Pierre-Louis Moreau-Desproux - Définition

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Réalisations et principaux projets

Travaux pour la Ville de Paris

  • Fontaine des Haudriettes, angle de la rue des Archives et de la rue des Haudriettes, Paris (3e arrondissement), 1764 : Construite aux frais du prince François de Rohan, elle remplaçait la Fontaine Neuve qui datait de 1636. Cette fontaine existe encore mais elle a été restaurée, notamment en 1836 par David, et déplacée en 1933 par l'ingénieur L.-C. Heckly pour élargir la rue. De forme trapézoïdale et de style Louis XVI, elle est ornée d'un bas relief en marbre du sculpteur Pierre-Philippe Mignot représentant une naïade vue de dos allongée dans les roseaux. Le mascaron représentant une tête de lion crachait de l'eau qui provenait à l'origine de Belleville.
La salle de l'Opéra de Paris au Palais-Royal.
  • Reconstruction de l'Opéra de Paris au Palais-Royal, 1764-1770, détruit : En 1749, le duc d'Orléans avait concédé l'exploitation de l'Opéra, qui se trouvait au Palais-Royal, à la Ville de Paris. La salle en ayant été détruite par un incendie le 6 avril 1763, il revint à la Ville de la reconstruire. Louis-Philippe d'Orléans obtint de Louis XV qu'elle fût maintenue au Palais-Royal et conclut le 29 mars 1764 un traité avec la municipalité qui prévoyait que les travaux devaient être réalisés en quatre ans. Moreau-Desproux en fut chargé comme architecte de la Ville et les réalisa en six ans. La reconstruction eut lieu non pas exactement à l'emplacement précédent, mais au débouché de l'actuelle rue de Valois, après achat et destruction de plusieurs maisons. Le long de la rue Saint-Honoré, Moreau-Desproux construit la salle de spectacle légèrement en retrait du palais avec au rez-de-chaussée des arcades qui prolonge le mur qu'il rebâtit pour fermer la première cour du palais, ce qui lui permet d'aménager au premier étage un foyer avec balcon donnant sur la rue pour les spectateurs. La salle, de plan en U, est disposée perpendiculairement à la rue, la scène placée vers la cour des Bons-Enfants. Encore un peu à l'étroit, elle peut accueillir 2 000 spectateurs et comporte deux cafés et des loges assez nombreuses pour les artistes. Le duc d'Orléans et sa famille peuvent accéder directement depuis leur palais à trois loges d'avant-scène appelées lanternes, contenant chacune cinq fauteuils. Selon certaines sources, les colonnes soutenant ces loges ont des cannelures percées permettant d'observer la scène et la salle sans être vu. Trois réservoirs d'eau sont disposés dans les combles. La nouvelle salle parisienne fut inaugurée le 26 janvier 1770, la même année que l'Opéra royal du château de Versailles : les deux salles « bénéficièrent des recherches faites en Italie et du débat qui s'était engagé en France autour des salles de spectacle ». Elle fut à son tour détruite par le feu le 8 juin 1781.

Projets privés

  • Hôtel de Chabannes, boulevard du Temple, Paris, 1758-1760, détruit : Hôtel particulier mis en chantier en août 1758, construit pour Jacques Chabannes, conseiller à la seconde chambre des requêtes du Parlement de Paris. La façade de l'hôtel faisait face au boulevard du Temple. Selon Dezallier d'Argenville, ce fut la première construction parisienne de Moreau-Desproux. Véritable manifeste du style « à la Grecque », et l'un des premiers édifices néoclassiques, au moment même où Chevotet construisait, à l'autre extrémité du Boulevard, le Pavillon de Hanovre, ultime témoignage du style rocaille. Sous la corniche, l'architecte avait remplacé les denticules par des frettes et, entre les étages, il avait développé une frise de grecques, comme le firent au même moment Trouard dans sa maison du faubourg Poissonnière et Chalgrin dans son projet pour le Prix de Rome. L'abbé Laugier critiqua ces innovations en 1765 dans ses Observations sur l'architecture : « L'architecte qui a donné les plans de la maison de M. de Chavanes, au coin de la porte du Temple, a montré au public qu'on peut dans un petit espace exécuter les choses en grand. Si au lieu de pilastres il avait mis des colonnes. Si le denticule de la corniche n'était pas à bâtons rompus ; si le même ornement n'était pas répété sur la plinthe qui répare les étages ; si cette plinthe était supprimée ; si les bandeaux des fenêtres d'en-haut étaient raccordés avec ceux des fenêtres d'en-bas, ce morceau serait cité comme un modèle. Tel qu'il est il prouve le mérite de son auteur, et annonce de sa part un génie fait pour aller au grand. »
  • Hôtel de Luynes et de Chevreuse, rue Saint-Dominique, Paris, 1762-1767, détruit : Pour Marie Charles Louis d'Albert, duc de Chevreuse, gouverneur de Paris, Moreau-Desproux poursuivit les travaux entrepris par Charles Le Franc d'Étrichy après la mort de celui-ci. Il modernisa les grands appartements où il créa notamment le décor de la chambre à coucher d'apparat. L'hôtel ayant été détruit lors du percement du boulevard Raspail et de la rue de Luynes, les boiseries et la cheminée ont été d'abord remontées dans l'hôtel Lebaudy, 57 rue François-Ier puis, après la démolition de cet hôtel, au musée du Louvre en 1962. Les lambris blanc et or, à décor de pilastres d'ordre ionique et de vases au-dessus des portes, sont encore marqués par l'influence des décors réalisés par Contant d'Ivry au Palais-Royal, mais annoncent déjà le style Louis XVI.
Palais-Royal. Façades sur la rue Saint-Honoré.
  • Reconstruction partielle du Palais-Royal, 1764-1770 : À l'occasion des travaux de reconstruction de l'Opéra, Moreau-Desproux obtint de moderniser la partie du Palais-Royal donnant sur la rue Saint-Honoré, partiellement touchée par l'incendie de 1763, à laquelle il donna l'aspect qu'elle conserve aujourd'hui. Il agrandit la cour, dite aujourd'hui « cour de l'Horloge », en reconstruisant l'aile est dans le prolongement de l'aile existante sur la rue de Valois, rhabilla l'ensemble des façades, démolit le bâtiment sur rue remplacé par un mur percé d'arcades, préfigurant la disposition adoptée ultérieurement par Chalgrin à l'hôtel de Saint-Florentin et Pierre Rousseau à l'hôtel de Salm. « L'habillage est harmonieux, correct, sans audace. La superposition des ordres et des combles à la Mansart appartiennent à la tradition française ; mais en remplaçant l'ancien bâtiment sur la rue Saint-Honoré par un simple mur, rythmé de colonnes et percé d'arcades, Moreau a donné au palais une sorte de transparence et répondu au désir de popularité qui animait les Orléans, alors que le roi, leur cousin, était perçu par les Parisiens comme un grand absent. » Dans l'exécution de ces travaux, Moreau-Desproux dut composer avec Contant d'Ivry, architecte du duc d'Orléans, chargé au même moment de moderniser les dispositions intérieures ainsi que la cour d'honneur du côté du jardin. Fontaine, dans son ouvrage sur les Résidences des souverains, a évoqué les « désordres et [...] irrégularités auxquels a pu donner lieu le singulier arrangement de deux volontés indépendantes et nécessairement opposées ».
Pavillon Carré de Baudouin, vers 1770.
  • Pavillon Carré de Baudouin, 119-121, rue de Ménilmontant, Paris (20e arrondissement), vers 1770 : Nicolas Carré de Baudouin ayant hérité en 1770 de cette folie construite quelques années auparavant, il demanda à Moreau-Desproux de la mettre au goût du jour en la dotant d'une façade d'inspiration palladienne à fronton et portique de colonnes ioniques. Ce pavillon aurait été habité par les Favart, puis fut au XIXe siècle la résidence de campagne des Goncourt. « L'ordonnance est celle de la villa Ragona aux Guizzole, gravée au second livre de Palladio ; mais les proportions étirées dans le sens horizontal, peut-être pour s'adapter à un bâtiment déjà construit, sont plutôt celles de la villa Emo à Fanzolo ; cependant, l'assimilation de l'esprit palladien apparaît chez Moreau moins complète que chez ses beaux-frères Marie-Joseph et Antoine-François Peyre. Avec ce pavillon apparut à Paris la mode des maisons-temples dont l'aspect insolite et prétentieux irritait le moraliste Dulaure. »
  • Hôtel de Gontaut-Biron, rue Louis-le-Grand, Paris (1er arrondissement), 1772, détruit : Hôtel composé d'un rez-de-chaussée à l'italienne bâti pour la marquise de Gontaut, gravé dans le recueil de Krafft et Ransonnette (1770-1800).
  • Hôtels dits de Plessis-Bellière (no 6) et Cartier (no 8), place de la Concorde, Paris (8e arrondissement), 1775 : Ces deux hôtels donnant sur la colonnade du bâtiment construit par Ange-Jacques Gabriel sur le côté ouest de la place de la Concorde furent construits par Moreau-Desproux l'un pour lui-même et l'autre pour un de ses amis, Rouillé de l'Estang. Ils ont été réunis après 1901 pour le compte de l'Automobile Club de France et transformés en 1912 par l'architecte Gustave Rives. Les dessins originaux de Moreau ont été conservés.
  • La Chaumière, Essonnes, 1792, détruite : Pour le poète Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre et sa femme née Félicité Didot, amis de Jean-François Ducis, beau-frère de Moreau-Desproux, celui-ci donna les plans d'une maison qui ne fut toutefois terminée qu'en 1795, après la mort de l'architecte. La maison, construite sur une île de l'Essonne, a été démolie en décembre 1974.
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