Accident de la navette spatiale Challenger - Définition

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Suites immédiates

Au lendemain de la catastrophe, la NASA a été critiquée pour son manque d'ouverture à la presse. Le New York Times a noté le lendemain de la catastrophe que « ni Jay Greene, le directeur de vol pour l'ascension, ni aucune autre personne dans la salle de contrôle, n'a été mis à la disposition de la presse par l'agence spatiale ». En l'absence de sources dignes de foi, la presse s'est contentée de spéculations : le New York Times et United Press International écrivirent des histoires suggérant que le problème avec le réservoir externe avait provoqué une explosion, en dépit du fait que l'enquête interne de la NASA s'est rapidement portée sur le propulseur d'appoint à poudre. Le journaliste William Harwood écrivit que « L'agence spatiale, enserrée dans sa politique de strict secret sur les détails de l'enquête, avait une position inhabituelle pour un organisme qui s'enorgueillit depuis longtemps de son ouverture ».

Hommages aux victimes

Le Mémorial de la navette spatiale Challenger où des restes sont enterrés au cimetière national d'Arlington.

La nuit de la catastrophe, le président Ronald Reagan devait faire son discours annuel sur l'état de l'Union devant le Congrès. Il annonça initialement que le discours allait se dérouler comme prévu, mais sous la pression, il le reporta d'une semaine et y fit à la place un discours sur la catastrophe de Challenger depuis le bureau ovale de la Maison Blanche. Ce discours a été écrit par l'assistante présidentielle Peggy Noonan et finit avec cette citation adaptée du poème High Flight de John Gillespie Magee, Jr. : « Nous ne les oublierons jamais, ni la dernière fois que nous les avons vus, ce matin, quand ils préparèrent leur voyage et dirent au revoir et "rompirent les liens difficiles avec la Terre pour toucher le visage du Créateur" ».

Trois jours plus tard, le président Reagan et sa femme Nancy se rendirent au Centre spatial Lyndon B. Johnson où le président pris la parole lors d'une cérémonie honorant les astronautes. 6 000 employés de la NASA, plus de 4 000 invités et les familles des disparus, y assistèrent. Au cours de la cérémonie, des musiciens de l'United States Air Force ont chanté God Bless America lorsque des Northrop T-38 Talon volèrent au-dessus de la scène, dans la formation traditionnelle « Missing man ». L'ensemble de la cérémonie a été diffusée en direct sur des réseaux nationaux de télévision.

La ville de Palmdale, ville de fabrication de l'ensemble de la flotte des navettes spatiales américaines, et sa voisine Lancaster en Californie, ont rebaptisé la 10th Street East, de l’avenue de M à la Edwards Air Force Base, la Challenger Way en mémoire de l'accident. C'était la route par laquelle les navettes Challenger, Entreprise et Colombia ont toutes été transportées pour la première fois en direction de l'aéroport de Palmdale à la base aérienne d'Edwards après leur achèvement parce que l'aéroport de Palmdale n'avait pas encore installé une grue permettant leur installation sur un Shuttle Carrier Aircraft (Boeing 747 modifié).

Cérémonies funéraires

Les restes des membres de l'équipage de Challenger sont transférés dans un C-141 vers la Dover Air Force Base dans le Delaware.

Les restes de l'équipage qui ont été identifiés ont été rendus à leurs familles le 29 avril 1986.

Deux des membres d'équipage, Francis Richard Scobee et Michael J. Smith, ont été enterrés par leurs familles au cimetière national d'Arlington dans des tombes individuelles. Le lieutenant-colonel Ellison Onizuka a été enterré au National Memorial Cemetery of the Pacific à Honolulu.

Les dépouilles mortelles non identifiées ont été enterrées collectivement au « Mémorial de la navette spatiale Challenger » au cimetière national d'Arlington, le 20 mai 1986.

Récupération des débris

Dans les premières minutes après l'accident, des tentatives de récupération des débris ont été entreprises par le « Launch Recovery Director » de la NASA, qui a ordonné aux navires utilisés par la NASA pour la récupération des boosters, d'aller au lieu d'impact. Des avions de recherche et sauvetage ont également été sollicités. À ce stade, toutefois, les débris n'étaient pas encore tous tombés, et le « Range Safety Officer » a retenu les avions et les navires hors de la zone d'impact, jusqu'à ce que ce soit assez sûr pour qu'ils puissent y entrer. Cette période d'attente fut d'environ une heure.

Morceau du SRB gauche récupéré en mer.

Les opérations de recherche qui ont eu lieu dans la première semaine après l'accident de Challenger étaient gérées par le Département de la Défense pour le compte de la NASA, avec l'aide des gardes-côtes. Il s'agissait le plus souvent de recherches de surface. Selon les gardes-côtes, « l'opération a été la recherche la plus large à laquelle ils avaient participé ». Cette phase de l'opération a duré jusqu'au 7 février. Par la suite, les recherches ont été gérées par une équipe spécialisée dont l'objectif était de récupérer les débris susceptibles d'aider à déterminer la cause de l'accident. Sonar, plongeurs, submersibles actionnés à distance et submersibles habités ont tous été utilisés au cours de la recherche, qui couvre une zone de 1 600 km² (480 milles marins au carré), et a eu lieu à des profondeurs allant jusqu'à 370 m (1 200 pieds). Au 1er mai, suffisamment de débris du booster droit ont été repêchés afin de déterminer l'origine de l'accident et donc, la NASA mis fin aux grandes opérations de recherche. Cependant, certaines recherches à faible profondeur se poursuivirent, non pas pour l'enquête sur l'accident mais pour récupérer des débris pour une étude de la NASA sur les propriétés des matériaux utilisés dans les engins spatiaux et des lanceurs. L'opération de récupération a permis de récupérer 15 tonnes de débris de l'océan Atlantique. 55% de Challenger, 5% de l'habitacle et 65% du satellite (cargaison) sont toujours manquants. Déplacés par les courants marins, certains débris arrivaient toujours sur les rives, comme le 17 décembre 1996, près de onze ans après l'incident, lorsque deux grands morceaux de la navette ont été retrouvés à Cocoa Beach. En vertu du Titre 18, du code des États-Unis, Section 641, il est interdit d'être en possession de débris de Challenger et les pièces découvertes récemment doivent être remises à la NASA.

À bord de Challenger se trouvait un drapeau des États-Unis, baptisé le « drapeau Challenger », et parrainé par la troupe 514 des scouts de Monument (Colorado). Il a été récupéré intact, toujours scellé dans son sac de transport. Un petit morceau de bois a été également retrouvé. Relique de l'un des planeurs de l'aviateur australien Bert Hinkler — la deuxième personne après Charles Lindbergh à avoir volé en solitaire à travers l'océan Atlantique — il avait été présenté à l'astronaute Don L. Lind au début de l'année 1986 en signe de reconnaissance pour sa venue à Bundaberg en Australie. Lind avait, à son tour, donné l'objet à Francis Richard Scobee, qui l'avait pris avec lui à bord de Challenger, à l'intérieur d'un petit sac en plastique qu'il avait placé dans ses affaires. Après l'explosion, le sac et le morceau de bois ont été récupérés en mer, puis plus tard, retourné à l'Hinkler Memorial Museum de Bundaberg.

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