Sagrada Família | ||
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Présentation | ||
Période ou style | Art nouveau | |
Type | temple expiatoire ou église catholique | |
Architecte | Antoni Gaudí | |
Date de construction | 1882 | |
Dimensions | 115 m | |
Géographie | ||
Latitude Longitude | ||
Pays | Espagne | |
Communauté autonome | Catalogne | |
Localité | Barcelone | |
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La Sagrada Família, temple expiatori de la sagrada Família de son nom complet en catalan, ou templo expiatorio de la sagrada Familia en espagnol (en français : temple expiatoire de la sainte Famille), est un grand temple catholique de Barcelone. C'est l'un des exemples les plus connus du modernisme catalan et un monument emblématique de la ville. Œuvre inachevée de l'architecte catalan Antoni Gaudí, la Sagrada Familia est située dans le quartier éponyme (district de l'Eixample). L'architecte a conçu une minutieuse symbologie qui fait de cet édifice un poème mystique. Il a également fait preuve de grandes audaces de construction formelle, telles la manière de concevoir la structure d'arc parabolique ou la combinaison des traitements sculpturaux naturalistes et de l'abstraction des tours. Selon les données de l'année 2004, la Sagrada Familia est le monument le plus visité d'Espagne, dépassant l'Alhambra de Grenade et le musée du Prado à Madrid : en 2008, elle a en effet attiré plus de 2,7 millions de visiteurs. L'œuvre réalisée du vivant d'Antoni Gaudi, la crypte et la façade de la Nativité, a été déclarée patrimoine de l'humanité par l'Unesco en 2005.
S'agissant d'un temple expiatoire, les travaux sont exclusivement financés grâce à l'aumône. En conséquence, il n'a pas été possible de construire simultanément les différentes parties du monument lorsqu'il l'eut fallu, mais depuis les années 1990, l'affluence de visiteurs et le renom mondial de l’œuvre ont fait évoluer la situation économique.
La Sagrada Familia est une église catholique mais n'est pas une cathédrale. Le siège de l'évêché de Barcelone est la cathédrale Sainte-Eulalie, édifice construit à l'époque médiévale et situé au cœur du quartier gothique.
Le 31 décembre 1881, Josep Maria Bocabella mandaté par « l'association des dévots de Saint-Joseph » acquiert avec de l'argent collecté par l'aumône l'îlot de maisons compris entre les rues Mallorca, Marina, Provença, et Sardenya pour 172 000 pesetas. L'objectif est d'y élever un temple dédié à la sainte Famille (saint Joseph, la vierge Marie et Jésus). En plus du temple, le projet prévoit la construction d'écoles. Le premier architecte nommé est Francesc de Paula Villar i Lozano. Il élabore un projet d'église de style néo-gothique comprenant une nef de trois vaisseaux fermée par un chœur à déambulatoire. Le jour de la Saint-Joseph de 1882, l’évêque José Maria de Urquinaona y Vidot en pose la première pierre en accord avec la proclamation du concile Vatican I qui fait de saint Joseph le patron de l'Église universelle.
L'idée de Bocabella est de faire de l'édifice une réplique du sanctuaire de Lorette que l'on suppose être la maison de Joseph et de Marie à Nazareth. Francesc de Paula del Villar refuse cette approche. Les désaccords se multiplient entre lui, Bocabella et son assesseur, l'architecte Joan Martorell Montells. Ce dernier recommande en 1883 son ancien apprenti Gaudi, porteur d'un projet plus ambitieux.
Le projet présenté par Gaudi, alors âgé de 31 ans, constitue un changement total par rapport à celui de Villar. Il prévoit la construction d'un temple à l'architecture issue de son imagination personnelle, de tendance naturaliste-moderniste. Ce nouveau projet augmente sensiblement les dimensions de l'église et prévoit une grande tour centrale de 170 mètres de haut dédiée à Jésus-Christ. Les références mystico-religieuses ont une grande importance dans l’œuvre de Gaudi, tant du point de vue strictement iconographique que du point de vue symbolique.
Accepté avec un grand enthousiasme par le promoteur, le nouvel architecte va dédier le reste de sa vie à cette œuvre. Il consacra ses quinze dernières années exclusivement à la réalisation de la Sagrada Familia.
En décembre 1884, Gaudi signa le projet dans la chapelle Saint-Joseph, dans l'abside de la crypte, en présence de ses disciples Llorenç Matamala i Piñol et Carles Mani. La crypte fut inaugurée le 19 mars 1885. Cette année-là une équipe comprenant huit manœuvres, dix tailleurs de pierres, douze sculpteurs et un nombre indéterminé de charpentiers et de serruriers travailla au chantier.
En 1891 les travaux de la façade de la Nativité commencèrent.
Gaudi comprit qu'il ne verrait jamais son œuvre achevée et qu'à sa mort, le projet risquait d'être amputé par manque de financements ou d'intérêts. Il pensait que s'il construisait d'abord la nef centrale pour ensuite l'agrandir progressivement avec l'érection des tours, de l'abside, et de ses façades, le projet pourrait être modifié et le chantier s'arrêter dès que l'église pourrait remplir sa fonction de lieu de culte. Pour cette raison, il décida d'élever au maximum de leurs hauteurs des parties significatives mais peu fonctionnelles et extérieures au temple. De cette manière, il rendit impossible la modification de la hauteur prévue : les parties construites ne trouveront leur utilité que lorsque le temple sera intégralement terminé, et, chose plus importante encore, il laissa une marque importante de son style architectural très personnel, ce qui servit de guide à sa mort pour la poursuite du chantier. Gaudi ne vit construit que la façade de la Nativité, la tour Saint-Barnabé et une partie du côté extérieur du mur de l'abside.
En 1906, une fois les travaux de la « casa Milà » achevés, Gaudi se concentra presque exclusivement au projet de la Sagrada Familia, en concevant les plans du temple et en en dirigeant la construction. Ce chantier occupa toute sa carrière durant un quart de siècle. Il mourut à cette tâche alors même que l'église était à peine commencée.
Renversé par un tramway, Antoni Gaudí décéda le 10 juin 1926. Il est enterré dans la crypte, dans la chapelle dédiée à la Mère de Dieu des Carmes le 12 juin 1926.
L'abside en 1893. | La Sagrada Familia en 1915. | La Sagrada Familia en 1928 telle que Gaudi pouvait la voir. | Saint Barnabé en cours de sculpture dans l'atelier. |
De 1926 à 1936, l'assistant de Gaudi Domènec Sugrañes acheva les travaux des trois tours qui restaient à finaliser pour terminer l’ensemble de la façade de la Nativité.
Durant la guerre civile espagnole, la majeure partie de l’atelier de Gaudí fut incendiée. En raison de la destruction des ébauches, des maquettes, des modèles du temple et d'informations sur la manière de travailler tout à fait particulière de Gaudi, il ne restait aucun plan directeur indiquant comment terminer l’ouvrage. Aussi, quand en 1944, on reprit la construction de la Sagrada Familia, il fallut définir dans un premier temps comment procéder pour la poursuite du chantier, tout en restant le plus fidèle possible aux idées de Gaudi. Les architectes Francesc Quintana, Isidre Puig i Boada et Lluís Bonet i Garí s'acquittèrent de cette tâche difficile et Jaume Busquets réalisa ce travail pour les sculptures.
L'association des dévots de Saint-Joseph vota la construction de la façade de la Passion en 1953. Les travaux de fondation commencèrent l'année suivante, les tours furent achevées et inaugurées pour le cinquantième anniversaire de la mort de Gaudi en 1976. La construction de la crypte s'acheva en 1958 et le musée ouvrit en 1961.
Josep Maria Subirachs commença en 1986 le statuaire de la façade de la Passion. L'installation des premières statues en 1990 provoqua de nombreuses polémiques en raison de leurs styles contemporains et arides, très différent de celui que Gaudi appliqua à sa façade de la Nativité. Les travaux des voûtes des nefs commencèrent en 1995 par les collatéraux suivis en 2000 par la nef centrale. La couverture du temple est complète en 2008.
Depuis 1987, les travaux sont sous la direction de Jordi Bonet i Armengol. Les faiblesses dans les matériaux utilisés pour la crypte obligent à procéder à des renforcements. Ceux-ci se terminent en 2002. Cette même année voit le début des travaux de la façade de la Gloire. Trois ans après, en 2005, la partie construite sous la direction de Gaudi (la crypte et la façade de la Nativité) est classée au patrimoine culturel de l'Humanité par l'Unesco.
Le 18 mars 2007, la commémoration des 125 ans de la première pierre du temple a donné lieu à une cérémonie et à une fête. Des sardanes dont la santa Espina ont été jouées au pied du temple. L'église est couverte en 2008 et est ouverte au culte conformément au souhait de Joan Rigol. En 2009, les premières structures de la tour de la Vierge apparaissent.
D'après des estimations basées sur les avancées des techniques modernes et la croissance des dons, la construction devrait s'achever en 2026 pour le centenaire de la mort de Gaudi.
Façade de la nativité. | Façade de la passion. |