Équation de Laplace - Définition

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Introduction

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En analyse vectorielle, l'équation de Laplace est une équation aux dérivées partielles du second ordre, dont le nom est un hommage au physicien mathématicien Pierre-Simon de Laplace.

Introduite pour les besoins de la mécanique newtonienne, l'équation de Laplace apparait dans de nombreuses autres branches de la physique théorique : astronomie, électrostatique, mécanique des fluides, propagation de la chaleur, diffusion, mouvement brownien, mécanique quantique.

Toute fonction solution de l'équation de Laplace est dite harmonique.

Équation de Laplace à trois dimensions

En coordonnées cartésiennes dans un espace euclidien de dimension 3, le problème consiste à trouver toutes les fonctions à trois variables réelles ψ(x,y,z) qui vérifient l'équation aux dérivées partielles du second ordre :

 \frac{\partial^2 \psi}{\partial x^2} \ + \ \frac{\partial^2 \psi}{\partial y^2} \ + \ \frac{\partial^2 \psi}{\partial z^2} \ =   \ 0

Pour simplifier l'écriture, on introduit un opérateur différentiel noté Δ et appelé opérateur de Laplace, ou simplement laplacien, tel que l'équation aux dérivées partielles précédente s'écrive de façon compacte :

 \Delta \psi \ = \ 0

Équation de Poisson

Si le membre de droite est une fonction donnée f(x,y,z), on obtient l'équation de Poisson :

\Delta \varphi = f

Équation de Laplace à deux dimensions

En coordonnées cartésiennes dans un espace euclidien de dimension 2, le problème consiste à trouver toutes les fonctions à deux variables réelles V(x,y) qui vérifient :

 \frac{\partial^2 V}{\partial x^2} \ + \ \frac{\partial^2 V}{\partial y^2} \ = \ 0

On montre que toute fonction holomorphe donne des solutions de l'équation de Laplace à deux dimensions par leur partie réelle et par leur partie imaginaire ; de plus, ces solutions sont orthogonales en tout point.

Rappels sur les fonctions holomorphes

Toute fonction polynomiale à coefficients complexes est holomorphe sur \mathbb C  ; aussi le sont les fonctions trigonométriques et la fonction exponentielle. (Les fonctions trigonométriques sont en fait relativement proches de la fonction exponentielle puisqu'elles peuvent être définies à partir de celle-ci en utilisant les formules d'Euler).

  • La fonction logarithme est holomorphe sur l'ensemble des nombres complexes privé de la demi-droite des réels négatifs (on parle de "coupure").
  • La fonction racine carrée peut être définie par \sqrt{z} = e^{{1 \over 2} \ln{z}} et est ainsi holomorphe partout où la fonction logarithme l'est.
  • Les fonctions trigonométriques réciproques ont de la même manière des coupures et sont holomorphes partout sauf aux coupures.
  • La fonction inverse z\mapsto 1/z est holomorphe sur \mathbb C^* .

Résultats sur l'équation de Laplace et les fonctions holomorphes

Premier théorème

Théorème — Toute fonction analytique est solution de l'équation de Laplace.

Démonstration

On introduit la variable complexe :z = x + iyi2 = − 1, et on définit la fonction holomorphe F(z). Par dérivation , on obtient que :

 \frac{\partial F}{\partial x} \ = \ \frac{\mathrm d F}{\mathrm dz} \ \frac{\partial z}{\partial x} \ = \ F'(z)

alors que :

 \frac{\partial F}{\partial y} \ = \ \frac{\mathrm dF}{\mathrm dz} \ \frac{\partial z}{\partial y} \ = \ i \ F'(z) .

En dérivant une seconde fois, on obtient d'une façon similaire :

 \frac{\partial^2 F}{\partial x^2} \ = \ F''(z)

alors que :

 \frac{\partial^2 F}{\partial y^2} \ = \ - \ F''(z)

La somme est nulle, donc la fonction holomorphe F est bien une solution de l'équation de Laplace :

  \frac{\partial^2 F}{\partial x^2} \ + \ \frac{\partial^2 F}{\partial y^2} \ = \ 0

Remarque : la fonction holomorphe admet toujours une décomposition en partie réelle et partie imaginaire :

F(z) \ = \ V(x,y) \ + \ i \ \phi(x,y)

En annulant la partie réelle et la partie imaginaire séparément, on obtient deux équations de Laplace indépendantes :

  \frac{\partial^2 V}{\partial x^2}+ \frac{\partial^2 V}{\partial y^2}=0 \qquad \mathrm{et :} \qquad \frac{\partial^2 \phi}{\partial x^2}+ \frac{\partial^2 \phi}{\partial y^2}=0

Second théorème

Théorème — Les équipotentielles sont perpendiculaires aux lignes de champ.

Démonstration

On peut écrire :

 \frac{\partial F}{\partial x}\ = \ F'(x+iy) \ = \ \frac{\partial V(x,y)}{\partial x} \ + \ i \ \frac{\partial \Phi(x,y)}{\partial x}

et :

 \frac{\partial F}{\partial y} \ = \ i F'(x+iy) \ = \ \frac{\partial V(x,y)}{\partial y} \  + \ i \ \frac{\partial \Phi(x,y)}{\partial y}

On en déduit :

  \frac{\partial V(x,y)}{\partial x} \ = \ \frac{\partial \Phi(x,y)}{\partial y} \qquad \mathrm{et :} \qquad \frac{\partial \Phi(x,y)}{\partial x} \ = \ - \ \frac{\partial V(x,y)}{\partial y}

soit finalement :

  \frac{\partial V(x,y)}{\partial x} \cdot \frac{\partial \Phi(x,y)}{\partial x} \ + \ \frac{\partial V(x,y)}{\partial y} \cdot \frac{\partial \Phi(x,y)}{\partial y} \ = \ 0

On reconnait là le produit scalaire des deux vecteurs :

On en déduit que les courbes à « V(x,y) = constante » et « φ(x,y) = constante » sont perpendiculaires (transformation conforme). Ce qui fait que si « V(x,y) = constante » représente les courbes de même potentiel, alors « φ(x,y) = constante » représente les lignes de champ électrique en électrostatique

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