Mont Saint Helens - Définition

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Relations entre l'homme et le volcan

Importance pour les Amérindiens

Des traces de la présence d'anciens lieux de vie ont été découvertes dans la forêt nationale Gifford Pinchot qui entoure le mont. La datation de ces sites prouve que des gens vécurent ici pendant au moins 6 500 ans. Le mont a probablement causé des effets dramatiques sur la vie des occupants de la région. Des archéologues ont ainsi démontré qu'une éruption recouvrit un campement d'Amérindiens avec de la pierre ponce il y a environ 3 500 ans. Cela entraina l'abandon de la zone pendant environ 2 000 ans. Plus récemment, des Amérindiens des tribus Cowlitz, Klickitat, Chinook, et Yakamas se déplaçaient encore au gré des saisons dans la zone pour chasser, pêcher et faire de la cueillette de baies comestibles.

Les légendes amérindiennes étaient inspirées par la beauté des volcans de la région. Sa forme particulière d'avant 1980 lui avait valu le surnom de Mont Fuji d'Amérique.

Les Amérindiens avaient des légendes expliquant les éruptions des volcans de la région. La plus célèbre d'entre elles porte le nom chez les Klickitats de légende du pont des dieux. Selon elle, le chef de tous les dieux Tyhee Saghalie et ses deux fils Pahto (aussi appelé Klickitat) et Wy'east descendirent du Nord lointain jusqu'au fleuve Columbia à la recherche d'un lieu pour s'établir.

Ils arrivèrent à un endroit actuellement dénommé The Dalles et furent émerveillés par la beauté du paysage. Les deux fils se disputèrent à propos de l'endroit et pour résoudre la querelle, le père tira deux flèches, une en direction du nord et une en direction du sud.

Pahto suivit la flèche du nord et son frère celle du sud. Saghalie construisit alors le Tanmahawis (pont des dieux) pour que sa famille puisse se rassembler périodiquement.

Lorsque les deux fils tombèrent tous deux amoureux d'une belle femme du nom de Loowit, elle ne sut pas qui choisir. Ils s'affrontèrent pour gagner son cœur en brûlant des villages et des forêts lors du combat. La zone fut dévastée et la terre trembla si fort que le pont tomba dans le fleuve en créant les cascades de la gorge du fleuve Columbia. Les géologues pensent qu'il s'agissait en fait d'un glissement de terrain qui a obstrué le fleuve.

Pour les punir, Saghalie les transforma en deux grandes montagnes. Wy'east devint le mont Hood et Pahto le mont Adams. Loowit fut transformée en mont Saint Helens, connu sous le nom de Louwala-Clough chez les Klickitats, ce qui signifie « Montagne fumante » dans leur langage (les Amérindiens Sahaptins nommaient celle-ci « montagne Loowit »).

Exploration européenne

Un commandant de la Royal Navy du nom de George Vancouver et son équipage du HMS Discovery aperçurent le mont le 19 mai 1792 lors d'un voyage d'exploration des côtes Nord du Pacifique qui les conduisit dans l'embouchure du fleuve Colombia. C'était la première fois que des explorateurs européens mentionnaient la présence du volcan.

Des années plus tard, d'autres explorateurs et des trappeurs entendirent parler d'une éruption dans les environs. Les géologues et les historiens déterminèrent grâce à leurs relevés que l'éruption eut lieu en 1800, ce qui correspond au début de la période éruptive de 57 ans du cratère Goat Rocks (Voir la section géologie). Alarmés par la chute de cendres volcaniques, les Amérindiens de la tribu des Nespelem au nord-ouest de l'État de Washington dansèrent et prièrent pour la nourriture nécessaire au passage de l'hiver.

À la fin 1805 et au début 1806, des membres de l'expédition Lewis et Clark aperçurent le volcan à partir du fleuve Colombia mais ne remarquèrent pas d'éruptions ni même de traces. Ils découvrirent néanmoins des sables mouvants entravant l'accès de l'embouchure de la rivière Sandy près de Portland, suggérant une éruption du Mont Hood dans les décennies précédentes.

Colons européens dans la région

Photo du XIXe siècle d'un trappeur dans la région de Saint Helens

Les premiers habitants locaux non amérindiens furent les trappeurs européens. Ceux-ci travaillaient pour la Hudson's Bay Company. Au début des années 1890, un ermite du nom d'Ole’ Peterson s'installa dans une cabane à Cougar Flats, le long de la haute rivière Lewis. Durant ces années, un district minier de 404 km2 fut créé au nord du lac Spirit. En 1911, on dénombrait 400 mines actives dans la zone. Néanmoins, aucun minerai ne fut trouvé dans des quantités suffisantes pour être vraiment rentable étant donné les coûts de transport qu'entraînait l'éloignement de la zone.

James Dwight Dana fut un des premiers géologues à étudier le volcan.

Le premier témoignage d'une éruption fut apporté par le docteur Meredith Gairdner en 1835 alors qu'il travaillait pour la compagnie de la baie d'Hudson située à Fort Vancouver. Il envoya son témoignage au Edinburgh New Philosophical Journal qui publia sa lettre en janvier 1836. Le géologue James Dwight Dana de l'université Yale aperçut le volcan lors d'une exploration menée par les États-Unis. Un autre membre de l'expédition décrivit des formations de laves basaltiques à la base du mont.

Au début de l'hiver 1842, des habitants furent les témoins de ce qu'on appela à l'époque la « Grande éruption ». Pendant 15 ans, le mont cracha des nuages de cendres. Les éruptions de cette période étaient de type phréatique (explosions de vapeurs). Le révérend Josiah Parrish aperçut le phénomène dans la localité de Champoeg dans l'Oregon le 22 novembre 1842. Les cendres atteignirent la localité de The Dalles en Oregon située à 80 kilomètres au sud-ouest du volcan.

Le mont Saint Helens en éruption la nuit. Peinture de Paul Kane après sa visite de la zone en 1847.

Le lieutenant britannique Henry J. Warre surveilla l'éruption en 1845 et deux ans plus tard, le peintre canadien Paul Kane représenta le volcan. Les travaux de Warre décrivirent des matières volcaniques proches d'un évent situé à un tiers de la hauteur par rapport au sommet sur le flanc Ouest ou Nord-Ouest (certainement à Goat Rocks). Un dessin de Kane représente de la fumée sortant de la même zone.

Alors que le volcan n'avait plus fait parler de lui depuis 1854, un journal local reporta le 17 avril 1857 qu'un des volcans de la région était en éruption mais la faiblesse de l'épaisseur des couches de cendres associées à cet évènement indique une éruption de faible intensité.

Avant l'éruption de 1980, le lac Spirit proposait des activités récréatives toute l'année comme du bateau en été ou du ski en hiver.

Impact de l'éruption de 1980

Les cendres de l'éruption touchèrent des millions de personnes. 57 personnes furent tuées et le coût des dégâts s'éleva à un milliard de dollars.

Le Saint Helens entra en éruption le 18 mai 1980. Après des mois d'activité intense qui suréleva une partie du flanc Nord du volcan, un tremblement de terre causa la rupture totale du flanc Nord du volcan lors d'un gigantesque glissement de terrain. La roche évacuée libéra les matières sous pression à l'intérieur du volcan ce qui donna lieu à la plus grande éruption volcanique jamais enregistrée à l'intérieur de la partie continentale des États-Unis (voir la section Géologie pour plus de détails).

Un homme âgé de 84 ans du nom de Harry Truman devint célèbre en refusant de quitter sa maison avant le début de l'éruption malgré les demandes répétées des autorités. Son corps ne fut jamais retrouvé après le drame. 57 personnes périrent au total. Le bilan aurait été probablement bien plus élevé si l'éruption s'était produite le lendemain qui était un jour de travail.

Parmi les victimes se trouve un géologue de 30 ans du nom David A. Johnston, positionné à proximité du volcan. À 8 h 32, peu avant que sa position ne soit envahie par une coulée pyroclastique, Johnston transmit ses derniers mots : « Vancouver ! Vancouver ! Ça y est ! ». Son corps ne fut jamais retrouvé.

Le président américain Jimmy Carter voyant les dégâts déclara : « Quelqu'un disait que le paysage était lunaire mais la Lune est un terrain de golf en comparaison à ce lieu ». Une équipe de tournage fut héliportée sur le mont le 23 mai pour filmer la portée des dégâts. Ils se perdirent lors des prises de vue mais heureusement ils furent retrouvés sains et saufs le 27 mai par un hélicoptère de la garde nationale alors qu'une éruption avait encore eu lieu le 25 mai. Leur film documentaire The Eruption of Mount St. Helens devint plus tard populaire.

Protections et histoires récentes

Panache de fumées expulsé de la montagne en décembre 2004.

En 1982, le président Ronald Reagan et le congrès américain firent du volcan un monument national (Mount St. Helens National Volcanic Monument). Il s'agit d'une zone d'une superficie de 445 km2 autour de la montagne comprenant la forêt nationale Gifford Pinchot.

En 1987, le service national des forêts (National Forest Service) rouvrit l'accès à la montagne pour l'escalade. En 2004, l'activité volcanique augmenta de nouveau ce qui stoppa les activités sur et autour du mont.

Le 21 juillet, 2006, la montagne fut à nouveau ouverte aux alpinistes.

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