L'huile végétale carburant (HVC), aussi connue sous les noms d'huile végétale pure (HVP) ou huile végétale brute (HVB) peut être utilisée (jusque 100 %) comme carburant par tous les moteurs diesel (inventé à l'origine pour ce type de carburant), sous réserve de modifications mineures visant à réchauffer le carburant en question, ou, sans modification, en mélange avec du gazole ordinaire (30 % sur tous les véhicules, et jusqu'à 50 % selon les cas). Elle est également la matière première brute qui sert à la fabrication du biodiesel qui est un ester alcoolique utilisé aujourd'hui comme biocarburant, incorporé directement dans le gazole.
Il existe deux moyens, techniquement très différents, d'utiliser ces différentes huiles comme carburants pour véhicules.
Après pressage simple dans une machine assez rudimentaire, l'huile est décantée puis filtrée pour être utilisée directement comme carburant. Le rendement de pressage est de 30% à 40% d'huile pour 60% à 70% de tourteaux (résidu pâteux). L'écobilan est très intéressant, mais l'utilisation de l'huile pose quelques problèmes :
Il existe des solutions techniques à ces inconvénients, mais elles sont assez contraignantes : préchauffage de l'huile grâce à des réservoirs ou injecteurs chauffants, démarrage avec du gazole ou des méthyl-esters (ce qui demande deux réservoirs séparés), filtres plus performants. Les meilleurs résultats sont obtenus avec des systèmes capables de commuter entre l'huile et le gazole en fonction de la température des gaz d'échappement (sondes lambda), le circuit d'huile étant chauffé par l'eau du moteur (le liquide de refroidissement). La proportion d'huile maximale que l'on peut utiliser dépend du type d'injection.
Des kits de modifications sont maintenant proposés par des entreprises étrangères et il commence à avoir en France des personnes qui peuvent faire l'installation de ce type de matériel. La modification du véhicule devient alors beaucoup plus facile et efficace. Le moteur Elsbett (Allemagne) fonctionne parfaitement à l'Huile Végétale Pure (http://www.elsbett.com/fr )
Un autre problème lié à l'utilisation d'huile carburant est la production de composés organiques nocifs lors de sa combustion, en particulier l'acroléine. Néanmoins, l'HVC ne produit que du CO2 d'origine naturelle (qui fait partie d'un cycle naturel, contrairement aux carburants fossiles par exemple), ne contient pas de soufre (principal élément polluant du gazole) et semble produire beaucoup moins de particules cancérigènes.
L'ADEME déconseille vivement (communication du 15 septembre 2005) l'utilisation des HVB comme carburant pour les véhicules diesel. Dans une étude menée conjointement avec l'Institut français du pétrole, l'ADEME remarque que les propriétés de l’HVB ont des effets néfastes pour le fonctionnement d’un moteur car elles conduisent à une modification profonde des systèmes de combustion due :
Enfin, la même étude souligne que les HVB ne répondent pas aux spécifications qui permettent aux moteurs diesels de respecter les très bas niveaux d’émissions polluantes imposées par la réglementation. Bien qu'elle permette de réduire énormément les émissions de CO, l'utilisation d'HVB provoque, par rapport à l'utilisation du gazole :
Il convient de noter que cette étude va à l’encontre de toutes celles qui ont été menées dans d’autres pays frontaliers. Et qu’il convient de vérifier aussi les sources de cet article. En effet l’ADEME avait publié un rapport montrant l’effet bénéfique des HVB au niveau de la pollution et des solutions après pétrole.
Ici une analyse comparative faite entre l'huile de tournesol et le gazole :
http://www.oliomobile.org/documents/resultat.gif
On ne retrouve pas les augmentations décrites plus haut.
Et pour finir un autre document de l'ADEME :
http://www.ademe.fr/paysdelaloire/inf/BP_PDF/149.pdf
Selon une information de l'ADIT (Agence pour la Diffusion de l´Information Technologique en Allemagne) datant du 11/07/2004, les moteurs diesel connaissent des problèmes avec un carburant à base de colza : Des 110 tracteurs expérimentaux mis en circulation par le ministère de l'environnement fédéral allemand depuis 2002, huit ne marchent plus en raison de sévères pannes de moteur. 71 tracteurs ont dû subir de petites ou grosses réparations, et seulement 31 ont fonctionné sans aucun problèmes. Les raisons des avaries viennent de la mauvaise préparation de l'huile, qui obstrue le filtre et endommage les pompes à injection.
Cette étude de 2004 impliquait une utilisation directe de l'huile sur moteur "froid" ; en effet au-delà de 30% il est important de démarrer sur gazole et d'attendre que le moteur soit chaud. Les Allemands ont largement passé cette étape étant donné que chez eux on peut se fournir en HVB directement à la pompe.
Les résultats d’une année d’expérimentation des Huiles Végétales Pures sur les dix bennes de collecte, démontrent tout l’intérêt de ce type de filière pour les flottes captives des collectivités soucieuses de leur parc de véhicules et de la protection de la qualité de l’air sur leur territoire._
Les résultats parlent d’eux-mêmes avec :
- une réduction des émissions de monoxyde de carbone, de gaz carbonique et de l’hydrogène carboné,
- des mesures d’opacimétrie en baisse et inférieures à la norme NFR 10-025
L'huile, généralement obtenue avec des méthodes plus industrielles (solvants), subit une estérification : mise en présence de méthanol et d'un catalyseur (généralement de la soude) et génère un méthyle ester et de la glycérine. Les différents composants de cette solution sont enfin séparés à l'aide d'une centrifugeuse. Les ester méthyles obtenues sont appelés biodiesel ou, en France, diester™ du nom du principal producteur local Diester Industries (DI). Ces carburants sont plus coûteux à produire que l'huile "directe" et demandent plus d'apport d'énergie mais ils sont facilement utilisables en replacement de gazole conventionnel (ils ont été testés en remplacement à 100 % du gazole et peu de problèmes ont été relevés : destruction de joints sur des modèles anciens et problèmes de pompe d'injection, le biodiesel n'étant pas lubrifiant contrairement au gazole) ou mélangé avec celui-ci, sans demander de modifications au moteur.
Certains mélanges sont pratiques pour des raisons plus souvent politiques que techniques :