aile FN-Browning en calibre 7,5 mm et les manettes de gaz inversées à la mode française. La commande américaine est différée après 200 exemplaires pour accélérer la livraison de ces machines, mais elles ne seront pas prêtes avant l'armistice de juin 1940, le premier volant seulement le 6 juin. La RAF britannique décide alors de reprendre ces avions sous la désignation de Tomahawk I et le premier arrive en Angleterre en septembre, les mitrailleuses sont remplacées par des Browning de 7,7 mm, mais beaucoup, du fait de la précipitation, sont encore équipés d'instruments métriques et des marquages en français.
Le 13 mars 1941, suite aux premières expériences de combat, apparaît le premier P-40B, dont l'armement est renforcé par deux mitrailleuses de 7,62 mm et les réservoirs sont rendus auto-obturants par l'adjonction d'une bâche autour de leurs parois. L'USAAC en commande 131 en septembre 1940 pour reprendre la livraison des 324 exemplaires restants sur son contrat initial. Les britanniques, eux, commandent 110 exemplaires d'un dérivé, le Tomahawk IIA, avec des mitrailleuses de 7,7 mm, des blindages pour le pilote et une radio d'origine nationale. Parallèlement, le 10 avril, le premier P-40C prend l'air lui aussi, il est pourvu d'un tout nouveau système d'alimentation en carburant avec des nouveaux réservoirs d'une capacité de 134 gallons, à obturation interne. Il introduit aussi l'usage du réservoir largable de 52 gallons, et de la nouvelle radio SCR-247N qui remplace la SCR-283. L'USAAC voit sa commande initiale complétée avec ce modèle, tandis que la RAF en commande 930. Ces modifications, imposées pour rendre le P-40 apte au combat, sont cependant très coûteuses sur la masse au combat de l'avion (une augmentation de près de 11%), et donc ses performances, ainsi le P-40C sera le moins rapide de la série, avec 583 km/h, cependant la robustesse de l'avion est louée par ses pilotes, en particulier, lors des attaques au sol sur le théâtre africain.
Pour remédier à la chute des performances, l'avion est alors entièrement revu pour le montage d'un moteur V-1710-39 de 1150 chevaux doté d'un meilleur compresseur, il avait été proposé le 10 juin, sur le chasseur expérimental XP-46, mais l'USAAC préférait le voir adapté sur une cellule déjà existante. L'avant est redessiné plus court, ce qui va devenir la caractéristique des modèles ultérieurs de P-40. En fait tout l'avion est repensé, si bien que Curtiss lui affecte une nouvelle désignation d'usine, Hawk Model 87. Le fuselage est aminci, avec une longueur qui diminue de six pouces. Le train d'atterrissage est raccourci lui aussi et le radiateur est avancé et prend encore plus d'ampleur pour refroidir le nouveau moteur. L'armement de nez disparaît, et on installe alors deux mitrailleuses de 12,7 mm dans chaque aile, avec des nouveaux chargeurs hydrauliques. Deux emplacements pour un canon de 20 mm sont même prévus mais ils ne seront en fait jamais utilisés. La France et le Royaume-Uni passent commande dès juin 1940, alors que l'avion est encore sur les planches à dessin. La commande française est annulée après la défaite de ce pays, mais les Anglais se portent acquéreurs de 560 exemplaires, l'USAAF, elle, attendra septembre pour suivre. L'avion commence à être produit en mai 1941, mais après seulement 582 exemplaires produits, la production bascule sur les modèles Model 87-B2 (P-40E) et 87-A4 (Kittyhawk IA), suite à une demande de l'USAAF datée du 18 février 1941, d'augmenter l'armement à six mitrailleuses de 12,7 mm. Ce modèle va être acquis par l'USAAF à 2320 exemplaires, dont 1500 P-40E-1, destinés au prêt-bail pour le Royaume-Uni.
Pour améliorer encore plus les performances, en particulier en altitude, un P-40D est motorisé par un Rolls Royce Merlin XXVIII. Il prend l'air le 30 juin 1941 et se distingue par l'absence de prise d'air de carburateur sur le capot moteur. En septembre 1941, la production est lancée, motorisée par la copie sous licence du Merlin, le Packard V-1650-1. Après 699 exemplaires, le système dit des blocs de production entre en vigueur, avec la sous-série, P-40F-5-CU, qui présente un fuselage allongé de 66 centimètres, pour compenser l'influence du couple sur la stabilité longitudinale. Suivent les P-40F-10-CU, P-40F-15-CU et P-40F-20-CU, caractérisées respectivement par des volets de refroidissement à commandes manuelles au lieu d'électriques, des équipements d'hiver et un nouvel équipement d'oxygène pour le pilote. Le P-40F n°41-13602, affecté à des tests pour le placement des radiateurs, fut nommé officieusement, XP-40F. Parallèlement, on produit le modèle 87-B3 (P-40L), dont la masse à vide a été réduite, par la diminution d'équipements internes, elle y gagna son surnom de « Gipsy Rose Lee » (nom d'une stripteaseuse de l'époque). Malgré le gain de poids, la vitesse n'est augmentée que de 6 km/h.
Par la suite, beaucoup de P-40F et L, de l'USAAF, furent reconvertis en P-40R1 et R2, par le montage d'un Allison V-1710-81, afin de servir d'avion d'instruction avancé. Certaines sources américaines, parlent de 600 ou de 300, en se basant sur les numéros de série, 70 conversions de F en R1 et 53 de L en R2, sont à peu près certaines. Une version P, dérivée de la cellule du P-40N sera prévue en 1943, avec 1500 exemplaires, mais les Packards, sont trop peu nombreux et le Mustang, absorbe maintenant le gros de la production, la commande est donc annulée.
Alors que le P-40E est sur les chaînes de production, le 28 octobre 1941, L'USAAF, passe commande de 600 P-40K, équipé du puissant Allison V-1710-73 de 1325 ch, qu'elle compte attribuer à la Chine nationaliste, dans le cadre d'un prêt-bail. Il est prévu aussi que ce soit la dernière grande série de P-40, qui doit céder la placer au futur Curtiss P-60, mais lorsque les avions commencent à sortir de l'usine en août 1942, le projet du P-60 souffre de difficultés et de retards, et la commande est alors augmentée à 1300 avions, qui sont produits à côté des versions à moteur Packard. Le 24 août 1942, un nouveau contrat, est signé, toujours pour le prêt-bail, sur 600 exemplaires d'un nouvelle version tirée du K, mais avec un moteur V-1710-18. Il se distingue de son prédécesseur par l'adjonction deux petites prises de refroidissement en avant des échappements, il commencera à être livré à partir de novembre 1942, la plupart allant aux forces aériennes du Commonwealth.
Au début de 1943, les performances de l'avion sont encore à la traîne par rapport, aux P-51 Mustangs et P-47 Thunderbolts. Curtiss entame alors un travail en profondeur pour alléger la structure, la visibilité vers l'arrière est améliorée en augmentant la taille des vitrages arrières. De cette étude, devait déboucher deux versions, la N et la P, la deuxième pourvue d'un Packard, doit être bientôt abandonnée, faute de moteurs disponibles. Par contre, le P-40N, va connaître plusieurs contrats successifs, qui feront de lui le P-40 le plus produit, avec 5219 exemplaires. Un premier lots de 400 P-40N-1-CU, sort à partir de mars 1943, grâce à l'emploi d'aluminium, de roues plus légères, la suppression de deux mitrailleuses et la réduction de la capacité en carburant à 462 litres, il ne pèse que 2720 kilogrammes à vide et donc malgré l'emploi du même moteur est bien plus performant. Il est le plus rapide de tous les P-40, avec une vitesse de pointe de 608 km/h.
Le bloc P-40N-5-CU améliore encore la visibilité avec une verrière sans montant, mais il réintroduit l'armement à six mitrailleuses, à la demande des pilotes, et des points d'emport de charges portant la capacité en charge externe à 680 kg. Par la suite le volume des réservoir est aussi augmenté, et les performances recommencent à baisser. En 1944, deux derniers contrats de livraison de P-40, sont signés, le 14 février pour 500 P-40N-30-CU et 500 N-35-CU, et le 30 juin pour 1000 N-40-CU. Par la suite ce dernier contrat est réduit à 220 avions, et le dernier exemplaires quitte les chaînes, le 30 novembre, il est le 13739e P-40 construit. La tentative de Curtiss, de relancer une nouvelle fois son avion en le dotant d'une verrière en goutte d'eau, échoue car dorénavant les modèles plus modernes et performants, comme le North American P-51 Mustang, sont disponibles en nombre suffisant, tout développement sur le P-40 cesse alors.
Notons en conclusion que Curtiss, qui avait été le plus important constructeur aéronautique américain de sa création à 1941, fit faillite peu après la fin de la guerre malgré l'importance des commandes du P-40, du SB2C Helldiver (le plus construit des bombardiers en piqué) et du C-46 Commando (dont toutes les caractéristiques l'emportaient sur celles de son rival C-47/DC-3). La première place fut prise par Boeing, une toute petite marque avant le B-17 (pourtant lui aussi théoriquement inférieur au B-24 de Consolidated)...